Il y a, selon moi, quatre outils très utiles pour débuter en dessin d’observation. Lesquels me direz-vous ? Vous le savez peut-être si vous avez lu mes articles… Le but de ces outils est d’éduquer notre oeil… Et notre cerveau ! Comme presque tous les outils en dessin, leur but est l’éducation. Et avec de l’entraînement, ils deviennent inutiles ! Un peu comme des béquilles, en attendant d’enlever un plâtre…
Quatre outils très utiles en dessin
Ces quatre outils sont peu coûteux & certains peuvent se fabriquer !
Ce sont :
– le fil à plomb ;
– le mesureur d’angle ;
– une tige droite ;
– un viseur ou grille.
Fil à plomb
Le fil a plomb peut s’acheter, bien sûr. On en trouve divers modèles, plus ou moins “luxueux”.
Cependant, une pièce trouée, ou une vieille clé devenue inutile, peut reprendre du service, associée à un fil fin ! Ou n’importe quel objet un peu “lourd”, qui, par son poids, va tendre le fil.
Inutile de mettre un objet trop lourd.
Et évitez la grosse ficelle ! Un simple fil fin fait l’affaire…
But
Le but est d’entraîner notre oeil à déceler les verticales lors de l’observation d’un “modèle”.
Mesureur d’angle
Quant au mesureur d’angle, il n’est pas en vente à ma connaissance. Et c’est tellement simple à faire, qu’il serait dommage de dépenser quelques deniers pour cela.
Pour sa fabrication, je vous renvoie au premier (d’une série) de mes articles qui lui est consacré, titré “Mesureur d’angle : la fabrication”. Pour cela, cliquez ci-dessous :
entraîner notre oeil a évaluer (pour mieux les reproduire) les pentes & les angles des lignes des “sujets” observés…
Tige droite
Cela peut être une brochette en bois, d’environ 15 à 20 cm.
Ou plus simplement une aiguille à tricoter. Comme c’est vendu par paire, soit vous acheter avec un partenaire, soit cela vous fera une réserve, en cas de perte, ou si elle se tord.
D’ailleurs, je vous conseille plutôt les aiguilles en plastique. Quant aux brochettes, cela doit se vendre par paquet…
But
s’entraîner l’oeil à chercher les alignements, les égalités, les mesures, les rapports, les moitiés, les coïncidences observables là encore…
Je consacrerai un article – au moins – à son usage…
Viseur ou grille
Pour la grille ou viseur – je devrais dire les grilles – je vous renvoie, là aussi à un autre de mes articles qui lui est consacré, titré “Fabriquer deux viseurs”. Je mets la référence ci-dessous :
La grille qui me semble la plus utile est la grille carrée de 8 x 8 cm.
J’écrirai prochainement un autre article (ou deux ?) pour expliquer l’usage de chacun d’eux…
But
Avec le viseur 3/5e : apprendre à composer.
Avec la grille de 8 x 8 cm : s’entraîner à mesurer les rapports entre telle et telle partie du “sujet” observé… Y compris pour construire le cadre d’enveloppe.
Voilà pour ce bref article consacré aux outils de base destinés à éduquer notre oeil & à nous apprendre à VRAIMENT VOIR ! Car sans cela, nos dessins seront peut-être disproportionnés… Faux…
Pensez à m’écrire vos réactions, votre avis sur cet article. Merci d’avance…
Richard Martens
Texte version 2.0, restauré (après un « pire-ratage ») …et complété.
Nous allons voir, dans cet article, les caractéristiques communes à tous les parallélépipèdes. En rappelant les principes de base pour observer finement – & justement – les pentes, les angles des côtés de l’objet… Et, pour commencer, nous allons parler du cadre d’enveloppe…
Qu’est-ce qu’un cadre d’enveloppe ?
Lors de l’apprentissage en dessin, l’une des premières choses qu’on enseigne, c’est de construire un cadre d’enveloppe.
