Nous allons voir, dans cet article, comment réaliser un aplat à la gouache aquarellée. Qu’est-ce que la gouache aquarellée ? Et tout d’abord…
Qu’est-ce qu’un aplat ?
Le dictionnaire Antidote nous apprend qu’il y a deux variantes à ce mot, masculin singulier : un “à-plat” ou “aplat”. Avec un “s” au pluriel : des “aplats” ou des “à-plats”. Et qu’il signifie, dans les domaines suivants :
- Beaux-arts : “Dans une impression, une peinture, etc., surface ou plage dont l’unique teinte est appliquée de façon uniforme.”
- Imprimerie : “Surface unie, dépourvue de trame ou de trait, qui donne une teinte uniforme à l’impression.”
Vous pouvez voir un exemple d’aplat bleu, ci-contre.
Qu’est-ce que la gouache aquarellée ?
C’est tout simplement de la gouache excessivement diluée. Je dirais même… Noyée ! Comment faire un aplat avec de la gouache aquarellée ? Voici quelques-unes des étapes sur ce schéma. Nous allons voir cela plus en détail ensuite.
Comment obtenir un aplat ?
En respectant toutes les étapes, vous pourrez obtenir un bel aplat à la gouache aquarellée. Attention ! Chaque étape est essentielle. En omettre une peut vous empêcher de réussir cet aplat.
12 points pour réussir un aplat !
Voyons, ci-après, et en détail, chacune des 12 étapes… C’est parti !
1. Mettre de l’eau dans un gobelet…
Mettons environ un quart ou un cinquième d’un verre d’eau dans ce gobelet. Nous allons utiliser un pinceau (formant une pointe) en poils de “petit gris” ou en poils de “martre”. Un pinceau et non une brosse !
2. Ajouter la couleur petit à petit…
Puis nous ajoutons, dans la partie haute du gobelet, un peu de gouache. Très peu. Car il est facile d’en ajouter. Impossible d’en enlever. Sauf à rajouter de l’eau, bien sûr… Avec le pinceau mouillé (et non la brosse !), tirons la gouache vers le bas. afin de dissoudre la matière. Pourquoi dans la partie haute ? Tout simplement parce que si nous faisons tomber une petite quantité de gouache directement dans l’eau, nous pouvons ne plus la voir… Il devient donc difficile de savoir si nous avons réussi à la dissoudre dans l’eau. Si ce n’est pas le cas, nous risquons de peindre tout-à-coup avec un “grumeau” de gouache !
3. Est-ce assez liquide ?
Ce doit être liquide. Si ce n’est pas le cas (crémeux comme du yaourt brassé, par exemple), il faut ajouter de l’eau. Tout en “touillant”…
3bis. Est-ce assez coloré ?
Si c’est trop “pâle”, pas assez coloré, en testant sur un morceau de feuille blanche, alors, il est nécessaire d’ajouter de la gouache dans la partie haute du gobelet.
4. Incliner le plan de travail
Si c’est assez liquide & assez coloré, nous passons à l’étape suivante. Il est important que le plan de travail qui reçoit l’aplat, ou bien la planche (ou le carton) qui supporte la feuille sur laquelle on va peindre soit en “pente”. Entre 15 & 30°. Pas vertical ! Proche de l’horizontale… Pourquoi peindre sur un plan incliné ? Pour utiliser la gravité afin que le liquide descende sur la feuille au fur & à mesure des coups de pinceau.
5. Remuer le liquide à chaque fois…
C’est important de remuer avant de peindre chaque bande de couleur. Pourquoi ? Parce que la gouache – très diluée – tombe au fond du récipient. Si nous ne remuons pas le liquide, les bandes seront inégales en valeur : donc trop claires parfois…
6. Laisser tomber la dernière goutte
Quand le pinceau est gorgé de la couleur, tenons le verticalement… Ainsi l’excédent de liquide tombe dans le récipient… Pour éviter que la dernière goutte puisse choir sur le papier, il suffit de toucher la paroi haute du gobelet avec le pointe du pinceau, pour que, par capillarité, cette goutte, prête à tomber, coule le long de la paroi du récipient.
7. Coucher le pinceau et peindre une bande à l’horizontale…
Ensuite nous mettons le pinceau presque à l’horizontale pour peindre une bande, en observant (& en contrôlant) la pointe du pinceau. En tenant ce dernier presque couché sur le plan incliné, le ventre du pinceau s’écrase sur le papier, traçant une bande plutôt large…
8. Reprendre de la couleur pour chaque bande
Pour chaque bande, nous devons reprendre de la couleur… en la remuant ! Sauf quand nous arrivons vers le bas de la surface à couvrir.
9. Chaque nouvelle bande chevauche la précédente
C’est très important que chaque bande chevauche la précédente. En effet, le plan de travail étant incliné, le liquide (la couleur) – par gravité – descend vers le bas de la bande de couleur. Et est retenue dans cette bande par la capillarité. Ainsi, la nouvelle bande, qui chevauche la précédente, encore fraîche, permet à la nouvelle bande de se fondre dans le bas de la précédente.
10. Vers la fin, cesser de prendre de la couleur…
Comme je viens de l’écrire plus haut, quand nous arrivons vers le bas de la surface à couvrir, nous cessons de reprendre de la couleur liquide, en épuisant ce qui reste. Attention : il est important qu’il y ait quand même un certain excédent de liquide. Et que nous n’ayons pas l’obligation de “tirer” sur le peu de couleur pour finir. Sinon il y aura une différence de valeur (probablement plus claire).
11. Incliner la feuille vers la gauche ou la droite…
Arrivé à la dernière bande, inclinons la feuille vers la gauche (ou la droite) afin de permettre à ce qui reste de liquide de s’écouler en un seul point, afin de…
12. Et pomper les dernières gouttes avec le pinceau sec…
Ou presque sec ! Pour cela, il est nécessaire de – vraiment – “essorer” le pinceau, en le pressant. Puis posons – à peine – la pointe de ce pinceau dans la goutte. Et nous pouvons observer qu’il absorbe la goutte, qu’il l’aspire littéralement ! Cela en une ou plusieurs fois…
Et voilà. vous savez tout. Il ne vous reste plus qu’à pratiquer. Au début, cela peut consister à remplir des carrés d’environ 10 cm de côté, par exemple… Plus vous pratiquerez, plus vous progresserez, bien évidemment…
Richard Martens
Texte 2.0, avec ajout d’un dessin (au tableau vert) du pinceau couché, et d’une remise en images après piratage…