Perspective 002 – Ligne d’horizon et composition

Pour préparer les vidéos de mes futurs cours, j’ai décidé de développer l’idée de : « Un principe par vidéo » Et je souhaite faire de même pour cette série d’articles : « Un principe : un article »

Je reviens et j’insiste sur la notion de hauteur de la ligne d’horizon… Qui sera donc à différencier de la direction du regard.

Pour l’ensemble de cet article, nous imaginerons que le photographe, ou le dessinateur ou le peintre, regarde droit devant lui ou presque. Donc pas de regard vers le haut ou le bas !

Donc, pour rappel de ce qui précédait :

 

Hauteur de la ligne d’horizon : celle de nos yeux !

Silhouette d'un photographe debout. "Designed by Freepik". CC0, Creative Commons.
Silhouette d’un photographe debout. « Designed by Freepik1 ». CC0, Creative Commons.

Pour résumer l’article précédent : la ligne d’horizon est une surface plane horizontale imaginaire. Comme la surface d’une étendue d’eau, un lac par exemple.

Et cette ligne d’horizon est située – pour chacune et chacun de nous – EXACTEMENT À LA HAUTEUR DE NOS PROPRES YEUX !

Sur cette silhouette, réalisée par Freepik1, j’ai ajouté en rouge une ligne pour indiquer la hauteur de ses yeux, qui est aussi SA ligne d’horizon.

Pour ce photographe debout, la ligne d’horizon est donc haute. Et s’il mesure environ 1,75 mètre, ses yeux, et sa ligne d’horizon seront donc à environ 1,60 m.

 

Ligne d’horizon haute et composition

Paysage avec ligne d'horizon haute. Photo : Joshua Hibbert. CC0, Creative Commons.
Paysage avec ligne d’horizon haute. Photo : Joshua Hibbert. CC0, Creative Commons.

Cette position est très utile pour une photo de paysage, surtout si le ciel est sans nuage et offre peu d’intérêt. Car dans ce cas, avec une ligne d’horizon haute – dans la photo –, le ciel n’occupera qu’environ le tiers supérieur de l’image, ou moins ! Comme ci-dessus, avec cette belle photo, qui met en valeur le paysage verdoyant, l’eau et la montagne. Et une belle profondeur de champ, qui illustre bien la perspective aérienne, décrite par Léonard de Vinci. C’est-à-dire l’épaisseur de l’air qui réduit les contrastes dans les lointains et augmente l’aspect bleu de ces mêmes lointains !

 

Ligne d’horizon plus basse ? Il suffit de se baisser !

Silhouette d'un photographe courbé devant un pied d'appareil. "Designed by Freepik". CC0, Creative Commons.
Silhouette d’un photographe courbé devant un pied d’appareil. « Designed by Freepik ». CC0, Creative Commons.

Quand on veut qu’une ligne d’horizon sur une photo – ou un dessin – soit plus basse, il suffit de se baisser un peu, tout en regardant devant soi… Ou presque…

Et le tour est joué ! Puisque la ligne de nos yeux est plus basse.

La silhouette de ce photographe, qui regarde à travers l’objectif de son appareil illustre parfaitement cela.

Car son appareil étant placé sur « un pied » d’environ 1 mètre de haut, l’horizon de la photo sera donc située à environ 1 mètre de haut.

 

Ligne d’horizon médiane et composition

Une ligne d’horizon placée au milieu de la hauteur, ou presque, est, en général, à éviter. À ceci près, qu’en art, il y a toujours des exceptions. En voici une…

La ligne d'horizon est plane et… horizontale ! Comme la surface d'une eau calme. Photo : Lucas Allmann. CC0, Creative Commons.
La ligne d’horizon est plane et… horizontale ! Comme la surface d’une eau calme. Photo : Lucas Allmann. CC0, Creative Commons.

