Portrait de Charles Barbier – 2

Voici donc la seconde partie de l’article sur ce portrait-charge de M. Charles Barbier. Toujours à la plume et à l’encre de Chine. Et avec l’utilisation d’un nouvel outil pour ce dessin : une craie grasse noire ! Explications…

 

 Etape 4 : le placement d’un gris léger avec une craie grasse

Dessin de M. Charles Barbier : 4e étape, le placement de gris à la craie grasse, par ©Richard Martens.
Dessin de M. Charles Barbier : 4e étape, le placement de gris à la craie grasse, par ©Richard Martens.

Afin de commencer la mise en valeur – littéralement – de ce portrait en pied, je place un gris léger, de même valeur, partout où il y a des gris, que cela soit des gris clairs, des gris foncés ou du noir…

Cela grise légèrement une grande partie des cheveux & du visage.

Monter les “valeurs”

Quand on commence par une surface claire, voire une surface blanche, on dit parfois qu’on “monte” les valeurs.

Ceci est valable pour le dessin, aussi bien que pour la peinture. Quel ce soit pour les peintures à l’eau, comme l’aquarelle, la gouache, l’acrylique, ou la peinture à l’huile, les “Alkyd”, les craies grasses, etc.

Quand les frères VAN EYCK ont développé les principes de base de la peinture à l’huile, ils commençaient de peindre sur un fond blanc, et assombrissaient l’oeuvre au fur & à mesure…

Pourquoi utiliser une craie grasse ?

Ici, j’ai employé une craie grasse noire. Pour quelle raison est-ce que j’utilise une craie grasse noire ? Simplement parce qu’une craie noire, grasse de surcroît, va laisser une trace nette, et bien noire. Bien plus noire qu’un crayon graphite. Et sans briller comme le crayon graphite…

En employant un papier légèrement granuleux, la craie grasse, maniée légèrement, laisse d’office une trace très noire à la surface du papier. Sur la “crête” des minuscules reliefs du papier.

Ceci serait impossible à obtenir avec un crayon graphite, qui va briller, et sembler trop pâle par rapport à l’encre de Chine, déposée par la plume !

 

 

Etape 5 : le modelé des cheveux

Dessin de M. Charles Barbier : 5e étape, le modelé des cheveux à la plume, par ©Richard Martens.
Dessin de M. Charles Barbier : 5e étape, le modelé des cheveux à la plume, par ©Richard Martens.

À ce stade, je continue d’assombrir les cheveux avec la craie grasse…

Les craies grasses sont parfois nommées “pastel gras”. Gras parce que les vrais pastels à l’ancienne sont une matière sèche, proche de la craie…

J’ajoute aussi des touches d’encre de Chine à la plume…

À ce stade, le visage semble encore plat. Ce qui est normal, puisque les seules valeurs sont le blanc du papier & le gris très clair de la craie grasse à la surface du papier, sur les seuls reliefs… Donc peu de contraste !

 

Etape 6 : le modelé du visage

Dessin de M. Charles Barbier : 6e étape, le modelé du visage à la craie grasse & à la plume, par ©Richard Martens.
Dessin de M. Charles Barbier : 6e étape, le modelé du visage à la craie grasse & à la plume, par ©Richard Martens.

Pour créer un visage plus “réaliste”, il me suffit de continuer d’assombrir le visage.

Pour cela, je frotte un peu plus fermement la craie grasse. Ainsi le noir se dépose plus profondément dans les creux du papier. En élargissant la trace. Et en générant des parties plus sombres.

Plus j’appuie sur la craie, et plus la zone traitée semble noire.

Si j’écrase très fort la craie – qui est constituée d’un matière plutôt molle – au point de remplir les creux, j’obtiens un noir quasiment semblable à celui obtenu avec de l’encre de Chine.

Ainsi, grâce à cette craie grasse noire, je peux modeler les ombres sur le visage… Du blanc du papier jusqu’au noir, si je le souhaite !