IMPORTANT – Ce cadre est très utile pendant la période d’apprentissage. Comme tous les “outils”, les principes, dont j’explique l’usage sur ce blogue & ailleurs, il faut se rappeler que ces “outils” sont utiles, voire indispensable pour apprendre. Pour éduquer notre oeil & notre cerveau à l’observation précise & réaliste. Plus tard, quand nous aurons pris des habitudes, ces outils seront inutiles ! Car notre cerveau, (notre inconscient ?) aura mis en place la faculté d’estimer les pentes, les cadres, les mesures au… “Pifomètre”, c’est-à-dire sans instrument, sans mesure ! “À vue de nez” selon l’expression populaire !
Qu’est-ce qu’un cadre d’enveloppe ? C’est un RECTANGLE IMAGINAIRE qui “enferme” l’objet qu’on dessine. Ce sont donc quatre lignes droites : deux verticales & deux horizontales… Comme on peut le voir sur le schéma ci-dessus, réalisé à la craie sur un tableau vert.
Les deux verticales sont : la ligne verticale qui jouxte la partie la plus à gauche de l’objet & celle qui touche à la partie la plus à droite. Pour un parallélépipède, il s’agit de deux verticales, donc deux des arêtes du volume. Comme sur ce schéma…
Sauf en vue fortement plongeante ou en contre-plongée. Auxquels cas les “verticales” ne sont plus verticales, car elles vont “fuir”, se rejoindre sur un troisième point de fuite, très haut (vue d’en bas, en contre-plongée) ou très bas (vue d’en haut, en plongée).
Quant aux horizontales du cadre d’enveloppe, ce sont les deux lignes imaginaires qui jouxte la partie la plus haute et la partie la plus basse de l’objet.
À NOTER — Ce principe du cadre d’enveloppe est valable & applicable dans l’observation de n’importe quel(s) “objet(s)”, que ce soit un cube, un modèle nu (ou habillé), un portrait, un plâtre, un ensemble de plusieurs objets (nature morte), une étude documentaire, une étude de morceau, etc.
Sur la figure 2, pour des raisons de clarté, j’ai ôté ce cadre d’enveloppe, que je traiterai à part, plus tard (chaque chose en son temps). Car je vous rappelle que je traite, ici, de l’utilisation du mesureur d’angle…
Sur la figure 3, j’ai ôté les trois lignes intérieurs de ce volume ! Afin de faire “apparaitre” un principe COMMUN à tous les parallélépipèdes rectangles. Y compris le cube qui est aussi un parallélépipède unique, particulier, puisque toutes ses arêtes, ses côtés, sont égaux !
IMPORTANT – En effet, le “contour” de tous les parallélépipèdes rectangles est un… HEXAGONE, UNE FIGURE À SIX CÔTÉS !Toujours ! Ce que nous voyons sur la figure 4 (et aussi — déjà – sur la figure 3)…
Revenons à notre mesureur d’angle & aux principes développés dans l’article précédent (cf. “Mesureur d’angles : 2 – Principes d’utilisation”). Donc, sur la figure 5, nous pouvons voir que j’ai placé une LIGNE HORIZONTALE IMAGINAIRE littéralement contre la partie la plus “basse” de l’objet. Ici, le coin d’angle.
RAPPEL – Quand l’objet est relativement petit (et proche de nous !), nous pouvons placer un objet droit (comme un crayon, une brochette, une règle…) contre l’objet, pour simuler cette ligne horizontale…
Afin de marquer ce principe de la ligne horizontale IMAGINAIRE, je l’écris sur cette figure 6 : TRACER UNE LIGNE HORIZONTALE CONTRE L’ANGLE INFÉRIEUR.
La figure 7 nous rappelle que, grâce à cette ligne horizontale imaginaire, nous pouvons observer DEUX ANGLES EXTÉRIEURS À L’OBJET !
Figure 8 (figure 1 de l’article précédent) : Il y a donc, c’est logique, un “Angle 1” (en rouge)…
Figure 9 (figure 2 de l’article précédent) : …Et un “Angle 2”, en vert (& contre tous ?).
Figure 10 (figure 3 de l’article précédent) : Et entre les deux angles extérieurs, il y a, évidemment un “Angle 3”. Si nous traçions la verticale de cet angle, nous aurions, bien évidemment, non pas un “Angle 3”, mais bien deux angles, de part et d’autre de cette verticale…
Figure 11 : Et il y a aussi un angle opposé…
C’est la connaissance de ces angles, et la justesse de leur (re)production sur une feuille qui va générer un dessin… Juste, c’est -à-dire réaliste, ressemblant.
