Perspective 005 – 1 point de fuite – 1re partie

Après avoir insisté sur l’importance de dissocier « direction du regard » (DR) d’une part et d’autre part « hauteur des yeux »– qui est aussi la « ligne d’horizon » (LH)1, – et avoir énoncer quelques principes perspectifs, voyons ce que cela implique dans l’observation de la réalité.

Pour cela, je vous propose d’analyser, en deux articles, un même lieu en vue de face, avec trois « Directions du regard » différentes :

  1. une vue « normale », droit devant soi (dans cet article) ;
  2. une vue en plongée (dans le prochain article) ;
  3. une vue en contre-plongée (aussi dans le prochain article).

Soit, en deux articles, ces trois vues sont accompagnées chacune d’une photo avec une analyse visuelle des « Lignes de fuite », du « Point de fuite » et de la « Ligne d’horizon ».

Et pour commencer, nous pouvons ajouter deux principes, deux « lois » concernant les lignes de fuites allant vers un point de fuite…

 

6e loi : toutes les lignes horizontales AU DESSOUS de la ligne d’horizon sont des LIGNES ASCENDANTES

Vue de deux cubes, presque de face, posés en dessous de la ligne d'horizon/hauteur des yeux.
Vue de deux cubes, presque de face, posés en dessous de la ligne d’horizon/hauteur des yeux.

Voyons cette VUE DE FACE (OU PRESQUE) de deux cubes, posés EN DESSOUS DE LA LIGNE D’HORIZON/LH/hauteur des yeux.

Nous pouvons observer que ces LIGNES PARALLÈLES ENTRE ELLES ET PARALLÈLES (OU PRESQUE) À LA DIRECTION DE NOTRE REGARD convergent vers la ligne d’horizon en un seul point nommé « Point de fuite » (PF). Et ces lignes semblent « MONTER » vers la ligne d’horizon (LH).

J’ai tracé ces lignes en vert, sur ce schéma. Elles constituent des « Lignes de fuite », ascendantes, car en dessous de la hauteur des yeux/ligne d’horizon (LH).

Nous allons vérifier ci-après, et dans les articles suivants, à partir de photos que ce principe, cette loi, se vérifie toujours.

Avant cela, voyons la 7e loi, complémentaire de celle-ci…

 

7e loi : toutes les lignes horizontales AU DESSUS de la ligne d’horizon sont des LIGNES DESCENDANTES

Vue de deux cubes, presque de face, "flottant" au dessus de la ligne d'horizon/hauteur des yeux.
Vue de deux cubes, presque de face, « flottant » au dessus de la ligne d’horizon/hauteur des yeux.

Imaginons, pour cette VUE DE FACE (OU PRESQUE) de deux cubes, qu’ils soient en lévitation AU DESSUS DE LA LIGNE D’HORIZON/LH/hauteur des yeux.

Là aussi, nous pouvons voir que ses arêtes, ou LIGNES PARALLÈLES ENTRE ELLES ET PARALLÈLES (OU PRESQUE) À LA DIRECTION DE NOTRE REGARD convergent toujours vers la ligne d’horizon en un unique « Point de fuite (PF). Et ces arêtes semblent « DESCENDRE » vers la ligne d’horizon (LH) !

Cette fois, sur ce schéma, les « Lignes de fuite » sont rouges. Et elles sont bien descendantes vers la ligne d’horizon (LH).

C’est le cas – DANS LES VUES DE FACE – de toutes les lignes parallèles entre elles ET quasiment parallèles à la direction de notre regard quand elles sont AU DESSUS de la hauteur des yeux/ligne d’horizon (LH) : elles convergent en « descendant ».

Et celles en dessous de la hauteur des yeux (LH) « montent » vers la ligne d’horizon…

Nous allons maintenant vérifier ci-après, à partir de photos que ces principes, ces lois, se vérifient.

 

Analyse d’une vue à un point de fuite à hauteur des yeux

Direction frontale du regard et ligne d'horizon. Photo : Richard Martens.
Direction frontale du regard et ligne d’horizon. Photo : Richard Martens.

Pour cette première analyse d’une vue de face (donc à un seul point de fuite) à hauteur des yeux, je mets ci-contre la vue de profil de l’observateur pour bien faire ressortir – et rappeler – que la ligne d’horizon ET la direction du regard se confondent (ou presque)…

 

Une première vue avant analyse

Vue "normale" avec la ligne d'horizon "médiane" Photo : Richard Martens
Vue « normale » avec la ligne d’horizon « médiane » Photo : Richard Martens

Il s’agit d’une vue d’une cours intérieure, à partir d’un premier étage

 

Analyse perspective d’une vue de face à 1 point de fuite de cette même vue

Vue "normale" avec un point de fuite, les lignes de fuites et la ligne d'horizon "médiane". Photo : Richard Martens
Vue « normale » avec un point de fuite, les lignes de fuites et la ligne d’horizon « médiane ». Photo : Richard Martens

La ligne horizontale bleu foncé indique la hauteur de mes yeux, c’est-à-dire ma « Ligne d’horizon ». Ici, cette ligne est à peu près au milieu de la hauteur de la photo.

La ligne verticale bleu pâle (de couleur cyan), indique l’endroit où je me tenais. Ce qu’on nomme le « Point de vue » (de l’observateur).

Je rappelle que la photo est prise d’un premier étage !

Donc, cf. la 6e loi : les « Lignes de fuite » blanches montent vers la ligne d’horizon. Car elles correspondent aux éléments (grille et bordure à gauche, fenêtres à droite) situés au rez-de chaussée. Dans l’espace compris entre le sol et les yeux du photographe au premier étage  !

Et concernant la 7e loi : les « Lignes de fuite » jaunes sont « descendantes » vers la ligne d’horizon (fenêtres à droite, par exemple), car situées au dessus de la hauteur des yeux/Ligne d’horizon (LH) du photographe, « opérant » au 1er étage !

 

Et pour résumer…

Schéma résumant le principes de lignes de fuite "ascendantes" et "descendantes".
Schéma résumant le principes de lignes de fuite « ascendantes » et « descendantes ».

Les lignes au dessus de l’horizon… « descendent ».

Les lignes au dessous de l’horizon « montent ». (;-{p}

 

Voilà pour une première approche. Dans le prochain article, nous verrons & analyserons la vue plongeante et la vue en contre-plongée…

 

J’espère avoir été explicite et clair. Merci de me répondre ci-dessous…

Richard Martens (;-{D}

Texte version 1.0


Note

Comme d’habitude, voici le lien de l’article, au cas où il serait brisé dans le corps de l’article… Si c’est le cas, il vous suffit de faire un copier-coller du lien ci-dessous, et de le coller dans la barre de votre navigateur…

  1. cf. la 3e « loi » : https://apprenons-dessin-et-peinture.fr/perspective-004-les-lois-ou-principes/

Perspective 004 – Les Lois ou principes

Avant de continuer l’article précédent, j’ai réalisé que ce qui est évident pour moi ne l’est pas pour tout le monde ! Aussi, fais-je cet article pour :

  • rappeler – pour qui sait ;
  • expliquer, pour qui l’ignore, certains principes de base de la perspective…

En veillant à ce que chaque principe soit simple, concis et clair. Et un principe à la fois !

 

Géométrie perspective classique : les « lois »

Pour développer cette « géométrie perspective classique » – c’est l’un de ses noms officiels –, il est bon de connaître quelques principes, ce que je me permets de baptiser « lois ». Et il y a quelques « lois » à connaître…

Et il me semble bon de rappeler les précédentes « lois » ! Je fais donc une parenthèse nécessaire, voire indispensable, avant de montrer les résultats à un et à deux points de fuites, selon la direction du regard de l’observateur-photographe…

 

1re loi de la perspective : il n’existe qu’une seule ligne d’horizon (LH), celle de l’observateur !

La ligne d'horizon, ou LH. Extrait d'une photo de Min An. CC0, Creative Commons.
Ligne d’horizon, ou LH. Extrait d’une photo de Min An. CC0, Creative Commons.

Je rappelle ce qui peut sembler une évidence.

Car il m’est arrivé que quelqu’un m’ait demandé s’il était possible qu’il y ait deux lignes d’horizon…

Non, bien sûr ! Il n’y a qu’une seule et unique ligne d’horizon. Y compris, bien sûr pour chaque image réalisée : croquis, dessin, peinture, etc.

Je vous renvoie à mon premier article et la suite1

 

2e loi : la ligne d’horizon est (toujours !) la hauteur des yeux de l’observateur !

Extrait d'une silhouette d'un photographe debout. "Designed by Freepik". CC0, Creative Commons.
Extrait d’une silhouette d’un photographe. « Designed by Freepik ». CC0, Creative Commons.

C’est ce que j’ai montré dans les articles précédents2.

La ligne d’horizon EST la ligne de la hauteur des yeux  de l’observateur !

Que le résultat soit un croquis, un dessin, une peinture, une photo, une vidéo…

Tout ceci est la base des « Lois de la perspective » ! Un ensemble de principes simples à énoncer et à comprendre. Pour mieux développer un esprit perspectif…

 

3e loi : la hauteur des yeux est indépendante de la direction du regard !!!

gros plan de la Direction du regard vers le bas et de la ligne d'horizon. Photo : Richard Martens.
Direction du regard et ligne d’horizon. Photo : Richard Martens.

On ne trouve nulle part, à ma connaissance, cette loi que j’ai exposée dans l’article précédent3.

À savoir que la hauteur des yeux – qui est également la hauteur de la ligne d’horizon – est totalement indépendante de la direction du regard de l’observatrice ou de l’observateur.

Et le résultat peut donc être :

  • une vue frontale ;
  • une vue en plongée ;
  • une vue en contre-plongée.