Quand j’estime que le visage & les cheveux sont faits, alors, je peux passer à l’étape suivante…

 

Etape 7 : assombrir les vêtements

Dessin de M. Charles Barbier : 7e étape, le modelé des vêtements à la craie grasse & à la plume, par ©Richard Martens.
Dessin de M. Charles Barbier : 7e étape, le modelé des vêtements à la craie grasse & à la plume, par ©Richard Martens.

Il ne me reste plus qu’à noircir la veste, en veillant à ce que les plis soient visibles grâce à des filets blancs ! Le blanc du papier à peine grisé. Comme des effets de lumière ! Ce qu’on appelle des réserves.

Quant au pantalon, je décide de le griser seulement. De ne pas le noircir. En gris foncé. Ceci afin que les plis – qui eux sont noirs – par contraste, soient encore visibles…

Je considère, maintenant, que le dessin est terminé…

Comme dit le proverbe, “Le mieux est l’ennemi du bien”.

L’un de mes professeur, M. Alain LE FOLL, me disait : “il faut savoir s’arrêter”.

 

Etape 8 : mettre un fond de couleur sur ordinateur…

J’avais décidé que la dernière étape consisterait à mettre un fond de couleur en aplat… Grâce à l’ordinateur.

Ce que j’ai fait, après avoir scanné le dessin.

 

Et une mise en page avec la typographie “Galahad”

Carton d’invitation du CMP pour les 100 ans de M. Charles Barbier. Conception, mise en page et dessin par ©Richard Martens en mars 2012.

Et voici, ci-dessus le résultat final du carton d’invitation…

Un “petit coup” de mise en page, un fond de papier “brun” & le tour est joué. Après avoir choisi une belle typographie, qui connote la magie & le passé… La “Galahad”, nommée par son créateur, en manière de clin d’oeil pour Arthur & les Chevaliers de la Table ronde… Et choisie par moi comme clin d’oeil pour M. Charles Barbier, sa mémoire d’éléphant & son Calendrier perpétuel !

Voilà ! C’est la fin de cet article en deux parties…

Que pensez-vous de cette technique ? L’avez-vous déjà expérimentée ?

Richard Martens

Texte version 2.0, pour une remise en images pour cause de « pire-ratage » (cf. piratage/ »hacker »).

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Portrait de Charles Barbier – 1

Voici les étapes commentées, en deux parties, d’un dessin que j’ai réalisé à la plume. Il s’agit du dessin d’un carton d’invitation que j’ai réalisé pour une soirée associative, en hommage à un membre… Centenaire ! Sur mon blogue, dédié à la prestidigitation, je viens de rédiger un bref article consacré à cette soirée : Les 100 ans de Charles Barbier1. Il a pratiqué, & pratique encore, des démonstrations de mémoire & de calcul mental. Et une partie de sa carrière professionnelle, fut la “pratique” de l’anti-fakirisme. C’est pourquoi, je l’ai représenté en smoking, assis en posture du lotus, sur un tapis à clous.

Portrait-charge de M. Charles Barbier en smoking sur un tapis à clous de fakir, dessiné par ©Richard Martens.
Portrait-charge de M. Charles Barbier en smoking sur un tapis à clous de fakir, dessiné par ©Richard Martens.

 

 

Quel est le premier besoin d’un illustrateur réaliste ?

Portrait de M. Charles Barbier, extrait d'un ancien article de Wikipedia. D.R.
Portrait de M. Charles Barbier, extrait d’un ancien article de Wikipedia. D.R.

Le premier besoin d’un illustrateur réaliste, c’est… La documentation !

Ayant exercé professionnellement pendant presque vingt ans, pour des revues comme le Point, le Nouvel Obs, & pour des éditeurs comme Hachette, Gallimard, etc., je parle en connaissance de cause…

Pour cela, il me fallait une photo de Charles Barbier. Par chance, il y avait, en 2012, un article sur Wikipédia. Je suis retourné le voir ces jours-ci. Il a été supprimé… Je suppose que c’est faute d’informations précises, & peut-être par manque de sources ?