Figure 12 : j’ai mis cet angle supérieur, opposé, en jaune-vert, afin de bien estimer sa mesure… Angle que nous ne traçons pas encore…
Figure 13 : car avant, estimons la longueur de chacun des deux côtés l’un par rapport à l’autre. Afin de déterminer où nous dessinerons les deux verticales (en rouge sur la figure). Pour mémoire : il s’agit des deux côtés qui coïncident avec le cadre d’enveloppe.
Figure 14 : à partir de l’angle de base, nous pouvons aussi tracer la verticale (en blanc sur la figure)…
Figure 15 : ensuite, traçons la ligne supérieure de la face de droite, par exemple. Ce trait N’EST PAS PARALLÈLE à la ligne bleue déjà tracée (côté droit de l’angle de base). En effet, quand nous observons deux verticales égales, placée l’une en avant de l’autre, il est logique que la plus éloignée nous semble – visuellement – un peu plus petite. Ce qui est dans le lointain nous parait plus petit que ce qui est près… Comme les deux cotés verticaux de la face de droite sont peu éloignés, la verticale “lointaine” est à peine plus petite. Cependant, ELLE EST PLUS PETITE. De ce fait l’arête supérieure de cette face (en blanc) est légèrement convergente avec le côté droit de l’angle de base (en bleu).
Figure 16 : il en est de même pour le côté gauche…
Figure 17 : si maintenant, nous remplissons les faces avec trois couleurs en aplat, nous obtenons le schéma de boite ci-dessus : le schéma d’un volume.
Voici ce que nous avions, avec le “crobard” (argot professionnel), le croquis de la figure 2 : un contour hexagonal, plus trois traits intérieurs. Soit neuf (9) traits droits seulement ! Toute la difficulté étant de bien les situer les uns par rapport aux autres. Juste neufs traits. C’est donc la base de presque tous les objets de la vie courante… J’y reviendrais avec des démonstrations à l’appui…
Entrainement proposé
Si vous débutez, ou si vous n’êtes pas encore à l’aise avec des volumes, des parallélépipèdes, je vous invite à continuer de dessiner ceux qui vous entourent, dans la cuisine, & dans l’appartement ou la maison… Veuillez, pour l’instant à ce qu’ils soient de forme simple : la base !
Si vous êtes assez avancé dans le dessin des volumes, à l’aise avec eux, commencez de dessiner ce qui figure sur les “boites” : photo, dessin ou peinture, ainsi que le dessin des lettres, du nom du produit…
C’est tout pour cet article. Bon courage. Et à bientôt…
Cela me serait agréable de lire vos commentaires. Et cela me serait utile pour les futurs articles… Merci d’avance d’écrire un commentaire…
Richard Martens (:-{D}
Texte version 2.0, restauré (après un « gros » piratage)…
La question se pose, & m’a été posée, de savoir pourquoi mesurer les angles ? En effet, dans mes précédents articles, je préconise la fabrication & l’usage d’un mesureur d’angle pour le dessin d’observation des parallélépipèdes & de ce qui s’en rapproche : architecture, etc.
L’une des réponses est : éduquer notre oeil & notre cerveau. Je m’explique…
Quels sont nos besoins visuels dans la vie de chaque jour ?
Depuis la préhistoire jusqu’à nos jours, nous n’avons besoin, pour survivre, que d’observer globalement les choses de la vie. Afin de ne pas heurter les obstacles. D’abord les humains que nous croisons ! Par respect. Même si ce n’est pas toujours le cas de certaines personnes… Et de ne pas se heurter aux murs, aux poteaux électriques, aux divers panneaux & poubelles disséminées dans les villes…
Dans un passé très lointain, nos ancêtres avaient surtout besoin d’observer le gibier, pour le chasser, pas pour le dessiner !