 

4e loi : toutes les lignes horizontales, si on les prolonge arrivent sur la ligne d’horizon en un point de fuite

Toutes les lignes horizontales — si on les prolonge — semblent « aboutir » sur la Ligne d’horizon, en un point nommé « Point de fuite », abrégé en « PF ». Suivi d’un numéro s’il y a plus d’un point de fuite. Exemples : PF1, PF2, PF3…

Quelques parallélépipèdes rectangles qui ne sont pas parallèles entre eux. Photo & analyse : Richard Martens.
Quelques parallélépipèdes rectangles qui ne sont pas parallèles entre eux. Photo & analyse : Richard Martens.

Sur cette photo, j’ai disposé des objets variés de petites tailles, des parallélépipèdes rectangles. Donc avec une face supérieure horizontale :

  • une boîte de punaises ;
  • une boîte d’allumettes ;
  • un savon « Sherlock Holmes » ;
  • un jeu de cartes ;
  • une gomme ;
  • un savon ;
  • un bloc de bois.

Et, volontairement, j’ai veillé à ce que les objets NE soient PAS parallèles entre eux.

Nous pouvons voir qu’en prolongeant les arêtes, toutes convergent sur la ligne d’horizon (LH). Et comme aucun objet n’est parallèle à un autre, chaque objet « possède » deux points de fuites… sauf le savon « Sherlock Holmes » que j’ai délibérément placé en vue de face (vue frontale).

La loi suivante complète cette 4e loi…

 

5e loi : toutes les lignes horizontales parallèles convergent sur la ligne d’horizon en un même point de fuite

Quelques parallélépipèdes rectangles qui sont parallèles entre eux. Photo & analyse : Richard Martens.
Quelques parallélépipèdes rectangles qui sont parallèles entre eux. Photo & analyse : Richard Martens.

Toutes les lignes  — tout à la fois horizontales ET parallèles entre elles — semblent converger, se rejoindre vers un même point commun, nommé « Point de fuite » (PF), sur la ligne d’horizon (LH).

Donc toutes les lignes, y compris les arêtes d’un parallélépipède rectangle, d’un cube, d’un  bloc, parallèles entre elles, semblent  se rejoindre en un seul « Point de fuite » (PF).

Pour cette photo, j’ai aligné, les mêmes objets. TOUS les parallélépipèdes rectangles, de telle sorte qu’ils soient TOUS parallèles entre eux, bien que décalés les uns des autres, et de hauteurs différentes…

Il s’agit, ici, de ce qu’on nomme une « vue d’angle ». Ce qui signifie qu’on peut observer trois faces de chacun des objets :

  • une face gauche ;
  • une face droite ;
  • une face supérieure.

Et le parallélisme de ces objets génère DEUX points de fuites, et seulement deux : PF1 & PF2 !

 

D’autres lois à venir…

Il y aura encore quelques autres principes, des « lois », que j’énoncerai, et parfois démontrerai, au fur et à mesure…

 

Cela vous semble t-il simple, et clair ? Merci de me répondre ci-dessous…

Richard Martens (;-{D}

Texte version 1.1 …Pour cause de correction grammaticale. Merci Jean-Fabien… (:-{D}


Notes

Comme d’habitude, voici les liens de l’article, au cas où ils seraient brisés dans le corps de l’article… Si c’est le cas, il vous suffit de faire un copier-coller de l’un des liens ci-dessous, et de le coller dans la barre de votre navigateur…

  1. Mon premier article et la suite… : https://apprenons-dessin-et-peinture.fr/perspective-001-ligne-dhorizon/
  2. Ce que j’ai montré dans les articles précédents : https://apprenons-dessin-et-peinture.fr/perspective-002-ligne-dhorizon-et-composition/
  3. Cette loi que j’ai exposée dans l’article précédent : https://apprenons-dessin-et-peinture.fr/perspective-003-direction-du-regard-et-ligne-dhorizon/

Perspective 003 – Direction du regard et ligne d’horizon

Dans cet article, j’explique l’importance de la « Direction du Regard » (DR1). Un principe qui n’est jamais abordé en perspective, à ma connaissance !

Nous allons d’abord voir, dans cet article les positions du dessinateur. Ici, pour des raisons pédagogiques, ce sera de voir les positions du photographe.

En résumé, et en simplifiant, nous allons montrer, en photos de profil, les trois « directions » essentielles quand nous regardons :

  • droit devant nous, à hauteur de nos yeux ;
  • vers le bas ;
  • vers le haut.

Nous verrons et commenterons, dans cet article la différence entre « Ligne d’horizon » et « Direction du regard ». Et dans les prochains articles, nous verrons et commenterons les résultats obtenus, c’est-à-dire les photos, concernant, pour chaque image, la ligne d’horizon, et le ou les points de fuites, selon les angles de vues. Et ce qui se passe avec les lignes verticales…

 POINT CAPITAL : la direction du regard

Pictogramme "Oeil" par Richard Martens.Bien que cela semble évident, il est important de le préciser : la direction du regard est la direction où nous regardons. Et pour acquérir l’esprit perspectif, c’est important de le rappeler.

Le résultat – dessin, peinture, photo, vidéo… – va évidemment varier selon la direction du regard.

 

Autre point capital : différence entre « ligne d’horizon » et « direction du regard »

Pictogramme orange sur fond bleu d'un "Point d'exclamation" par Richard Martens.C’est parfois là que commence les premières « erreurs » et les « incompréhensions » de la perspective… Quand on confond « ligne d’horizon » et « direction du regard », c’est le début de la confusion. Ce point est capital ! Et n’a JAMAIS – à ma connaissance – été explicité, ou abordé en perspective !!!

Si, en plus, le vocabulaire est « flou », la confusion risque d’être encore plus grande…

Sur les schémas et les images, parfois j’abrègerai « direction du regard » par « DR », pour des raisons de place.

Termes anglais pour « Ligne d’horizon »

Pictogramme "Plume métallique" par Richard Martens.Pour information, « Ligne d’horizon », en anglais s’écrit :

  • « horizon line« 2 ou « eye level« 2 (niveau de l’oeil !) ;
  • « eye-level« 3.

 

Vue frontale et direction du regard

La vue frontale, c’est quand on regarde droit devant soi. Quand la direction du regard est sensiblement dirigée vers l’horizon. Nous avons une vision « traditionnelle », classique, « normale ».

Direction frontale du regard et ligne d'horizon. Photo : Richard Martens.
Direction frontale du regard et ligne d’horizon. Photo : Richard Martens.

Pour cette photo, et les deux suivantes, j’ai délibérément choisi d’utiliser une tablette, en guise d’appareil photo. Pour quelle raison ? Pour une raison essentielle !

En utilisant une tablette, cela permet de montrer l’appareil loin de la tête du photographe. Et de ce fait, cela permet une meilleure vision de l’orientation de l’appareil, par rapport à la verticale.

Sur cette photo de la vue frontale, l’appareil (la tablette) qui sert à la prise de vue (photo, vidéo) est bien verticale ! Et donc est TOUJOURS PERPENDICULAIRE AU REGARD !!! C’est le cas ici.

Et la « Direction du Regard » est parallèle à la « Ligne d’Horizon ». Et les deux se confondent… Dans ce seul cas de figure !

 

Démonstration : l’appareil photo doit toujours être perpendiculaire au regard !

Il est essentiel de bien prendre conscience de ce principe et de l’intégrer.

Pictogramme "Clef" par Richard Martens.Pour cela, j’ai imaginé cette simple démonstration : utilisez l’application photo sur votre tablette, ou sur votre téléphone portable ou bien utilisez votre appareil photo. Et dirigez l’appareil vers un « objet » à hauteur de vos yeux… Et prenez conscience que cet appareil est bien PERPENDICULAIRE À VOTRE REGARD ! Et, exceptionnellement perpendiculaire à la ligne d’horizon…

Démonstration d’une impossibilité : l’appareil NE PEUT PAS être vertical !

Puis dirigez votre regard vers le bas, sur une table, voire au sol, en maintenant l’appareil… VERTICAL ! Comme sur la photo ci-dessous.

Exemple d'une impossibilité de photographier si l'appareil photo est vertical et que la Direction du regard est vers le bas ! Photo : Richard Martens.
Exemple d’une impossibilité de photographier si l’appareil photo est vertical et que la Direction du regard est vers le bas ! Photo : Richard Martens.

Et prenez conscience qu’il est impossible de photographier l’objet si le plan de l’appareil reste vertical !!! Nous sommes obligés d’incliner l’appareil pour le diriger vers l’objet !

C’est pourquoi j’ai barré en rouge et mis un gros point d’interrogation !

Pour photographier, un appareil DOIT être perpendiculaire à la Direction du regard !

Et pour prendre la photo, l’appareil devient perpendiculaire à la DR, la « Direction du regard ». Et plus du tout à la LH, la « Ligne d’horizon. Laquelle reste, bien évidemment, comme son nom l’indique : horizontale !

Les photos suivantes du photographe vu de profil ne font que confirmer la chose…

 

Vue plongeante et direction du regard

Quand la direction du regard est dirigée vers le bas, nous obtenons une « vue en plongée » ou « vue plongeante ».

Mnémotechnie

Pictogramme "Clef" par Richard Martens.Pour mémoriser les termes, il suffit de se souvenir que cela signifie « regarder vers le bas, comme si nous étions sur le plongeoir d’une piscine » !

Terme anglais

Pictogramme "Plume métallique" par Richard Martens.Les termes anglais pour « plongée » sont, dans l’univers de la bandes dessinée, selon les auteurs :

  • « high-angle« 3 ou « bird’s-eye view« 3 ;
  • « bird’s-eye view« 4 ;
  • « down-shot« 5 ;
  • « downshot« 6.

 

Direction du regard vers le bas et ligne d'horizon. Photo : Richard Martens.
Direction du regard vers le bas et ligne d’horizon. Photo : Richard Martens.