Toujours est-il que j’ai trouvé sur internet, & ailleurs, quelques portraits photographiques…

Il m’avait été suggéré de, peut-être le dessiner en fakir… Car une partie de la carrière de Charles Barbier a été un numéro d’anti-fakir. J’ai décidé de suivre ces conseils…  Peut-être sur un tapis de clous, l’un des numéros préférés des fakirs, & donc d’un anti-fakir, comme Charles Barbier…

Et j’ai décidé de réaliser un portrait-charge, comme on les nommait autrefois. Il s’agit d’un portrait qui peut être réaliste, voire caricatural, sur un corps très petit.

Pictogramme "crayon" par Richard Martens.À NOTER – Cette tendance de dessiner des petits corps surmontés d’une grosse tête s’est perpétuée dans la bande dessinée Japonaise. En effet, c’est un genre pratiqué dans les mangas, par un auteur comme, par exemple, Akira Toriyama2, le père de Dragon Ball3, & de l’excellent & délirant Dr Slump4.

Documentation sur la posture du Lotus

Diverses représentations de la posture du lotus. D.R.
Diverses représentations de la posture du lotus. D.R.

Ensuite j’ai cherché diverses représentations de l’asana (ou posture) du Lotus, la posture du yoga, la plus connue, me semble t-il…

L’idée était d’avoir une représentation assez “stylisée” pour “signifier” cette posture. D’où l’idée d’avoir plusieurs photos afin de pouvoir créer un dessin qui ne soit pas une copie… Puisqu’il serait en smoking ! Même si parfois c’est pratique, ou utile, voire indispensable de pratiquer la copie ! J’y reviendrais…

Pourquoi seulement les étapes de l’encrage ?

Pictogramme "Pendule 1" par Richard Martens.Pourquoi l’encrage seulement ? Et pourquoi n’y a t-il pas les étapes précédentes ? C’est-à-dire les étapes des recherches crayonnées ? Puis du début du crayonné définitif ?

Tout simplement pour deux raisons :

  1. – d’abord parce que je manquais de temps & que j’ai crayonné très légèrement. C’est d’ailleurs pour cela, qu’en bas du dessin de cette première étape, on ne distingue pas (ou plus) la planche à clous ;
  2. – ensuite parce que je n’ai pas pris le temps de faire des photos des étapes de ce croquis

Alors que j’ai, ensuite, pris le temps de photographier quelques étapes, que vous pouvez voir dans cet article & le prochain.

Des délais ?

Pictogramme "Sablier" par Richard Martens.Il y a toujours des délais, quand on exerce comme illustrateur ou graphiste professionnel. Car il y a, derrière la future réalisation, une demande, une commande du “client”. Ici les délais sont d’avoir le temps de pouvoir faire imprimer, ET d’envoyer – par la Poste – le carton d’invitation. Un compte à rebours s’impose, et donne une date butoir, à ne pas dépasser. Car en fin de “chaîne”, il y a la soirée, qu’on ne peut pas déplacer !

Différence entre l’artiste-peintre & l’illustrateur ? Entre l’amateur et le professionnel ?

L’artiste – amateur ou professionnel – peut ne pas avoir de délais. Ce n’est pas une règle absolue.

L’illustrateur – professionnel – a toujours un délai à respecter : celui du “client”. Car l’illustrateur est un artiste qui met son talent au service d’un roman, d’un article, etc. Et l’illustrateur est un des maillons d’une chaîne, entre la demande du client & le produit fini & “publié” (publication dans la presse, par exemple). Donc l’imprimeur, la Poste, etc.

Au bilan : les délais sont de quelques jours, & je n’ai pas que cela à faire… Dont, en fait, je ne dispose que de quelques heures pour cette réalisation

Les choix pour réaliser vite ?