Ici, avec ses deux « blocs » quasiment égaux : la montagne et son reflet dans cette eau sans la moindre ride, en miroir, le photographe joue sur la profondeur de champs, avec les trois lointains :

  • la montagne, bleue, dans le lointain, avec peu de contrastes et pas de touches sombres (cf. la perspective aérienne) ;
  • à droite, la masse triangulaire, comme la pointe d’une flèche dirigée vers la gauche, en gris-bleu foncé ;
  • en avant-plan, à gauche, la cabane sur pilotis.

Et, cerise sur le gâteau, très bas dans l’image, et au milieu de la largeur : un flotteur… ROUGE ! Seule touche « chaude » dans cette image « froide, bleue » !

Dernier exemple avec une ligne d’horizon basse

Silhouette d'un photographe agenouillé tenant un appareil. "Designed by Freepik". CC0, Creative Commons.
Silhouette d’un photographe agenouillé tenant un appareil. « Designed by Freepik ». CC0, Creative Commons.

S’agenouiller est une façon évidente d’opter pour une ligne d’horizon basse.

Il est, bien sûr possible de se coucher au sol pour une position encore plus basse !

Là encore, comme précédemment, j’ai ajouté aux silhouettes une ligne rouge – un peu épaisse – pour indiquer la hauteur des yeux de la personne, et donc sa ligne d’horizon…

En passant, le fait d’utiliser les deux mains pour tenir l’appareil permet de mieux stabiliser l’engin…

Ligne d’horizon basse et composition

Horizon bas et ciel rouge. Photo : Sergio Rola. CC0, Creative Commons.
Horizon bas et ciel rouge. Photo : Sergio Rola. CC0, Creative Commons.

En photo de paysage, ou en peinture, le fait d’adopter une position basse tout en regardant droit devant soi, ou presque, pour obtenir une ligne d’horizon basse, est souvent utilisé, pour donner de l’importance au ciel : nuages intéressants, ou coucher de soleil. Pour ce type de choix, la ligne d’horizon sera basse, au tiers inférieur de l’image. ou plus basse encore. De ce fait, le ciel pourra occuper les deux tiers de la surface de la photo, voir un peu plus…
En photo de modèle, une position basse (donc une ligne d’horizon basse) va donner l’impression que le modèle possède de longues jambes. Tout cela sans utiliser Photoshop !

 

J’ai insisté sur la ligne d’horizon, car, parfois, elle n’est PAS dans l’image ! Nous verrons cela plus tard.

Dans le prochain article, je traiterai de la différence entre la « Ligne d’horizon » (LH) et la « Direction de regard » (DR). Un principe ESSENTIEL, qui n’est jamais abordé !

 

Est-ce que ces deux articles vous ont permis de bien prendre conscience de VOTRE ligne d’horizon ? Qu’en pensez-vous ? Avez-vous des questions ?

Richard Martens (;-{D}

Texte version 1.0


Note

Comme d’habitude, voici le lien de l’article, au cas où il serait brisé dans le corps de l’article… Si c’est le cas, il vous suffit de faire un copier-coller du lien ci-dessous, et de le coller dans la barre de votre navigateur…

  1. Designed by Freepik : voici la référence du site de l’auteur des trois silhouettes de photographes : http://www.freepik.com

3 genres en dessin et peinture

Lors de la première publication de cet article, l’an passé, en 2016, après un « sévère piratage », j’écrivais :
Après une longue pause¹, je reprends la rédaction d’articles sur mes blogs…
Ayant vécu certaines expériences, dans ma vie personnelle et professionnelle, quelquefois amères, voire douloureuses, et parfois inattendues, je reprends le clavier² pour exprimer quelques réflexions théoriques, avant de revenir aux bases du dessin et de la couleur…
Quand on aborde le dessin — et la peinture — il est possible de voir qu’il existe des genres… Des catégories, des tendances ? Difficile de trouver le mot juste… Je m’explique :

    •    Le dessin, la peinture, la sculpture peuvent être le fruit de l’observation ou de l’imagination. Et parfois un mélange des deux…
    •    Le dessin, la peinture, la sculpture peuvent être figuratif ou abstrait…
    •    Le dessin, la peinture, la sculpture peuvent exprimer un ressenti ou un concept…
Enfin chacune de ces catégories peut se “mêler” à une autre, car c’est le choix de l’artiste ! Et les principes que j’expose ne sont que des concepts pour clarifier la pensée, et peut-être pour décider chacun(e) à faire ses choix… Ou pas !