Sur cette photo, comme pour les autres, j’ai tracé en bleu la « ligne bleu des Vosges »… Pardon ! La ligne d’horizon !

Et en rouge, la ligne qui représente la DR, la « Direction du regard ».

Et on peut voir, tout à la fois, trois « choses ». À savoir que :

  1. – l’appareil de prise de vues est bien perpendiculaire  à la DR (Direction du regard) ;
  2. – la DR (Direction du regard) est dissociée de la LH (Ligne d’horizon) ;
  3. – la LH (Ligne d’horizon) sera forcément hors de l’image, puisqu’elle est bien au dessus de l’appareil de prise de vues, donc de l’image captée ! Ce point n’est pas une règle absolue. Tout dépend de l’angle de vue du photographe…

 

Vue en contre-plongée et direction du regard

Quand la direction du regard est dirigée vers le haut, nous obtenons une « vue en contre-plongée ».

Mnémotechnie

Pictogramme "Clef" par Richard Martens.Pour mémoriser les termes, il suffit de se souvenir que cela signifie « regarder vers le haut, comme si nous étions dans l’eau de la piscine » !

Terme anglais

Pictogramme "Plume métallique" par Richard Martens.Les termes anglais pour « contre-plongée » sont, selon les auteurs :

  • « low-level« 3 ou « worm’s-eye view« 3 ;
  • « worm’s-eye view« 4 ;
  • « up-shot« 5 ;
  • « upshot« 6.

 

Direction du regard vers le haut et ligne d'horizon. Photo : Richard Martens.
Direction du regard vers le haut et ligne d’horizon. Photo : Richard Martens.

Pictogramme "Punaise" par Richard Martens.Là encore, on peut voir que la LH (Ligne d’horizon) bleue est bien dissociée de la ligne en rouge, qui représente la DR, la « Direction du regard ».

Et on peut également constater que :

  1. – l’appareil photo  est perpendiculaire  à la « Direction du regard » ;
  2. – la « Direction du regard » est dissociée de la « Ligne d’horizon » ;
  3. – la « Ligne d’horizon » sera probablement hors de l’image, ou très bas dans l’image, puisqu’elle est presque en dessous de l’appareil de prise de vues, donc de la photo  !

Dans les prochains articles, j’illustrerai ces différences, et leur conséquences, en montrant et en commentant les trois vues : médiane (ou frontale), en plongée et en contre-plongée…

 

Cet article vous a t-il permis de mieux comprendre la  différence entre « Direction du regard » et « Ligne d’horizon » ? Et de bien les distinguer ? C’est un point capital totalement ignoré ! Merci de me le faire savoir, ou de me poser des questions, ci-dessous…

Richard Martens (;-{D}

Texte version 1.0


Notes

  1. DR : cette abréviation, dans la presse, signifie « Droits réservés », quand on ne connait pas le nom de l’auteur ou de l’ayant-droit d’une oeuvre (dessin, illustration, photo, etc.) J’en détourne donc l’usage ici.
  2. « Horizon line » ou « Eye level » (niveau de l’oeil) ; référence : p. 23 ;  du livre de Giordano (Dick) & McLaughlin (frank), avec Romita (John), The Illustrated comic art workshop, éd. Garco System and the Comic Art Workshop, New York, USA, 1982, vol. 1, 48 pages).
  3. « Eye-level« , et « high-angle » (ou « bird’s-eye view« ), référence : p. 42 ; du livre de McKenzie (Alan), How to draw and sell… Comic strips …for newspapers and comic books, éditions Macdonald Orbis, London, 1988, 144 pages).
  4. « Worm’s-eye view » et « bird’s-eye view« , référence : p. 17 ; du livre de Buscema (John) & Lee (Stan), How to draw comics – the Marvel way, éditions Simon ans Schuster, New York, 1978, 160 pages.
  5. « Down-shot » et « up-shot« , référence : p. 105 ; du livre de Janson (Klaus), The DC Comics guide to Pencilling comics, éditeur Watson-Guptill publications, New York, 2002, 144 pages.
  6. « Downshot » et « upshot« , référence : pas de pagination ; du livre de Buckler (Rich), Buckler’s Secrets of drawing comics, vol. 1/4, Solson publication, Brooklin, USA, 1986, 4 fascicules de 32 pages chacun).

Perspective 001 – Ligne d’horizon

Je prépare depuis un bon moment, quelques cours en vidéo. Dont un sur la calligraphie, et un sur la perspective facile.

Pour ce dernier sujet – la perspective –, j’ai ressorti – et/ou acheté – de nombreux livres, et des cours vidéos, qui couvrent deux bons siècles : de la fin du XIXe siècle/début du XXe jusqu’à nos jours.

J’en ai donc vu ou lu environ une trentaine ou une quarantaine. Sous la forme :

  • de livres imprimés, en français ou en anglais, voire en allemand ;
  • de livres numériques, en français ou en anglais (eBook, PDF, etc.) ;
  • de cours sous forme de vidéo (Udemy, etc.)

 

Pour quelles raisons des articles sur la perspective ?

Pictogramme "Oeil" par Richard Martens.J’ai eu envie de traiter de la perspective, car ce qui ressort de toutes ces lectures et visions, c’est qu’il y a :

  • parfois des manques, des omissions ;
  • parfois un manque d’explications cohérentes ;
  • parfois, purement et simplement, un manque d’explications ! Je pense à un cours en vidéo, que j’ai acheté très récemment. Et qui est une succession de démonstrations du seul outil « Perspective » de l’application « Sketchbook Pro » ;
  • parfois un vocabulaire inadapté,et qui ne correspond pas au vocabulaire connu & « officiel » de la perspective ;
  • parfois des erreurs ! Parfois flagrantes !

Pour avoir appris à enseigner, et pour avoir enseigné « en vrai » pendant plus de 30 ans, il semble, au dire des nombreux étudiants que j’ai accompagné, que je me « débrouille » plutôt bien dans l’enseignement et la transmission… C’est pourquoi, j’ose espérer que je serai efficace au travers de ces articles et de mes futurs cours en vidéos…

 

Perspective : un peu de vocabulaire régulièrement

Pictogramme "Point d'interrogation" par Richard Martens.Pourquoi accorder autant d’importance – un titre et quelques paragraphes – pour « un peu » de vocabulaire ?

Tout simplement parce que c’est ce même vocabulaire, idoine ou inadapté, voire fantaisiste, qui peut commencer de générer une compréhension ou une incompréhension des principes exposés !
Cependant, afin de ne pas crouler sous le vocabulaire, j’expliciterai les termes au fur et à mesure…

Avec ce premier article et ceux qui suivront, je pense qu’il y aura, petit à petit, tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la perspective, pour pouvoir l’utiliser dans le dessin d’observation et dans la réalisation de dessins de mémoire et d’imagination !

 

Perspective et photographie !

Un appareil photo… Photo : Gorartser, CC0, Creative Commons.
Un appareil photo… Photo : Gorartser, CC0, Creative Commons.

J’ai longuement réfléchi à diverses approches perspectives pour être aussi « clair » que possible. Et puis une « image métaphorique » m’est apparue, évidente ! Car universellement répandue !

C’est celle – vous l’aurez deviné grâce au titre – du… Photographe, et de l’appareil photo !

Car toutes et tous, à un moment ou un autre nous avons photographié… Et au XXIe siècle, avec les téléphones portables et les tablettes, que presque tout le monde possède, nous sommes porteurs d’appareil(s) photo(s) intégrés.

Aussi, vais-je utiliser l’image du photographe pour expliciter les principes de la perspective, au fur et à mesure des articles et de mon futur cours. Et non pas l’image du dessinateur ou du peintre. Bien que cela concerne surtout les personnes qui dessinent et qui peignent…

 

Perspective et ligne d’horizon

La ligne d'horizon, ou LH. Photo : Min An CC0, Creative Commons.
La ligne d’horizon, ou LH. Photo : Min An CC0, Creative Commons.

Parmi les termes « classiques » les plus répandu en perspective, la « ligne d’horizon » est la plus connue. Et parfois la confusion peut commencer là…

Ligne d’horizon égale LH en abrégé

Et la « ligne d’horizon » est souvent notée en abrégé par « LH ». Ceci dans tous les ouvrages de langue française que j’ai pu consulter… Aucun autre mot – à ma connaissance & en français – n’est employé pour parler de la ligne d’horizon.

Le terme anglais est « Horizon line ».

 

La ligne d’horizon est… horizontale !

La ligne d'horizon est plane et… horizontale ! Comme la surface d'une eau calme. Photo : Lucas Allmann. CC0, Creative Commons.
La ligne d’horizon est plane et… horizontale ! Comme la surface d’une eau calme. Photo : Lucas Allmann. CC0, Creative Commons.

Par convention, la surface de l’eau au repos est censée être une surface horizontale. J’écris « censée », car la terre est « ronde » !

Titrer que « La ligne d’horizon est… horizontale ! » peut sembler une lapalissade… Et pourtant !

Pourquoi ai-je écrit cela ? Parce que, récemment, j’ai demandé à un collègue de me montrer – avec ses mains – où il situait la ligne d’horizon, et de quelle manière, quand il regardait vers le bas ? Et sa réponse gestuelle fut : mains ouvertes inclinées ! Et non pas à plat, et horizontales ! Mais bien inclinées ! Car il venait, innocemment de confondre la ligne d’horizon ET la direction du regard !!!!!!!!

Je parlerai de l’énorme différence lors du prochain article… Différence qui n’aurait jamais été traité jusqu’ici, à ma connaissance…

 

Expérience : comment trouver et voir la ligne d’horizon ?

Règle graduée colorée plate de 30 cm en plexiglas. Photo : R. Martens.
Règle graduée colorée plate de 30 cm en plexiglas. Photo : R. Martens.