Avec des délais courts, je n’ai pas beaucoup de choix…

Décision concernant les outils artistiques utilisés

Pictogramme "Crayon2" par Richard Martens.Fort des délais courts (donc quelques heures seulement), & de mon expérience, j’ai décidé de réaliser un dessin à la plume & à l’encre de Chine. En valorisant, et en ombrant avec un crayon gras noir, du style “craie grasse”. Parfois appelé (à tort, selon moi) “pastel gras”.

Quel papier ?

Compte tenu de mon choix des outils (plume & encre de Chine), j’ai donc opté pour un papier à grain, pour avoir déjà pratiqué ce type d’illustration.

 

Etape 1 : le tracé au « trait déroulé » des « contours »

Dessin de M. Charles Barbier : 1re étape, le "cerné", par ©Richard Martens.
Dessin de M. Charles Barbier : 1re étape, le « cerné », par ©Richard Martens.

Dans un premier temps, j’ai encré les “contours” du dessin. Les traits essentiels

Et j’ai ombré le bas des cheveux du côté gauche…

 

Etape 2 : l’encrage de la planche à clous

Dessin de M. Charles Barbier : 2e étape, l'encrage de la planche à clous, par ©Richard Martens.
Dessin de M. Charles Barbier : 2e étape, l’encrage de la planche à clous, par ©Richard Martens.

Vous pouvez voir, sur cette deuxième étape, ci-contre, que je suis passé à l’encrage de la planche à clous. Clous très exagérés, caricaturés ! Et je les ai ombrés à la plume, comme le reste… Pour le moment…

J’ai aussi encré les veines de la planche de bois, qui supporte les clous.

 

Etape 3 : le placement des noirs

Dessin de M. Charles Barbier : 3e étape, le placement des noirs, par ©Richard Martens.
Dessin de M. Charles Barbier : 3e étape, le placement des noirs, par ©Richard Martens.

À ce stade du dessin, je place les noirs, c’est-à-dire les ombres les plus intenses.

Placer les noirs pour faire ressortir les masses

Placer les ombres permet de mieux faire ressortir les “masses”, c’est-à-dire les parties. Ici, celles placées dans l’ombre. Et cela commence à “donner du volume”, du relief à l’image…

En effet, vous pouvez voir que ce portrait est très “pâle”, très “plat” sur les deux premières étapes.

Alors que le portrait fini – au début de cet article –, avec un fond ocre jaune, présente plus de relief, de volume…

Placer les ombres…

Je continue de noircir : le noeud papillon, et la veste.

En noircissant avec quoi ? Comment ?

Avec de l’encre de Chine, à la plume… Et aussi au pinceau pour les surfaces un peu larges. Et je continue sur l’oreille du côté gauche…

Dans le prochain article, la suite & la fin des étapes de ce dessin, nous verrons le modelé des ombres, ainsi que l’utilisation du crayon gras.

Et nous répondrons aussi à la question que vous pouvez, peut-être vous poser…

Pourquoi un crayon gras ?

Avec les avantages que cela représente… Nous verrons donc cela prochainement…

À suivre…

À noter : pour une bonne reproduction de documents…

Pictogramme "crayon" par Richard Martens.Dans l’idéal, le mieux est toujours de scanner, et non de photographier le document. Pour quelle raison ? Parce que l’objectif de l’appareil photographique déforme l’image, et que la feuille de dessin – un rectangle – est parfois représentée, sur la photo, par une “forme” dont les côtés deviennent des courbes !

Ce qui implique, soit de présenter un document déformé, soit d’utiliser un logiciel, une application, qui redresse l’image…

Ici, comme chaque fois, j’ai pris le temps de redresser toutes les photos des étapes du dessin, avec une application dédiée. Puis d’utiliser une autre application, un logiciel dévolu au contraste pour les documents en noir-et-blanc… Puis un troisième pour finaliser…

 

Enfin, je vous invite à me laisser un commentaire ci-dessous… Merci d’avance. Même si je suis, peut-être, lent à répondre.