Trois genres pratiqués en dessin et en peinture : conception et réalisation de ce schéma par Richard Martens.
Trois genres pratiqués en dessin et en peinture : conception et réalisation de ce schéma par Richard Martens.

 

Dessin d’observation ou dessin d’imagination ?

Un des genres pratiqués en dessin et en peinture : dessin d'observation ou dessin d'imagination. Conception et réalisation de ce schéma par Richard Martens.
Un des genres pratiqués en dessin et en peinture : dessin d’observation ou dessin d’imagination. Conception et réalisation de ce schéma par Richard Martens.

Le dessin, la peinture, la sculpture peuvent s’appuyer sur l’observation de la réalité. Cela s’est pratiqué pendant des siècles…
L’histoire de l’art regorge d’exemples… Avec des portraits, des scènes de genres, des natures mortes…
Et pourtant, une partie des oeuvres d’art relèvent de l’imagination de l’artiste. Tout en se référant à la réalité. Car parfois l’artiste prend des libertés avec la réalité observée. Les Égyptiens, par exemple, en peinture murale, veillaient a maintenir le “plat” du mur en “écrasant”, en “aplatissant” le sujet représenté, probablement afin de maintenir le sentiment d’un mur. Qu’est ce qui me fait écrire cela ? Tout simplement parce que les statues Égyptiennes sont très réalistes. Pourquoi les artistes arriveraient à rendre le réalisme en volume, en trois dimensions, en “3D”, comme on dit maintenant, et en seraient incapable en peinture, en “2D” ? Probablement parce qu’il s’agit d’une volonté des artistes. En effet, cela me semble prouver une volonté de peintre “plat”, avec les pieds, et les têtes de profils, par exemples, et les épaules et les yeux de face, etc.

 

Dessin figuratif ou dessin abstrait ?

Un des genres pratiqués en dessin et en peinture : dessin figuratif ou dessin abstrait. Conception et réalisation de ce schéma par Richard Martens.
Un des genres pratiqués en dessin et en peinture : dessin figuratif ou dessin abstrait. Conception et réalisation de ce schéma par Richard Martens.

Pendant des siècles, la représentation occidentale, africaine, orientale a — souvent — été figurative.
A partir du début du XXe siècle, en occident, la peinture, et le dessin, ont commencé de cesser de représenter une réalité observable. Soit il s’agissait d’une interprétation abstrait de la réalité, soit il s’agissait d’une création purement et simplement. Qu’elle soit gestuelle, ou qu’elle veuille exprimer une émotion…
Cependant l’expression artistique abstraite n’est pas nouvelle. J’ai bien précisé, ci-dessus : “souvent”, et “en occident”. Car, parfois par choix artistique — et souvent décoratif —, soit par choix religieux, le dessin ou la peinture abstraite étaient rois… Il nous suffit de voir les frises grecques, et les magnifiques mosaïques, et autres peintures de l’art musulman…
Là encore, il s’agit d’un choix, qu’il soit religieux ou pas… Et ce choix est respectable ! Pour le reste, tout n’est qu’affaire de goût…

 

Dessin ressenti ou dessin conceptuel ?

Un des genres pratiqués en dessin et en peinture : dessin ressenti ou dessin conceptuel. Conception et réalisation de ce schéma par Richard Martens.
Un des genres pratiqués en dessin et en peinture : dessin ressenti ou dessin conceptuel. Conception et réalisation de ce schéma par Richard Martens.