Pour prendre conscience de la ligne d’horizon, pratiquons la simple expérience suivante…

Tenons, à hauteur de nos yeux, et à l’horizontale, une règle plate en plastique, ou un morceau de carton plat. Et tenons cela aussi horizontal que possible. Si c’est le cas, et si nous tenons l’objet vraiment à l’horizontale, comme pour toute surface (fine) tenue à la hauteur de nos yeux, nous ne pouvons donc n’en voir que la « tranche », l’épaisseur… Une « ligne » ! C’est notre ligne d’horizon !

 

Hauteur de la ligne d’horizon ? Celle de nos yeux !

Pour résumer, comme je viens de l’écrire, la ligne d’horizon est une surface plane horizontale imaginaire. Et elle est située – pour chacune et chacun de nous – EXACTEMENT À LA HAUTEUR DE NOS PROPRES YEUX !

Voilà pour ce premier article. Dans un prochain, je traiterai de la différence entre la « Ligne d’horizon » (LH) et la « Direction de regard » (DR). Un principe ESSENTIEL, qui n’est jamais abordé !

Cet article vous a t-il été utile ? Merci de commenter ci-après…

Richard Martens (:-{D}

Texte version 1.1

Pierre noire – Craie blanche – 2

Ainsi que je l’ai écrit dans le précédent article, nous allons voir ici les deux façons d’utiliser une pierre noire1 (ou une sanguine), avec une craie blanche :

  • soit à la manière des deux crayons ;
  • soit à la manière des pastels.

Voyons cela avec explications et illustrations…

 

Deux utilisations comparées de la pierre noire et de la craie blanche sur papier teinté

J’ai placé, en regard de ce texte, un fichier « gif » animé, plutôt que deux fichiers « jpg ». Afin de faire ressortir la différence entre les deux manières d’utiliser les deux « crayons ».

Nous pouvons voir, à gauche de la photo au format « gif », la première façon d’utiliser les bâtons :

1. – À la manière des deux crayons

Cela implique que la teinte/valeur du papier participe de la gamme des gris. Par exemple, le papier kraft, ou ici le papier recyclé brun correspond à peu près au gris moyen. Donc, à gauche, une partie de la gamme des gris (rectangle rouge) est purement et simplement la couleur du papier !

Pierre noire et craie blanche utilisées en manière des deux crayons : la couleur/valeur du papier participe de la gamme des gris. Photos : R. Martens.
Pierre noire et craie blanche utilisées en manière des deux crayons : la couleur/valeur du papier participe de la gamme des gris. Photos : R. Martens.

La gamme de gris de gauche est  noté en dessous : « P.N. & C. Bl. ». Ce qui signifie : « pierre noire et craie blanche », bien sûr.

Et, toujours sur la même image, à droite, nous voyons la seconde façon d’utiliser les bâtons :

2. – À la manière des pastels

Dans cette technique, pour obtenir des nuances de gris, la pierre noire et la craie blanche se superposent, de telle manière que la teinte du papier n’apparaît plus.

 

Le choix du papier pour la première manière, dite des deux crayons (ou aux trois), à la façon de la Renaissance

Papier ocre jaune. DR
Papier ocre jaune. DR

Le premier principe consiste donc, d’abord, à utiliser un papier teinté.

Papier teinté qui ne soit pas noir ou proche du noir ! Et qui ne soit pas blanc ! Ni, bien sûr, trop pâle, proche du blanc.

Pourquoi ? c’est évident :

  • sur un fond blanc ou très clair, on ne voit pas (ou très mal) la craie blanche !
  • sur un fond noir ou très sombre, on ne voit pas (ou très mal) la pierre noire !
Carton d'emballage. DR
Carton d’emballage. DR

Dans la technique des deux crayons, comme on doit considérer le fond comme une valeur intermédiaire entre le noir et le blanc, il y a donc beaucoup de choix.

Le choix est tout à la fois celui de la texture (lisse, à grain, vergé, froissé, etc.), et celui de la couleur et de sa valeur :

  • papiers recyclés de diverses marques ;
  • partie intérieure des cartons de récupération des emballages alimentaires ;
  • carton d’emballages divers (type carton ondulé par exemple) ;
  • papier kraft brun, voire brun rouge, bleu, etc. ;
  • papier mi-teinte Canson ;
  • papier vergé Ingres École ;
  • etc.
Papier ocre rouge. DR
Papier ocre rouge. DR

Un papier bleu nuit, par exemple, sera considéré comme un gris foncé. Un fond brun, genre « papier kraft », sera considéré comme un gris moyen. Un papier brun rouge ou « brique » peut, lui aussi, être assimilé à un gris foncé

 

…Car le papier reste visible par endroits !

Dégradé à la manière des deux crayons : la teinte du papier participe du dégradé.
Dégradé à la manière des deux crayons : la teinte du papier participe du dégradé.

Pour mémoire, à partir du modèle observé, tout ce qui correspond au « gris » du papier ne recevra ni noir, ni blanc. Comme sur la gamme de gris de la photo du début d’article (partie encadrée en rouge). Photo que j’ai remise ici…

Donc, c’est « impératif » dans cette technique, le noir et le blanc ne se mélangeront jamais. Ne se superposeront jamais !

Cette technique est celle utilisée par Jean Clouet2 et François Clouet3, comme pour le portrait en ouverture du précédent article. Ainsi que les artistes de la Renaissance.

 

Un exemple de dessins animalier aux deux crayons

Dessins d'un varan des sables aux deux crayons sur papier gris bleu, par Richard Martens,
Dessins d’un varan des sables aux deux crayons sur papier gris bleu, par Richard Martens,

Technique

Pour le support du dessin, il s’agit d’un carnet à spirale au format A4 (environ 21 x 29,7 cm), constitué de pages grises, légèrement veloutées, pour pastel, pierre noire, etc.

Lieu du dessin

Ce varan des sables était dans un des vivariums de la « Ménagerie » du « Jardin des plantes », à Paris.

L’avantage des animaux à sang-froid, c’est qu’ils restent longtemps dans la même position… C’est, parfois aussi un inconvénient… Car les « poses » varient peu !

Il va de soi que, face « au vivant » – sauf s’il s’agit d’un modèle professionnel –, nous ne sommes jamais  sûr de pouvoir finir le dessin. C’est ici le cas, dans le bas de la page.

Étapes des dessins

Pour dessiner l’animal, j’ai commencé par utiliser la pierre noire…

Pour ce genre d’études, comme quand je dessine face à la télévision, je commence plusieurs dessins sur la même page, au fur et à mesure que le modèle change de position. Si le modèle (involontaire) « vivant » reprend une des « poses » antérieures, je poursuis le dessin commencé. Sinon, il reste inachevé… C’est la loi du genre !

Détail de dessins d'un varan des sables aux deux crayons sur papier gris bleu, par Richard Martens,
Détail de dessins d’un varan des sables aux deux crayons sur papier gris bleu, par Richard Martens,

Je poste un agrandissement d’une partie de cette page, afin de bien montrer que le noir et le blanc ne sont pas superposés. Même si parfois ces « couleurs » sont à la limite de se toucher. Et laissent, de ce fait, peu de place à la « couleur » de la feuille.

Après avoir dessiné avec la pierre noire (donc des traits), je « noirci » les zones correspondantes aux gris foncés.

Puis je place les hautes lumières, via la craie blanche… Parfois je finis avec des touches d’acrylique blanc au pinceau, ou de stylo gel blanc.

 

La seconde manière montrant l’utilisation de la pierre noire et de la craie blanche comme du pastel

Dégradé à la manière des pastels : la teinte du papier n'apparait plus sous le dégradé.
Dégradé à la manière des pastels : la teinte du papier n’apparaît plus sous le dégradé.

Pour mémoire, quand on « pastellise », la « couleur » du papier n’apparaît plus.

Là où on observe du blanc ou du noir sur le « modèle », les bâtons sont utilisés « purs ». Là où il y a des nuances de gris : clair, moyen ou foncé, il y a obligatoirement, dans cette technique, superposition et mélange du noir et du blanc !

Technique

Selon que le gris paraît clair ou foncé, cela implique de passer d’abord le blanc ou le noir. Puis de poser l’autre bâton. Qui, en frottant, fait un peu office d’estompe

Si l’ensemble parait s’éloigner de la valeur souhaitée, il suffit de frotter, à nouveau, avec l’autre bâton ! En alternant l’usage des deux « crayons », jusqu’à obtention de la valeur désirée…

Le papier est toujours recouvert et donc invisible !

Dans la « pastellisation » aux deux crayons, parfois certains dessinent sur du papier noir. C’est une question de goût… Sachant qu’il sera recouvert par la matière. Puis fixé ! C’est toujours ce même principe : recouvrir le papier, de cette matière opaque qu’est le noir ET le blanc.

 

Un portrait montrant l’utilisation de la pierre noire et de la craie blanche comme du pastel.

Portrait d'homme avec pierre noire et craie blanche, en manière de pastel, par Richard Martens.
Portrait d’homme avec pierre noire et craie blanche, en manière de pastel, par Richard Martens.

Il y a quelque temps, j’ai écris, sur un autre blogue, un article à propos d’un portrait ancien, réalisé aux deux crayons. Et utilisés comme du pastel4.

Le portrait que j’ai placé sur cet article, titré “Portrait d’homme-0001”, relève donc de cette technique de « pastellisation ».

Je le mets en « version miniature » ci-contre… Je vous invite à aller le voir de près, en plus grand, bien sûr …

P.-s. : au fait, ce portrait a été réalisé sur le même type de papier A4 que pour le varan des sables, ci-dessus…

 

Les deux crayons : un mélange des genres

Pour la revue « Union », j’ai illustré un article sur les parfums, au siècle dernier. J’adore placer cette expression : « au siècle dernier ». J’ai en effet la chance de pouvoir le dire et l’écrire !