Richard Martens

Texte version 2.0, pour remise en images pour cause de « pire-ratage » (« hacker »). J’ai profité de l’occasion pour réécrire et compléter…


Notes

Voici les liens de l’article, au cas où ils seraient brisés dans le corps de l’article… Dans ce cas, il suffit de faire un copier-coller du lien ci-dessous, et de le coller dans la barre de votre navigateur…

  1. Les 100 ans de Charles Barbier” : http://magie-mentalisme-memoire.fr/les-100-ans-de-charles-barbier/
  2. Akira Toriyama : https://fr.wikipedia.org/wiki/Akira_Toriyama
  3. Dragon Ball : https://fr.wikipedia.org/wiki/Dragon_ball
  4. Dr Slump : https://fr.wikipedia.org/wiki/Dr_Slump

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Commenter un premier dessin

Premier dessin commenté

En manière de clin d’œil (cf. la bienvenue…), je mets un premier dessin, un autoportrait, que j’ai réalisé il y a quelques années, pour « Le Monde dimanche ». Il a d’ailleurs été publié… À l’époque j’avais encore beaucoup de cheveux. Enfin… un peu plus que maintenant…

 

Richard Martens : autoportrait à la plume et à l'encre de Chine, publié autrefois dans le "Monde-dimanche".

 

Je peux ne pas être assez explicite, ou mes commentaires peuvent être trop professionnels, trop spécifiques. Il va de soi que vous pouvez me poser des questions dans les commentaires ci-après, afin que je sois plus explicite, plus clair…

 

Technique de ce dessin à la plume

Stylo tubulaire fermé et ouvert, avec son capuchon à pince. Photos : Martens R.
Stylo tubulaire fermé et ouvert, avec son capuchon à pince. Photos : Martens R.

C’est un dessin :

  • sur un papier blanc légèrement granuleux ;
  • tracé au crayon ;
  • puis réalisé à la plume, à l’encre de Chine, ou avec un stylo-tubulaire ;
  • avec des placements d’encre au pinceau ;
  • et une craie grasse noire (parfois nommée “pastel gras”).

Ce que j’explicite ci-après…

 

Réalisation par les valeurs

Martens Richard : autoportrait, avec indication de trois détails, de haut en bas : la main, le visage & un morceau de la toile.
Martens Richard : autoportrait, avec indication de trois détails, de haut en bas : la main, le visage & un morceau de la toile.

Voyons maintenant la réalisation de cette illustration, au travers de trois « morceaux » de cette image. Les trois « morceaux encadrés en rouge. Et voyons cela en termes de valeurs.

Les valeurs concernent des nuances monochromes.  Les valeurs vont, le plus souvent, du plus foncé (le noir) au plus clair (le blanc), en passant par les nuances des gris…

Cependant, les valeurs étant monochromes, cela peut aussi être une gamme de bleu par exemple, du bleu foncé au blanc, en passant par des bleus de plus en plus pâles… Ou du rouge, ou bien du brun, etc.

 

Utilisation des outils selon les valeurs

Richard Martens : extrait d'un autoportrait à la plume à l'encre de Chine. Publié autrefois dans le “Monde-Dimanche”.
Richard Martens : extrait d’un autoportrait à la plume à l’encre de Chine. Publié autrefois dans le “Monde-Dimanche”.

 

Le noir

Les surfaces noires, ici, sont posées au pinceau avec de l’encre de Chine. Et c’est ce que je place en premier, sur le dessin au crayon.

 

Les gris foncés : du très foncé au gris moyen

Les gris, du foncé au moyen, presque clair, sont constitués de hachures. Ils le sont à la plume. Cet outil est très pratique pour les hachures… Je les croise pour foncer une surface. Parfois les traits sont droits. Ici, sur le visage, ils sont tracés en courbe. Un principe simple pour éviter un aspect métallique du rendu. Et je les trace très courts. En variant les angles… Voyez, plus loin, l’agrandissement de la main.