J’ai placé, pour cette troisième catégorie, les notions de ressenti et de conceptuel.
Par ressenti, j’entends les émotions — joie, peur, colère, tristesse par exemple —, et aussi les ressentis…
Et là encore, l’histoire de l’art occidental montre très souvent les émotions de l’artiste. Que ce soit à travers le “Grand genre” en peinture — portrait, scène historique, scène religieuse, scène mythologique — aussi bien que dans le “Petit genre” — nature morte, scènes anecdotiques, paysage…
Car il me semble difficile de rester insensible face à une personne, un paysage, une nature morte… Et le propre de l’artiste consiste à exprimer ce qu’il ressent. Les mots “exprimer”, “expression” sont, étymologiquement parlant, très clairs, car la racine des mots — ici “primer” et “pression” est claire. Et le préfixe “ex”, signifie “sortir”, “mettre au dehors”… Une émotion est un stress, positif ou négatif, agréable ou désagréable, qui ne demande qu’à sortir ! sous la forme d’un croquis, d’un dessin, d’une peinture. Et aussi d’une musique, d’un écrit… Et également d’une interprétation théâtrale, musicale !
Quand au dessin (ou à la peinture) conceptuel, il s’agit bien d’une pensée, d’une démarche intellectuelle. Essentiellement développée à partir du XXe siècle…

 

Qu’est-ce que l’art ? Un partage d’émotion ?

Pictogramme "Sablier" par Richard Martens.Ce qui suit n’implique que moi… Au XXe siècle et maintenant, beaucoup de personnes s’expriment via ce qu’on nomme “art moderne”. Et que je nomme “expression plastique contemporaine”, car il peut y avoir une certaine beauté, voire une beauté certaine dans certaines oeuvres.
Cependant — parfois — est-ce encore de l’art ? Car depuis la nuit des temps, dans tous les pays, à ma connaissance (et cela n’engage que moi), ce que véhicule l’art, pour moi… C’est l’émotion !

Pictogramme "coeur" par Richard Martens.L’émotion transmise à travers l’art du conte, par le conteur, et de nos jours l’art du spectacle — théâtre, chanson, musique, cinéma… —, et aussi la littérature, la musique, la peinture…
D’où ma question : si l’expression est conceptuelle, et n’éveille — chez moi — aucun ressenti, plutôt que de dire “c’est moche”, je préfère dire “je n’aime pas”, ou mieux : “cela n’éveille rien chez moi”. Donc — pour moi — cela relève d’une expression conceptuelle.
Cependant, je reste lucide… Il est possible que cela éveille une émotion chez quelqu’un d’autre… Que cela fasse écho chez un(e) spectatrice/teur…
Car comme le dit l’expression : « Les goûts et les couleurs… »

(:-{D} Richard Martens

Texte version 2.0, pour cause de « post-piratage »…

•    Pour m’écrire en privé : menu ci-dessus “Informations”, puis > “Me contacter ?”
•    Pour un commentaire : tout en bas de chaque article.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Quel est votre point de vue ? Merci de prendre, maintenant, le temps de me l’écrire ci-dessous…


Notes

  1. Ce blogue a subi un piratage que je digère à peine… Comme je l’ai écrit ailleurs, des “hackeurs/hackeuses” agissent de façon irrespectueuses en venant saboter, voire détruire le travail d’autrui. En s’introduisant comme des voleurs. Et en abîmant, comme des vandales… A cela s’ajoute, pour le moment, une impossibilité à voir un article avec des accents… Il me reste à contacter un programmeur pour finir de nettoyer les dégâts occasionnés…
  2. J’ai failli écrire “…prendre la plume”, selon l’expression consacrée. Aussi ai-je renoncé à ce cliché… Faux, à notre époque, pour moi ! (;-{D}

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