J’ai employé la technique des deux crayons pour le corps. Et j’ai « pastellisé » la tête…

Illustration d'une jeune femme imaginaire, pour la revue "Union", par Richard Martens. Réalisée avec pierre noire et craie blanche.
Illustration d’une jeune femme imaginaire, pour la revue « Union », par Richard Martens. Réalisée avec pierre noire et craie blanche.

La consigne, verbale, donnée par la revue, était : « Si vous n’avez pas d’idée, ce n’est pas grave. L’important, c’est que la jeune femme soit… « plaisante » » ! Je vous épargne le vrai mot employé…

Technique

L’illustration devait être réalisée en noir et blanc, pour être imprimée en bichromie.

Le papier employé est un « Ingres École » vergé.

Les touches très blanches sur le visage (un éclat sur la lèvre inférieure, sur le bout du nez et le blanc des yeux) sont faites au pinceau, à la peinture acrylique blanche.

Ci-dessous, voici un très gros plan du visage, afin de vous montrer le « côté pastel », la texture du papier, et les touches de blanc au pinceau…

Gros plan de l'illustration d'une jeune femme imaginaire, pour la revue "Union", par Richard Martens. Réalisée avec pierre noire et craie blanche.
Gros plan de l’illustration d’une jeune femme imaginaire, pour la revue « Union », par Richard Martens. Réalisée avec pierre noire et craie blanche.

Concernant la « ressemblance » du visage de la jeune femme, c’est d’autant plus amusant, qu’on m’a, plusieurs fois, demandé les coordonnés de la demoiselle. Et j’ai expliqué qu’en fait, ce portrait est imaginaire. Car j’ai dessiné ce visage sans avoir de modèle…

 

À propos de la sanguine…

 Vraie pierre sanguine ancienne. Photo : Richard Martens.
Vraie pierre sanguine ancienne. Photo : Richard Martens.

Dans ce même article, « Portrait d’homme-0001″, auquel j’ai fait référence ci-dessus, j’ai mis la photo d’un bâton de sanguine très ancienne. Probablement plus âgée que moi. Qui m’a été offert il y a des années… Et qui présente plein de « gravillons », qui crissent quand je l’utilise. Je poste ici un fort agrandissement du bout de la pierre sanguine. Pleine de creux, de bosses, et « d’impuretés »…

Soyez rassuré ! Cela n’arrive absolument pas avec les « pierres » qu’on peut acheter dans le commerce actuellement : la sanguine, la pierre noire, la craie blanche, etc. C’est au moins un avantage.

 

Pensez à fixer le dessin !

Pictogramme orange sur fond bleu d'un "Point d'exclamation" par Richard Martens.Attention, je le rappelle, il est impératif de bien fixer le dessin, comme pour le fusain ! Avec du fixatif, bien sûr ! Et non de la laque pour les cheveux, comme je l’ai parfois vu faire !

 

Allez-vous vous « lancer » dans cette approche ? Si oui, dans quelle manière ? Merci de me le dire ci-dessous…

Richard Martens (;-{D}

Texte version 2.0, pour cause de refonte post-piratage.


Notes

Comme d’habitude, voici les liens de l’article, au cas où ils seraient brisés dans le corps de l’article… Si c’est le cas, il vous suffit de faire un copier-coller de l’un des liens ci-dessous, et de le coller dans la barre de votre navigateur…

  1. Pierre noire, l’article de Wikipédia : https://fr.wiktionary.org/wiki/pierre_noire (dessin)
  2. Jean Clouet : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Clouet
  3. François Clouet : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Clouet
  4. Adresse de l’article sur mon autre blogue pour voir le portrait « pastellisé » et/ou une sanguine ancienne : richard-martens-peintre-illustrateur.com/portrait-homme-0001/

Pierre noire – Craie blanche – 1

La question m’a été posée : – « Qu’est-ce qu’une pierre noire1 ? ».

La pierre noire est un produit naturel « sec », qui se présente sous la forme de bâton. C’est aussi le cas de la craie blanche et de la sanguine. À ce type d’outils s’ajoute aussi : sépia et bistre. Ces cinq bâtons, sont, selon moi, tout à la fois les « ancêtres » du crayon ET du pastel.
Voilà donc une réponse… Et tout d’abord, très brièvement, un peu d’histoire de l’art…

 

Dessin aux deux crayons, ou aux trois crayons, à la Renaissance

Portrait aux deux crayons (pierre noire et sanguine) de Francois Ier, de Cleves, Duc de Nevers, par François Clouet.
Portrait aux deux crayons (pierre noire et sanguine) de Francois Ier, de Cleves, Duc de Nevers, par François Clouet.

Historiquement, à la Renaissance, on parle beaucoup de dessin aux deux crayons, ou de dessin aux trois crayons.

Pour les deux crayons, il s’agit – très souvent – de la pierre noire et de la craie blanche, ou de la pierre noire et de la sanguine, comme pour ce portrait.

Pour les trois crayons, il s’agit surtout de la pierre noire, de la craie blanche et de l’une des trois autres pierres.

Parfois – pour Michel-Ange ou Watteau – il s’agit de la sanguine et de la craie blanche. Voire seulement de la sanguine pour Michel-Ange.

Le portraitiste le plus connu pour ses crayons, en France, à la Renaissance, était Jean Clouet, puis son fils, François Clouet. À l’époque de Henri II, l’épouse du roi, Catherine de Médicis collectionnait les « Clouet », c’est-à-dire les dessins de Clouet ! Le Musée Condé de Chantilly possède la quasi totalité de cette magnifique collection…

 

Qu’est-ce que la pierre noire ? Comment se présente t-elle ?

Pierre noire en bâton dont la base est un carré.
Pierre noire en bâton dont la base est un carré. Photo : R. Martens.

Pour d’autres explications , je vous renvoie à l’article de Wiktionary1. Je vais, ici, traiter de l’aspect pragmatique de la pierre noire.

Donc, de façon simple ET pragmatique, la pierre noire est un bâton de base carrée (photo ci-contre, dans sa boîte en carton). Ce bâton existe aussi en bâton à base ronde (cylindrique).

Elle génère, par frottement à sec, un noir velouté.

Je conseille vivement le bâton à base carrée, car… il ne roule pas ! La matière des deux types de bâtons est la même.

Craie blanche en bâton dont la base est un carré. Photo : R. Martens.
Craie blanche en bâton dont la base est un carré. Photo : R. Martens.

Le seul intérêt du bâton cylindrique, c’est de ne pas se salir les mains… À condition d’utiliser un porte-mine adapté au diamètre du cylindre !

Voyons cela en photos. Ci-après, sur une première photo d’ensemble. Pour avoir une vision globale !

Puis la même photo, avec des textes pour que cela soit vraiment parlant…

 

Pierre noire, craie blanche, sanguine et porte-mine

Ensemble de pierre noire, craie blanche, sanguine, et porte-mine. Photo : R. Martens.
Ensemble de pierre noire, craie blanche, sanguine, et porte-mine. Photo : R. Martens.

Voici donc la première vision globale. Pourquoi deux fois la même photo ? Simplement parce que certains détails peuvent être masqués par les textes sur la photo suivantes. Ainsi, nous pouvons toujours revenir à celle ci-dessus, si nous en avez besoin…

 

Ensemble de pierre noire, craie blanche, sanguine, et porte-mine, avec annotations. Photo : R. Martens.
Ensemble de pierre noire, craie blanche, sanguine, et porte-mine, avec annotations. Photo : R. Martens.

Vous pouvez donc voir les deux porte-mines que j’ai cerclé en rouge épais pour montrer les mines noire et blanche.

Comme nous pouvons le voir, pour les boîtes de bâtons, il y a ici deux marques : « Faber Castell » et « Conté »…

Il est possible que vous ne trouviez plus ce type de boites. Car toutes datent du dernier quart du XXe siècle ! Et pour les Faber Castell, elles datent des années 60 et viennent d’Allemagne ! Car à cette époque, je dessinais déjà avec des bâtons de cette sorte…

 

Un porte-mine… pour la pierre noire ou la craie blanche !

Pierre noire en bâton cylindrique, dans un porte-mine prévu à cet effet. Photo : R. Martens.
Pierre noire en bâton cylindrique, dans un porte-mine prévu à cet effet. Photo : R. Martens.

Voici un agrandissement de la même photo montrant le porte mine, avec un bâton cylindrique de pierre noire…

J’ai volontairement mis un carton blanc en dessous, afin que la mine soit bien visible. C’est une mine cylindrique !

Il va de soi – et c’est mieux en l’écrivant – que la mine n’est pas sortie autant que sur la photo, au moment où je l’utilise.

En effet, elle risquerait de se casser !

Je possède ces porte-mines depuis longtemps, et j’ignore s’ils sont encore fabriqués.

L’un est de la marque « Critérium » et l’autre porte l’inscription « Conté »…

 

Double mise en garde technique !

Trois sortes de gommes à effacer. Photo : Richard Martens.
Trois sortes de gommes à effacer. Photo : Richard Martens.

La première chose à savoir, c’est que la pierre noire, aussi bien que les autres bâtons, se gomment très difficilement. Elles auraient plutôt tendance à s’étaler et à s’incruster ! Donc commencez par souffler dessus ! Puis posez la gomme mie-de-pain, notée « 3 » sur la photo. Et j’ai bien écrit « Poser », et non pas « frotter » ! Et appuyez. Puis retirez-la. La gomme aura « pris l’empreinte » de la trace du bâton. Malaxez la gomme, pour « bouffer » la trace ôtée du papier. Puis recommencez ! Quand il n’y a plus de matière à ôter, utilisez une gomme « plastique » (notée « 1 » ou « 2 » sur cette même photo), pour enlever ce qui peut rester…

Pictogramme "Clef" par Richard Martens.La deuxième chose à savoir, c’est qu’il est indispensable de fixer le dessin, comme le fusain et le crayon graphite tendre (B à 6B, et plus). Pour cela, utilisez un fixatif ! Du vrai fixatif, bien sûr ! Et non de la laque pour les cheveux, comme je l’ai parfois vu faire !