Et d’observer si l’ennemi arrivait à nos “frontières” (cf. Le Désert des Tartares, par exemple, ou Tsun Su, auteur de L’art de la guerre)…
Bref, nous n’avons besoin que de voir l’essentiel pour notre “survie”. Donc notre oeil ne saisit que ce qui est utile à notre “survie”, que ce qui est essentiel pour notre inconscient, dans le but de survivre… Donc pour apprendre à dessiner réaliste, il faut – c’est une nécessité – apprendre VRAIMENT & FINEMENT À VOIR, comme Léonard DE VINCI, Sherlock HOLMES, le Dr BELL, etc.
Pourquoi du dessin & de la peinture… réaliste ?
Nous sommes, en Occident, & en France en particulier, dans une culture judéo-chrétienne. Qu’on en soit conscient ou pas ! Qu’on le veuille ou pas ! Les proverbes, les expressions, les mots, les symboles, les images… Tout nous le rappelle… Même de façon inconsciente.
Consciemment & inconsciemment, nous sommes formés, par notre culture, à l’image réaliste depuis plusieurs siècles. D’abord grâce au dessin & à la peinture, via une minorité. Puis les musées se sont démocratisés… Il suffit de voir les files d’attentes (parfois deux heures) des grandes expositions…
L’histoire de l’art regorge d’exemples réalistes. Les musées en sont remplis. Excepté Picasso, quand on observe les ventes aux enchères, les côtes des ventes qui s’envolent sont celles des artistes réalistes. Même contemporains. Beaucoup d’oeuvres réalistes sont achetées par les USA & le Japon… Citons (presque au hasard & de mémoire) : Andrew WIETH, Lucian FREUD, Vincent VAN GOGH, Jacques POIRIER… Et l’Amérique, ainsi que le Japon sont de grands consommateurs de dessins & de peintures réalistes…
Puis l’image s’est propagée, par le biais du livre et de la gravure, puis de la presse, grâce aux technologies : apparition du papier, puis des moyens de reproductions : typographie, lithographie, offset…
Ensuite, est apparue la photographie, vers le milieu du XIXe siècle. Avec des appareils de plus en plus faciles à transporter & à utiliser. Avec l’argentique, puis le numérique… Il suffit de voir les nombreux livres, revues, sites de photographies, forums, blogs… Celui de Laurent Breillat pour en citer un excellent : « Apprendre la photo – Ensemble et pas à pas ».
Et avec les derniers médias : le cinématographe, la télévision, les jeux vidéos, & enfin internet, l’image est Reine ! Ce slogan – “Le poids des mots, le choc des photos” – résume bien le XXe & le XXIe siècle !
En conclusion, nous sommes dans un monde d’images ! Avec des besoins d’images… Réalistes.
Quels sont les besoins visuels du dessinateur réaliste ?
La dessinatrice, le dessinateur… réaliste, a un gros besoin d’observation tout à la fois “globale” (comme pour la survie), ET “détails”. ET aussi de faire le lien en permanence – la synthèse – entre les détails et le global, afin qu’il n’y ait pas des parties trop grosses ou trop larges, par rapport à d’autres parties plus étroites ou trop petites ! Sinon cela donne un résultat que beaucoup de débutants connaissent : des disproportions…
Pourquoi D’ABORD mesurer les angles extérieurs à un objet ?
Napoléon a dit : – “Un bon croquis vaut mieux qu’un long discours.” Voyons donc ci-dessous…
Figure 1 : dans la proposition de départ, je vous invite à tracer une ligne horizontale imaginaire… Ce qui permet d’obtenir un premier “Angle 1”.
D’abord une ligne horizontale, imaginaire, jouxtant le coin bas de l’objet le plus proche de notre oeil
Figure 2 : Par la même occasion, nous obtenons un deuxième angle : “Angle 2”.
Figure 3 : …Et forcément un “Angle 3”.
S’il n’y a pas de ligne horizontale ?
Figure 4 : maintenant, SUPPOSONS qu’il n’y ait pas de ligne horizontale (pratique classique du dessinateur débutant, qui n’a pas développé cette méthode, ou ne la connaît pas… Près de notre oeil, IL Y A DONC UN SEUL ANGLE à mesurer : “Angle 3” !
S’il n’y a pas d’horizontale… Comment placer l’Angle 3 ?