 

Les gris clairs : du gris moyen au très clair

Quand il s’agit de suggérer des gris très clairs, comme sur le visage, cela peut s’obtenir avec des points, posés, soit à la plume, soit  (c’est plus pratique) avec un stylo tubulaire (voir les photos)

Richard Martens : détails commentés d'un autoportrait à la plume à l'encre de Chine. Publié autrefois dans le “Monde-Dimanche”.
Richard Martens : détails commentés d’un autoportrait à la plume à l’encre de Chine. Publié autrefois dans le “Monde-Dimanche”.

TRÈS IMPORTANT !

  • À noter que ce type de stylo-tubulaire nécessite une encre de Chine spéciale. Si vous mettez de l’encre de Chine normale, elle séchera dans le conduit & le stylo ne fonctionnera plus !

Pour le matériel, j’expliquerai plus en détail, plus tard, dans les futurs articles consacrés à cela.

Les blancs ou “réserves”

Martens Richard : détail des hachures courbes dans le dessin de la main.
Martens Richard : détail des hachures courbes dans le dessin de la main.

Il s’agit, ici du blanc du papier, que j’ai ménagé. Que je n’ai pas recouvert d’encre, pour le dire autrement.

Dans l’univers artistique (peinture, dessin), aussi bien que dans l’univers graphique, cela s’appelle une “réserve”. C’est synonyme d’une zone “vide”, voire blanche… Car une réserve, dans le langage du dessin, peut être une partie vide du dessin, même si la feuille est en couleur, bleue par exemple !

À noter qu’à l’aquarelle, pour les puristes, le blanc doit être celui du papier !

Retoucher ou modifier un dessin à l’encre de Chine

Martens Richard : détail du dessin du visage avec des hachures et des points.
Martens Richard : détail du dessin du visage avec des hachures et des points.

Si nous commettons une erreur. Ou si nous changeons d’avis, et voulons obtenir du blanc, là où il y a de l’encre de Chine, il est toujours possible de retoucher, de faire disparaître l’encre de Chine en la recouvrant au pinceau, soit avec de la gouache, soit avec de l’acrylique. Les deux sont efficaces.

D’ailleurs je traiterai des retouches plus tard, dans un ou plusieurs articles détaillés, consacrés à cela. Partant du principe qu’un artiste a lui aussi, le droit à l’erreur. Ou à changer d’avis !

Par contre la gouache n’est pas utilisable sur de la craie grasse (ou pastel gras). Car la gouache est à base d’eau ! Et comme chacun sait, l’huile (craie grasse) & l’eau (gouache) sont incompatibles.

IMPORTANT : ne retouchez jamais au blanc avec du produit destiné, à l’origine, pour les machines à écrire. J’ai nommé le “Typex”. Cela peut être très utile pour du texte, des tirages, une photocopie… Pas pour un dessin, car cela est épais. Et cela nuit à l’esthétique du résultat.

 

N’y a t-il que de l’encre de Chine ?

Martens Richard : détail du dessin de la toile afin de rendre des effets de matière "rugueuse" avec la craie grasse.
Martens Richard : détail du dessin de la toile afin de rendre des effets de matière « rugueuse » avec la craie grasse.
Non ! Comme je l’ai dit plus haut, il y a des frottis de craie grasse qui effleurent le relief du papier. Lequel, je le rappelle, est légèrement grenu… La main doit être légère afin de déposer peu de matière noire. Juste un peu en surface.

C’est une technique que j’utilise parfois. Cela se marie très bien, selon moi, avec la plume ou le pinceau. L’important est que tout ce qui est déposé sur le papier doit être noir, et non pas gris moyen ou gris foncé. J’insiste bien : cela doit être noir. Outre la craie grasse, cela peut aussi être de la craie lithographique (à éviter, si possible, car trop grasse). il m’est même arrivé d’utiliser du crayon à maquillage, pour les yeux !

Ce procédé de frottement permet de donner une matière, une texture même, qui est celle du papier. Ce qui implique de choisir son papier, avant de commencer le dessin. Nous y reviendrons, là aussi…

Que pensez-vous de tout cela ? Merci de commenter ci-après…

Richard Martens

Version 2.0

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