 

Voir un portrait montrant l’utilisation de la pierre noire et de la craie blanche comme du pastel ?

 Portrait d'homme avec pierre noire et craie blanche, en manière de pastel, par Richard Martens.
Portrait d’homme avec pierre noire et craie blanche, en manière de pastel, par Richard Martens.

Vous pouvez en voir un. Car, il y a un bon moment, j’ai publié un article, sur un autre blogue, concernant un portrait réalisé aux deux crayons utilisés comme du pastel2.

 

Dans le prochain article, j’explique les principes qui régissent l’utilisation de la pierre noire et de la craie blanche, voire de la sanguine :

  • à la façon des deux crayons ;
  • à la façon du pastel.

 

J’espère que cela aura été clair et vous aura été utile ? Merci de me le dire dans les commentaires ci-dessous…

Richard Martens (;-{D}

Texte version 2.0, pour cause de refonte post-piratage.


Note

Comme d’habitude, voici les liens de l’article, au cas où ils seraient brisés dans le corps de l’article… Si c’est le cas, il vous suffit de faire un copier-coller de l’un des liens ci-dessous, et de le coller dans la barre de votre navigateur…

  1. Pierre noire, l’article de Wiktionary : https://fr.wiktionary.org/wiki/pierre_noire (dessin)
  2. Adresse de l’article sur mon autre blogue : http://richard-martens-peintre-illustrateur.com/portrait-homme-0001/

Decalquer un dessin – 3

Les étapes pour décalquer un dessin sont les mêmes que la façon traditionnelle de décalquer.

Avec l’utilisation du calque-carbone, il n’y a pas à noircir le dos du calque. Ce qui fait gagner une étape ennuyeuse.

De plus, dans cet article, je vous donne aussi quelques astuces au sujet des crayons utilisés pour décalquer…

 

Quatre « objets » pour décalquer !

Figure 1. Matériel pour décalquer : dessin (ou photo), calque-carbone, feuille vierge, crayon dur ou stylet. Photo : ©Richard Martens.
Figure 1. Matériel pour décalquer : dessin (ou photo), calque-carbone, feuille vierge, crayon dur ou stylet. Photo : ©Richard Martens.

Pour décalquer, quatre “objets” sont nécessaires :

  1. un dessin à décalquer, ce qui est une évidence ;
  2. notre calque-carbone ;
  3. la feuille vierge qui recevra l’encrage ou la peinture finale ;
  4. un crayon dur ou un stylet1.

Voyons maintenant un peu plus en détail… Ainsi que leur utilisation !

 

Quatre types d’outils pour décalquer

Figure 2 : quatre types de stylets ou de crayons. Photo : ©Richard Martens.
Figure 2 : quatre types de stylets ou de crayons. Photo : ©Richard Martens.

En guise d’objet pour décalquer, le plus connu est, bien sûr, le crayon ! Crayon graphite2 dont j’ai déjà parlé ailleurs. Cependant, il y a d’autres outils. Voyons-en la liste. Quatre sortes selon moi :

  1. le crayon graphite en bois, si possible en 3 ou 4H ou plus “dur” (5H, voire 6H ou 7H) ;
  2. le porte-mine (Critérium, etc.), y compris ceux qui utilisent des mines en 0,5 mm ;
  3. le stylet1 pour pratiquer le “métal à repousser” ;
  4. le stylet à fabriquer soi-même (tige métallique montée sur un manche en bois).

Je ne traiterai pas du crayon graphite, puisque j’ai déjà écrit là-dessus2. De même pour le porte-mine…

Stylet : qu’est-ce que c’est ? Comment en obtenir ?

Un stylet est donc une tige métallique.

Deux avantages du stylet

Car l’intérêt d’un stylet, c’est qu’il est inusable “face au papier”. Je devrai écrire : “contre le papier” ! De ce fait, il n’y a pas à l’affûter régulièrement.

Et reporter un dessin avec cette “mine” crée un report… fin ! Car le second avantage du stylet, c’est que son tracé est fin.

Stylet improvisé avec un porte-mine

Cependant, il est à noter que, parfois, une fine tige métallique est fournie avec le porte-mine en 0,5 mm. Parfois enfoncée dans la gomme, à l’autre extrémité de l’outil. Cela peut servir à ôter une mine cassée dans l’outil. Dont du même diamètre : 0,5 mm. Si on entre cette tige dans le porte-mine, à la place de la mine, en émoussant, avec un papier abrasif fin, “spécial métal”, on obtient un stylet. Donc une mine inusable !

Qu’est-ce qu’un stylet pour métal à repousser ?

Il existe, dans le commerce, des stylets à double “pointe” pour métal à repousser. Chacun étant terminé par une boule de diamètre différent (voir la figure 2). Donc deux tailles différentes par stylet. Le but, l’usage de ces stylets est de frotter le dos d’une feuille métallique spécialement traitée pour être facilement emboutie, creusée. Ainsi en retournant la feuille, nous obtenons un relief. D’où le nom du support : “métal à repousser”. C’est utilisé pour faire des décorations métalliques, en imitation de certains décors moyenâgeux, par exemple… Pour décorer des boites, des plats de couvertures de livres, etc.

Il est donc possible de détourner ces stylets pour décalquer

Comment fabriquer un stylet ?

Enfin, il est possible d’enfoncer la pointe d’une aiguille à coudre dans une tige en bois. Puis de couper,  avec une tenaille, le chas3 de l’aiguille. Attention à détourner la tête, afin de ne prendre aucun risque au moment de couper le chas… Ensuite, avec une pierre au carborundum4, on ponce la brisure. Enfin, on finit de polir avec une pierre à huile.

Ou bien on achète un stylet tout prêt, dans le commerce !

 

Un dessin à reporter

Figure 3 : dessin original de Richard Martens, sur bloc sténo en format A5. Photo et dessin : ©R. Martens.
Figure 3 : dessin original de Richard Martens, sur bloc sténo en format A5. Photo et dessin : ©R. Martens.

Ensuite, il faut, évidemment un dessin à reporter. Ici, pour cet article, j’ai choisi un dessin, un portrait, que j’ai réalisé au stylo à bille bleu, en février 2014, sur un carnet en format A5. Un bloc sténo, pour être plus précis.

Et il est important, avant d’aller plus loin, de décider de ce qu’on va faire au final ? Sera-ce pour un encrage ou pour une peinture ? Car en fonction de l’objectif (encrage, peinture, etc.) et de la technique utilisée (aquarelle, acrylique, etc.), le choix du papier va en découler.

Un papier plutôt épais (200, voire 250 à 300 g/m2) est souhaitable pour les produits à l’eau, comme le lavis, l’aquarelle, la gouache, l’acrylique…

Un papier moyen (120 à 150 g/m2) sera utilisé pour un encrage à l’encre de Chine, à la plume ou au pinceau.

Un papier léger, de 90 à 120 g/m2 sera utilisé pour les produits « secs » : crayon graphite, mine de plomb, fusain, pierre noire et craie blanche, sanguine, pastel, etc.

 

Trois couches pour décalquer

Figure 4 : comment décalquer ? Technique : étape 1. Photo : ©Richard Martens.
Figure 4 : comment décalquer ? Technique : étape 1. Photo : ©Richard Martens.

Passons maintenant à l’opération “décalquer” proprement dite.

Quand on utilise un calque-carbone, il y a trois couches… Soit, à partir du haut :

  1. le dessin à reporter (noté “1” sur la Figure 4, photo ci-dessus), c’est-à-dire à décalquer, au dessus ;
  2. le calque-carbone, au dessous (noté “2” sur la photo), donc au milieu des trois feuilles ;
  3. le support final, c’est-à-dire le papier de qualité (noté “3” sur la photo) sur lequel on va peindre ou encrer, est placé en dessous.

Ici, j’ai soulevé la feuille du carnet de croquis (noté “1. Dessin”). J’ai placé en dessous le “2. Calque-carbone”, FACE CRAYONNÉE VERS LE BAS. Et encore plus en dessous, j’ai placé le support final, un papier de qualité, noté “3. Feuille vierge”.

 

Les quatre objets en action pour décalquer

Figure 5 : comment décalquer ? Technique : étape 2. Photo : ©Richard Martens.
Figure 5 : comment décalquer ? Technique : étape 2. Photo : ©Richard Martens.

Après avoir placé les feuilles dans le bon ordre, il suffit maintenant d’utiliser un crayon graphite dur ou un stylet (sur la photo, figure 5, noté en  rouge « 4 » et en vert “Stylet ou crayon”), et de repasser TOUS les traits du dessin. Pas nécessairement les hachures, et les effets d’ombres…

 

La vérification indispensable !

Figure 6 : comment décalquer ? Technique : étape 3. Photo : ©Richard Martens.
Figure 6 : comment décalquer ? Technique : étape 3. Photo : ©Richard Martens.

Que signifie “Vérification indispensable” ? Simplement de soulever TOUT À LA FOIS, le dessin et le calque-carbone, pour voir, vérifier si le dessin est bien reporté sur la feuille vierge tout simplement !

 

Deux “risques” de ne pas arriver à décalquer !

Il y a deux risques de ne pas réussir à décalquer, ou à le faire partiellement :

  1. en effet, il peut parfois arriver que, par étourderie, la face “carbone” du calque-carbone soit placé face en haut ! Donc la feuille vierge le restera… vierge !
  2. ou bien, il arrive que le calque-carbone soit plus petit que le dessin à reporter. Et qu’on oublie de le déplacer au fur et à mesure… Donc report partiel !