Figure 5 : SUPPOSONS QUE NOTRE APPRENTI-DESSINATEUR AIT LE “SENS” DE L’ANGLE 3. Donc qu’il l’ait bien estimé. Ou qu’il ait utilisé un mesureur d’angle pour en avoir entendu parlé… Supposons donc que notre apprenti-dessinateur ait une excellente connaissance de l’angle 3. Il peut très bien le placer trop penché vers la gauche, trop proche de l’horizontale, comme sur la figure… Voyez la différence avec le placement juste. Pour la clarté, j’ai gardé le nom “Angle 3” sur chaque figure. Ainsi, nous pouvons voir, quand l’objet est trop penché, que le texte “Angle 3” l’est aussi (trop penché d’environ 15°).
Figure 6 : …Ou bien il va peut-être placer cet angle un peu trop relevé, vers 45°, entre une horizontale & une verticale ? Là encore, voyez la différence avec le placement juste. trop penché d’environ 15°…
Figure 7 : revoyons deux placements – FAUX – de l’angle 3 – parmi des dizaines possibles – avec la SEULE qui soit juste…
Figure 8 : ici l’objet est dessiné sous le bon angle, si je peux me permet cette expression !
Voyez-vous maintenant l’intérêt de mesurer l’un des deux angles extérieurs (“Angle 1” ou “Angle 2”, peut importe), avant de tracer un premier côté bas de l’objet ? Puis de mesurer, & de dessiner “Angle 3” ? Voyez-vous l’intérêt de cette ligne horizontale imaginaire ?
Entrainement proposé
Je vous propose, d’abord de fabriquer ce mesureur d’angle, si ce n’est déjà fait, puis de “construire”, de dessiner, des objets en forme de parallélépipèdes rectangles. Nous en sommes entourés dans la maison, surtout dans la cuisine : boite de céréales, boite d’allumettes, paquets de gâteaux, de riz, de pâtes, boite de mouchoirs, de tisanes, de thé, paquet de sucre en poudre & en morceaux, etc. Ailleurs, pensez aussi aux dés à jouer à six faces (des cubes), des boites de jeux, des livres, des boites de chaussures… Ils sont, tous, simples de structure. À vous de jouer ! Ou plutôt de dessiner.
Pour le prochain article, je continue les explications… Avec photos & dessins à l’appui…
Ai-je été assez clair & assez convainquant ? Je l’espère…
Merci pour vos commentaires & vos questions…
(:-{D} Richard Martens
Texte version 2.0, restauration pour cause de piratage…
Quand nous regardons un parallélépipède ou un cube, il peut s’agir soit d’une vue frontale, soit d’une vue d’angle. Pour une vue d’angle – graphiquement la plus intéressante – nous voyons, en vue plongeante, trois faces de l’objet : deux côtés (gauche & droit) et le dessus de l’objet … Voici un exemple ci-après, avec une très belle réalisation d’une ex-étudiante…
Etude documentaire d’une boite d’allumettes par Sonia Bourgeois
Voici donc un dessin d’un objet en vue d’angle. Trois faces sont donc visibles dans cette vue, très légèrement plongeante : à gauche le frottoir de la boite & une partie du grand côté du tiroir, à droite le petit côté du tiroir, & enfin le dessus de la boite, c’est-à-dire la face comportant une image.
Cet excellent dessin a été effectué dans le cadre d’un cours hebdomadaire de trois heures, intitulé “Étude documentaire”. La photo que j’ai réalisée, avec un iPod Touch, est – hélas ! – d’une qualité très moyenne. La réalisation est signée de Mlle Sonia Bourgeois, qui était une talentueuse étudiante, à (feu) l’Atelier où j’enseignais…
Technique employée
Comme vous l’aurez peut-être deviné, ce dessin a été réalisée au crayon graphite – par Sonia. Et aussi avec une simple gomme…
Et surtout, du fixatif à la fin !
Format de réalisation & poids
Le format de réalisation est un demi-raisin, c’est-à-dire 32,5 x 50 cm. Le format raisin, utilisé dans les écoles & les ateliers, & pour les concours & les dossiers d’étudiants, est de 50 x 65 cm.
Le poids est d’environ 120 g/m2, suffisant pour du crayon. Puisqu’il s’agit d’un produit “sec”, donc sans eau…
Temps de réalisation
Le temps de réalisation, pendant mes cours, est d’environ trois heures, et peut aller jusqu’à environ six heures.