 

Comparaison : l’original & le report

Figure 7 : comment décalquer ? Technique : étape 4. Photo : ©Richard Martens.
Figure 7 : comment décalquer ? Technique : étape 4. Photo : ©Richard Martens.

Sur cette dernière photo (figure 7), nous pouvons voir le début du résultat :

  • à droite un détail du dessin noté “1. Dessin original” ;
  • à gauche le début du report, noté sur la photo “2. Dessin décalqué”.

Voilà en résumé la technique pour décalquer, avec un calque carbone.

Sinon, je le rappelle, le procédé classique pour décalquer (développé lors du 1er article)5 implique qu’il faille frotter au dos (le verso) du dessin (ou du calque supportant le dessin original) sur l’ensemble de TOUS les traits du dessin. Et tout tracer à nouveau au recto au moment du report ! Trois étapes !

 

Merci de commenter et/ou de questionner. Que pensez-vous de ce principe ? Cet article est-il explicite et utile ?

Richard Martens

Texte version 2.0, pour cause de piratage/sabotage. Et restauration…


 Notes

Comme d’habitude, voici les liens de l’article, au cas où ils seraient brisés dans le corps de l’article… Si c’est le cas, il vous suffit de faire un copier-coller de l’un des liens ci-dessous, et de le coller dans la barre de votre navigateur…

  1. Stylet, n. m. Antiquité – Instrument métallique effilé utilisé pour écrire sur les plaquettes de cire. Dictionnaire AntidoteStylet : nom masculin. Petite tige métallique fine, rigide ou flexible, à pointe émoussée, d’usage chirurgical. Dictionnaire Larousse.
  2. Article sur le “crayon graphite” : https://apprenons-dessin-et-peinture.fr/le-crayon-graphite/
  3. Chas, n. m. Trou d’une aiguille, par où passe le fil. Dictionnaire Antidote.
  4. Carborundum, n. comm. m. Marque de commerce relative à du carbure de silicium utilisé comme abrasif. Dictionnaire Antidote.
  5. Le procédé classique pour décalquer : https://apprenons-dessin-et-peinture.fr/decalquer-un-dessin-1/

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Decalquer un dessin – 2

Comme je l’ai annoncé, il y aura trois parties consacrées à ce sujet :

  • Une 1re partie : pourquoi et comment décalquer ? Méthode ancienne, simple et classique, que j’ai déjà rédigé, et qui reste d’actualité.
  • Une 2e partie : ma méthode favorite pour décalquer, en “fabriquant” un “calque-carbone”. Méthode que je développe ci-après…
  • Et enfin une 3e partie qui montrera l’utilisation de mon “calque-carbone”, en manière de démonstration.

On peux se poser la question de savoir si ce “calque-carbone est pratique ? Et présente t-il un avantage par rapport à la méthode traditionnelle ? Pour répondre à cela, voyons d’abord en quoi cela consiste…

 

Comment obtenir un calque-carbone ?

Pour réaliser un calque-carbone, il suffit de :

  1. couvrir la surface d’une feuille de calque, avec un crayon ! Je conseille quatre passages : un horizontal, un vertical et deux passages parallèles aux deux diagonales. Afin de bien noircir la surface ;
  2. laisser une marge tout autour de la feuille ;
  3. noter ce qui est le recto, si on suppose que c’est le verso qui est couvert par le crayon ;
  4. noter le type de crayon.

Voyons tout cela en détail…

 

Pourquoi laisser une marge tout autour du calque-carbone ?

Figure 1. Calque-carbone réalisé au crayon noir Polychromos. Photo : ©Richard Martens.
Figure 1. Calque-carbone réalisé au crayon noir Polychromos. Photo : ©Richard Martens.

Laisser une marge tout autour permet de pouvoir saisir le calque-carbone sans se salir les mains… tout simplement !

Ici, le calque-carbone a été recouvert par du crayon de couleur noir Polychromos de Faber Castell.

Pourquoi du crayon de couleur noir plutôt qu’un crayon graphite ? Pour cette marque (Polychromos), il s’agit d’un noir qui est mat, contrairement au crayon graphite qui a un aspect métallique.

Cependant, j’ai aussi réalisé plusieurs calques-carbones avec du crayon graphite. Voyons pourquoi dans la suite de cet article…

 

Pourquoi plusieurs calques-carbones ?

J’en ai fait :

  • avec des duretés de crayons différentes (HB, 2H, Polychromos) ;
  • dans des formats différents (A4, A5, voir A6).
  • avec quatre couleurs différentes : noir, rouge, bleu, blanc.

Pourquoi ? Tout simplement :

  • selon le type de papier : carte à gratter, carton, papier kraft, papier teinté, papier pour l’aérographe, etc. ;
  • selon la taille de la future peinture ou du futur dessin ;
  • selon le genre. Explications sur le genre…

Quoi pour quel genre ?

Le genre, pour moi, signifie la destination « finale » : dessin, peinture…

J’indique, ci-après, avec le « genre », le type de crayon que j’utilise pour fabriquer un « calque-carbone », pour :

  • un dessin sur papier. Dans ce cas, j’utilise le crayon graphite ou le crayon noir Polychromos ;
  • un dessin sur carte à gratter. Pour la carte blanche : j’utilise un calque avec du bleu ou du noir. Pour la carte noircie à l’encre de Chine : j’utilise le Polychromos blanc ;
  • une peinture à l’aquarelle, le crayon graphite est le plus adapté, selon moi ;
  • une peinture acrylique, plutôt du Polychromos, qui « accroche bien sur l’acrylique. Donc noir sur fond clair, ou blanc sur fond foncé…

Vous aurez compris qu’il est important de s’adapter, selon le support (papier, toile, etc.) et la technique (plume et/ou pinceau avec encre de Chine, aquarelle, acrylique, etc.)

 

Pourquoi noter le type de crayon ? Et donc le recto ?

Figure 2. Un "calque-carbone" avec l'indication du crayon et de sa dureté. Photo : ©Richard Martens.
Figure 2. Un « calque-carbone » avec l’indication du crayon et de sa dureté. Photo : ©Richard Martens.

Je note toujours au recto du calque le type de crayon. Et sa dureté (ici,ci-contre, figure 2 : « crayon graphite 2H »).

Ainsi, je sais tout de suite :

  • que le verso (l’autre face du calque) est la surface couverte de crayon ;
  • quelle est la dureté du crayon.

À NOTER que la dureté est “réduite” sur un calque. Ainsi le “2H” semble plus gras sur du calque que sur du papier.

 

Comment protéger les calques-carbones ?

Figure 3. Des "calques-carbones" annotés et rangés dans une pochette au format A4. Photo : ©Richard Martens.
Figure 3. Des « calques-carbones » annotés et rangés dans une pochette au format A4. Photo : ©Richard Martens.

Je conseille de protéger les calques-carbones en les mettant simplement dans une “pochette” en plastique de format A4 (photo, figure 3).

Ainsi, tous les formats égaux ou inférieurs au format A4 (21 x 29,7 cm) peuvent y rentrer.

C’est simple, pratique et économique.

Et nous pouvons le ranger dans un classeur… Ou pas !

Ceci est une façon simple de les ranger et de les protéger…

Il y a une autre façon de faire ! Que j’explique maintenant…

 

Variante pour une auto-protection du calque-carbone ?

Figure 4. Une feuille de "calque-carbone" pliée en deux, avec une moitié protégeant l'autre. Photo : ©Richard Martens.
Figure 4. Une feuille de « calque-carbone » pliée en deux, avec une moitié protégeant l’autre. Photo : ©Richard Martens.

J’ai aussi conçu un calque-carbone auto-protecteur.

J’ai pris un calque deux fois plus grand que ce que je veux obtenir : pour avoir un calque-carbone A4 (21 x 29,7 cm), j’ai pris un calque en A3 (29,7 x 42 cm), que j’ai plié en deux.

Ensuite, j’ai noirci la partie intérieure gauche du calque, en laissant une marge (cf. la photo figure 4).

Puis, j’ai replié le calque. Le frottis est protégé !

Enfin, j’ai noté le type de crayon et sa dureté (cf. “3H”, figure 2 & 4).

 

Pourquoi des calques-carbones de couleur ?

Des "calques-carbones" de couleurs, réalisés aux crayons de couleurs. Photo : ©Richard Martens.
Des « calques-carbones » de couleurs, réalisés aux crayons de couleurs. Photo : ©Richard Martens.

Comme je l’ai expliqué plus haut, j’ai aussi créé du calque-carbone :

  • noir bien sûr !
  • blanc (pour les fond sombres ou noirs) ;
  • rouge ;
  • bleu ;
  • bleu pâle (invisible en photocopies noir & blanc).

Ce dernier bleu (pâle) permet de décalquer sans avoir à gommer quand il s’agit d’une réalisation en noir et blanc (style BD). car il s’agit d’un bleu invisible à la photocopie en noir et blanc…

 

Comment protéger les calques-carbones de couleur ?

Des "calques-carbones" de couleurs, annotés et rangés dans une pochette au format A4. Photo : ©Richard Martens.
Des « calques-carbones » de couleurs, annotés et rangés dans une pochette au format A4. Photo : ©Richard Martens.

La protection est la même que pour les calques-carbones noirs : une pochette en plastique destinée à du papier en format A4.

Je conseille d’avoir – au moins – deux pochettes différentes :

  • une pour le noir (graphite et couleur noire)
  • une pour les calques-carbones de couleur blanche, rouge, bleus.

Pour du A3, il est possible de plier la feuille en deux… Personnellement, je n’utilise pas de A3. pour des dessins ou des peintures de formats plus grands que A4, je me contente de déplacer le calque-carbone choisi…

 

Méthode pour décalquer plus efficace ?