Six heures, bien sûr, quand la réalisation se fait sur la durée de deux cours…
Principes pour l’usage d’un mesureur d’angles face à un parallélépipède
La première question pour commencer le dessin pourrait être : comment trouver la pente des deux côtés bas de la boite d’allumettes afin d’avoir une bonne base de dessin ?
Réponse : en utilisant un mesureur d’angles !
Voyons maintenant une première explication de l’utilisation de ce mesureur d’angles quand nous observons un volume (cube, etc.) Pour illustrer mes explications, j’ai dessiné simplement le coin avant d’un volume.
Figure 1 : tracer une ligne horizontale imaginaire
Le premier principe – comme pour un architecte –, c’est d’avoir des fondations solides. Pour cela, il suffit de tracer une ligne horizontale (imaginaire), coïncidant avec le coin inférieur de l’objet.
Sur la figure 1, j’ai tracé la ligne horizontale en rouge.
A noter
Dans la réalité d’un cours d’étude documentaire, avec un objet relativement petit, il suffit de placer au sol ou sur la table (là où est posé l’objet) une simple règle, voire (pour un petit objet) un crayon, qui touche le bas de l’arête verticale avant de l’objet.
En veillant à ce que la règle ou le crayon nous semble coïncider avec une horizontale, bien évidemment…
Figure 2 : tracer un premier côté, noté “1”.
J’ai ensuite tracé un premier trait, noté “1” (et renforcé en blanc) sur la figure 2 ci-contre.
C’est l’un des deux traits qui sont la base de l’avant du parallélépipède : les deux lignes qui sont la base même de l’objet.
La difficulté, car il y en a une, c’est de ne pas réussir à dessiner la bonne pente de cette ligne. Si c’est le cas – et c’est presque toujours le cas –, alors tout le reste du dessin sera faux !
Figure 3 : tracer l’arête verticale, notée “2” (en avant de l’objet)
Sur la figure 3, j’ai donc tracé un deuxième côté, le côté vertical, cette fois. Ici, je l’ai noté “2”.
C’est relativement facile de tracer les verticales, puisque, par convention tacite, toutes les verticales sont simplement parallèles aux deux bords, gauche & droit de la feuille…
Idem pour les lignes horizontales par rapport aux bords hauts & bas !
Figure 4 : tracer la seconde ligne de base, notée “3”
J’ai aussi renforcé en blanc la deuxième ligne de base du parallélépipède (côté droit). Que j’ai noté “3”…
Là aussi, nous sommes en face de la même difficulté que cela décrite ci-dessus (figure 2), à savoir : tracer la bonne pente !
Il peut être intéressant de s’entraîner l’oeil à estimer la pente, avant de la mesurer…
Figure 5 : ce qui précède génère la création de deux angles, A et B, extérieurs à l’objet !
Sur cette figure, nous pouvons constater qu’en “posant” une ligne horizontale, nous venons de “fabriquer” deux angles extérieurs ! Je les ai nommés “A” & “B”.
Si nous pouvons dessiner précisément ces deux angles, alors nous aurons dessiné justement les lignes “1” et “3” de l’objet… Donc sa base, comme pour les fondations d’une maison ! Et avec la ligne verticale (“2”), nous aurons bien bâti le début de l’objet !
Figure 6 : …et aussi deux angles intérieurs, C et D
Et pour mémoire, nous avons aussi deux angles intérieurs dans l’objet même ! Je les désigne par les lettres “C” & “D”.
Comme je l’ai écrit ci-dessus (figure 5), nous obtenons les angles “C” & “D” en mesurant & en dessinant les angles “A” & “B” & en ajoutant, à leur intersection, la ligne verticale “2” ! Tout simplement !
Fort de tout cela, voyons donc, dans le prochain article, en “s’appuyant” sur la ligne horizontale imaginaire, voir comment utiliser tout cela pour avancer notre dessin. Donc mesurer les angles “A” & “B”, afin de les dessiner…
À bientôt ! Merci de laisser vos commentaires & vos questions…
(:-{D}
Richard Martens
Texte version 2.0, pour cause de remise en page « post-piratage »
N.b. : Sonia m’a très aimablement envoyé un “scan” de son dessin, aussi vais-je pouvoir vous le montrer dans une meilleure qualité, lors d’un prochain article… MERCI Sonia ! (:-{D}
En manière de clin d’œil (cf. la bienvenue…), je mets un premier dessin, un autoportrait, que j’ai réalisé il y a quelques années, pour « Le Monde dimanche ». Il a d’ailleurs été publié… À l’époque j’avais encore beaucoup de cheveux. Enfin… un peu plus que maintenant…
Je peux ne pas être assez explicite, ou mes commentaires peuvent être trop professionnels, trop spécifiques. Il va de soi que vous pouvez me poser des questions dans les commentaires ci-après, afin que je sois plus explicite, plus clair…
Technique de ce dessin à la plume
C’est un dessin :
sur un papier blanc légèrement granuleux ;
tracé au crayon ;
puis réalisé à la plume, à l’encre de Chine, ou avec un stylo-tubulaire ;
avec des placements d’encre au pinceau ;
et une craie grasse noire (parfois nommée “pastel gras”).
Ce que j’explicite ci-après…
Réalisation par les valeurs
Voyons maintenant la réalisation de cette illustration, au travers de trois « morceaux » de cette image. Les trois « morceaux encadrés en rouge. Et voyons cela en termes de valeurs.
Les valeurs concernent des nuances monochromes. Les valeurs vont, le plus souvent, du plus foncé (le noir) au plus clair (le blanc), en passant par les nuances des gris…
Cependant, les valeurs étant monochromes, cela peut aussi être une gamme de bleu par exemple, du bleu foncé au blanc, en passant par des bleus de plus en plus pâles… Ou du rouge, ou bien du brun, etc.
Utilisation des outils selon les valeurs
Le noir
Les surfaces noires, ici, sont posées au pinceau avec de l’encre de Chine. Et c’est ce que je place en premier, sur le dessin au crayon.
Les gris foncés : du très foncé au gris moyen
Les gris, du foncé au moyen, presque clair, sont constitués de hachures. Ils le sont à la plume. Cet outil est très pratique pour les hachures… Je les croise pour foncer une surface. Parfois les traits sont droits. Ici, sur le visage, ils sont tracés en courbe. Un principe simple pour éviter un aspect métallique du rendu. Et je les trace très courts. En variant les angles… Voyez, plus loin, l’agrandissement de la main.
Les gris clairs : du gris moyen au très clair
Quand il s’agit de suggérer des gris très clairs, comme sur le visage, cela peut s’obtenir avec des points, posés, soit à la plume, soit (c’est plus pratique) avec un stylo tubulaire (voir les photos)
TRÈS IMPORTANT !
À noter que ce type de stylo-tubulaire nécessite une encre de Chine spéciale. Si vous mettez de l’encre de Chine normale, elle séchera dans le conduit & le stylo ne fonctionnera plus !
Pour le matériel, j’expliquerai plus en détail, plus tard, dans les futurs articles consacrés à cela.
Les blancs ou “réserves”
Il s’agit, ici du blanc du papier, que j’ai ménagé. Que je n’ai pas recouvert d’encre, pour le dire autrement.
Dans l’univers artistique (peinture, dessin), aussi bien que dans l’univers graphique, cela s’appelle une “réserve”. C’est synonyme d’une zone “vide”, voire blanche… Car une réserve, dans le langage du dessin, peut être une partie vide du dessin, même si la feuille est en couleur, bleue par exemple !
À noter qu’à l’aquarelle, pour les puristes, le blanc doit être celui du papier !
Retoucher ou modifier un dessin à l’encre de Chine
Si nous commettons une erreur. Ou si nous changeons d’avis, et voulons obtenir du blanc, là où il y a de l’encre de Chine, il est toujours possible de retoucher, de faire disparaître l’encre de Chine en la recouvrant au pinceau, soit avec de la gouache, soit avec de l’acrylique. Les deux sont efficaces.
D’ailleurs je traiterai des retouches plus tard, dans un ou plusieurs articles détaillés, consacrés à cela. Partant du principe qu’un artiste a lui aussi, le droit à l’erreur. Ou à changer d’avis !
Par contre la gouache n’est pas utilisable sur de la craie grasse (ou pastel gras). Car la gouache est à base d’eau ! Et comme chacun sait, l’huile (craie grasse) & l’eau (gouache) sont incompatibles.
IMPORTANT : ne retouchez jamais au blanc avec du produit destiné, à l’origine, pour les machines à écrire. J’ai nommé le “Typex”. Cela peut être très utile pour du texte, des tirages, une photocopie… Pas pour un dessin, car cela est épais. Et cela nuit à l’esthétique du résultat.
N’y a t-il que de l’encre de Chine ?
Non ! Comme je l’ai dit plus haut, il y a des frottis de craie grasse qui effleurent le relief du papier. Lequel, je le rappelle, est légèrement grenu… La main doit être légère afin de déposer peu de matière noire. Juste un peu en surface.
C’est une technique que j’utilise parfois. Cela se marie très bien, selon moi, avec la plume ou le pinceau. L’important est que tout ce qui est déposé sur le papier doit être noir, et non pas gris moyen ou gris foncé. J’insiste bien : cela doit être noir. Outre la craie grasse, cela peut aussi être de la craie lithographique (à éviter, si possible, car trop grasse). il m’est même arrivé d’utiliser du crayon à maquillage, pour les yeux !
Ce procédé de frottement permet de donner une matière, une texture même, qui est celle du papier. Ce qui implique de choisir son papier, avant de commencer le dessin. Nous y reviendrons, là aussi…
Que pensez-vous de tout cela ? Merci de commenter ci-après…
Je vous souhaite la bienvenue sur ce blogue dédié à l’apprentissage du dessin & de la peinture. J’enseigne ces matières depuis trente ans.
Grande refonte et ajouts pour cause de piratage…
Ce blogue a été « hacké »/piraté en août 2015. Depuis, je l’avais quasiment abandonné, ainsi que trois autres… Je viens de me décider à faire table rase en le restaurant, comme diverses personnes me l’ont conseillé.
Hélas, cela ne fonctionne pas aussi bien que je l’espérais. Aussi, je reprends chaque article, un par un, pour vérifier et/ou ajouter les liens. Pour vérifier chaque image, qui semble être présente et… invisible à la fois ! Et parfois pour compléter l’article…
Merci de votre indulgence, face à cela…
Quelques cours et formations que j’ai suivi…
J’ai appris la peinture à l’huile à l’âge de 15 ans. J’ai beaucoup appris aux Arts-déco (Ensad)1 & aux Beaux-arts (Ensba)2 de Paris. J’ai aussi beaucoup étudié dans les cours du soir de l’école Duperré3, de l’école Estienne4 : dessin animé, etc., dessin animalier (au Jardin des plantes)… Et j’ai beaucoup lu & beaucoup “testé”
Dans un premier temps, je commenterai, et j’écrirai, au fil des articles, sans employer trop de termes techniques, voire professionnels. Je le ferai au fur et à mesure. Car il y a trop à dire. Donc impossible en une fois ! Cependant, je veillerai à introduire des termes dès maintenant. Peu à la fois…
Alterner les thèmes sur le dessin et sur la peinture
Je vais aussi alterner des articles :
sur les bases du dessin ;
sur les bases de la peinture ;
à propos du matériel, et de son utilisation ;
plus avancés & plus professionnels ;
concernant les étapes d’une réalisation, voire les phases de la recherche, c’est-à-dire les idées, les croquis, la ou les photos &/ou la documentation ;
sur le graphisme ;
sur la calligraphie ;
etc.
Voilà. C’est tout pour cette fois…
Richard Martens
Texte version 2.0
Notes
Voici le lien de l’article, au cas où il serait brisé dans le corps de l’article… Si c’est le cas, il vous suffit de faire un copier-coller du lien ci-dessous, et de le coller dans la barre de votre navigateur…
Ensad de Paris : École nationale supérieure des Arts-décoratifs de Paris >>> https://www.ensad.fr/
Ensba de Paris : École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris >>> https://www.beauxartsparis.com/fr/
École Duperré : École supérieure des arts appliqués >>> https://duperre.org/