Calque-carbone réalisé au crayon graphite. Photo : ©Richard Martens.
Calque-carbone réalisé au crayon graphite. Photo : ©Richard Martens.

On peut se demander en quoi ce type de carbone est-il plus efficace que la simple feuille de calque, utilisée comme je l’ai expliqué dans le premier article ?

Le calque-carbone est doublement efficace.

Il est efficace en terme de :

  • gain de temps ;
  • gain d’effort.

Soyons un peu plus explicite ! Voyons cela ci-dessous…

Efficace en gain de temps

En effet, la méthode classique (cf. le précédent article1) implique de copier trois fois le dessin à reporter :

  1. calquer le dessin une première fois (recto) ;
  2. noircir le dos, ou repasser tous les traits (verso) ;
  3. décalquer le dessin (recto) en le reportant sur un nouveau support.

Avec un calque-carbone, il n’y a pas à effectuer l’étape 2. Car il suffit de glisser le carbone SOUS le calque à reporter. Donc un gain de temps !

Et si on réalise le dessin final directement sur un calque, on gagne aussi l’étape 1 !

Efficace en effort

Le calque-carbone est efficace en effort, puisqu’il n’y a pas à tracer trois fois. Seulement deux fois… Voire une fois seulement, si  le dessin définitif est réalisé sur… calque !

 

À suivre… Avec une explication-démonstration lors du 3e article…

Osez faire des commentaires. Et merci de le faire…

 

Richard Martens

Texte version 2.0, restauration et remise en « forme », pour cause de piratage dévastateur.


Note

Comme d’habitude, voici le lien de l’article, au cas où il serait brisé dans le corps de l’article… Si c’est le cas, il vous suffit de faire un copier-coller du lien ci-dessous, et de le coller dans la barre de votre navigateur…

  1. Précédent article : //apprenons-dessin-et-peinture.fr/decalquer-un-dessin-1/

 

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Decalquer un dessin – 1

Pour certaines personnes, décalquer un dessin, c’est tricher ! Rien n’est plus faux !

Dans cet article, je rappelle brièvement la raison de décalquer. Et comment le faire, de deux façons différentes. L’une, est classique, et l’autre est celle que j’ai développée fort des conseils d’Alain Le Foll2, mon professeur d’illustration à l’Ensad1 de Paris. Professeur, hélas ! trop tôt disparu, et à la mémoire de qui je dédie cet article.

Bien que cela me semble évident, je préfère quand même préciser que le principe de décalquer implique de le faire aussi bien à partir d’un dessin qu’à partir d’une photo…

Il y aura trois parties pour cet article :

  • 1re partie : Pourquoi et comment décalquer ? Méthode ancienne, simple et classique.
  • 2e partie : ma méthode favorite pour décalquer… En “fabriquant” ce que j’ai nommé un “calque-carbone”.
  • 3e partie : comment utiliser mon “calque-carbone”.

 

Pourquoi décalquer ?

J’en ai déjà expliqué la raison principale dans mon article sur « Etapes d’illustration de “La Bosse du crime” – 1/2 », en particulier à l’intertitre “Pourquoi reporter le dessin sur une autre feuille ?” : https://apprenons-dessin-et-peinture.fr/etapes-illustration-de-la-bosse-du-crime-1/

J’en rappelle cependant brièvement les raisons :

il est important d’encrer ou de peindre sur une feuille relativement lisse. Ceci implique donc de reporter un dessin sur une feuille vierge et nette, après avoir “fatigué” la feuille qui a “subie” les recherches, les tâtonnements, les repentirs…


À noter…

Pictogramme "crayon" par Richard Martens.Le peintre Italien Raphaël est un très bel exemple d’un artiste qui décalquait systématiquement ses dessins. Perfectionniste, souvent insatisfait de ses dessins, Raphaël a conçu diverses méthodes pour dessiner et décalquer ses dessins, à une époque où le calque, comme nous le connaissons, n’existait pas ! Une exposition dans un musée Parisien, il y a fort longtemps, mettait en lumière ces diverses techniques, dont certaines étaient très originales !


Je rappelle que certaines techniques, comme l’aquarelle, ou l’aérographe ne supportent pas le papier foulé, gommé, frotté, creusé…

 

Pour illustrer “recherches” et “papier fatigué”

Couverture de "Tintin au Tibet", par Hergé, aux éditions Casterman.
Couverture de « Tintin au Tibet », par Hergé, aux éditions Casterman.

Pour mieux illustrer mes propos, concernant tout à la fois les recherches & le papier fatigué, voici ci-contre la couverture de l’excellent album de Tintin, voire son meilleur album selon les “tintinophiles” : “Tintin au Tibet”, par Hergé, aux éditions Casterman.

Pourquoi cette couverture ?

Tout simplement parce que cette couverture a figurée dans – au moins – deux expositions.

– « Et alors ? » me direz-vous…

Et bien parlons d’une…

Exposition montrant tout à la fois le crayonné ET la page encrée

Il y a de nombreuses années, j’ai pu visiter, à quelques temps d’intervalle, deux expositions consacrées à Hergé & à Tintin…

Pour celles & ceux qui ont eu, comme moi, la chance de voir l’une de ces deux expositions, nous avons pu, dans les deux, voir la même planche crayonnée de cette couverture, et à côté, voir la version finale, encrée.

Feuille fatiguée et recherches

Je mets ci-après, deux reproductions du crayonné de cette couverture.

Dessin annoté de la couverture de "Tintin au Tibet", par Hergé aux éditions Casterman.
Dessin annoté de la couverture de « Tintin au Tibet », par Hergé aux éditions Casterman.

On peut d’ailleurs en voir un exemplaire sur internet, via les recherches avec Google.

Et on en trouve une reproduction, en grand format proche de l’original, dans le superbe livre de Philippe Goddin, “Hergé et Tintin reporters – Du Petit vingtième au journal Tintin, éditions du Lombard, 1986, à Bruxelles, à la page 124.

Marqué 1, sur cette première reproduction, j’ai entouré les personnages, car cette partie était littéralement tout en bosses et en creux, tellement Hergé avait crayonné et gommé à divers endroits, et surtout du côté des personnages (beaucoup de repentirs3).

Marqué 2, j’ai aussi entouré le chien Milou, qu’on peut voir en… Trois exemplaires ! Car Hergé cherchait visiblement où le placer. Il va de soi que, sur la couverture, Hervé n’en a encré qu’un, après avoir pris la décision de le dessiner et de l’encrer là où il est fixé pour l’éternité…

Crayonné du dessin de la couverture de « Tintin au Tibet », par Hergé aux éditions Casterman.

Je rappelle que, lors des expositions, il y avait la planche crayonnée ET la page encrée. Puisque Hergé avait décalqué l’ensemble du crayonné, dont UN seul Milou sur cette seconde page pour l’encrer.

On peut voir, ci-contre, tout à la fois les repentirs3 d’Hergé sur les personnages, et ses recherches concernant Milou…

Il semble que ce soit E. P. Jacobs qui ait appris à Hergé cette façon de faire, à savoir :

  1. dessiner sur une feuille (recherches, voire finalisation du crayonné) ;
  2. décalquer le dessin final, donc sur une feuille de calque ;
  3. reporter le dessin, grâce au calque, sur une nouvelle feuille de qualité.

 

Comment décalquer précisément ?

Méthode simple pour décalquer

Cette première méthode est la plus répandue. Elle comporte trois étapes ou “passages” :

  1. – poser et « fixer » un calque sur le dessin final et tracer au recto de la feuille de calque tout le dessin final ;
  2. retourner le calque (verso ou « dos ») et repasser tous les traits du dessin au crayon. Ou frotter largement sur tout le calque (ou presque) ;
  3. – remettre le calque à l’endroit (verso), comme au début. Le poser et fixer sur une nouvelle feuille. Et repasser au crayon tout le dessin qui figure sur le calque. Ce qui fait qu’on vient de décalquer le dessin sur une nouvelle feuille !

Revoyons cela en détail, et avec des images…

Première étape : dessiner/décalquer au recto de la feuille de calque

Cela consiste à poser une feuille de calque sur le dessin qu’on veut reporter sur une autre feuille. Il peut être utile de le fixer (ruban adhésif ou pâte adhésive). Ensuite on trace TOUS les traits du dessin sur ce calque. Ce que j’indique ci-dessous en notant, à gauche, “Recto-Endroit” ou “R”

Décalquer au recto puis frotter au verso : la méthode simple. Création : Richard Martens.
Décalquer au recto puis frotter au verso : la méthode simple. Création : Richard Martens.

Deuxième étape : dessiner – à nouveau – (ou frotter) au dos du calque

Ensuite, on retourne le calque, et au verso, au dos du calque (noté sur le schéma ci-dessus, à droite, “Verso-Envers” ou “V”), on trace – à nouveau TOUS les traits du dessin, par transparence. Sinon, on peut frotter grossièrement sur tous les traits… Il est important de n’en oublier aucun !

J’ai placé une flèche afin de faire ressortir le fait que la feuille de calque est bien retournée !

 

Troisième étape : décalquer le dessin au recto du calque sur une feuille vierge

Pour ce troisième passage, littéralement, on remet le calque à l’endroit (recto).

Puis on pose le calque sur une feuille vierge, en le plaçant là où on le souhaite. Et si possible on fixe le calque avec un ruban adhésif, en le testant au préalable, afin d’être sûr que ce ruban ne déchirera pas le papier vierge quand on l’ôtera. Il est pratique de fixer le calque seulement dans sa partie haute, par exemple. Ainsi on peut le soulever si on le souhaite…

Et enfin, on repasse sur l’intégralité des traits du dessin sur le calque.


IMPORTANT !

Pictogramme "Point d'exclamation" par Richard Martens.Il est utile de soulever le calque par le bas, de temps en temps. Cela permet de vérifier que les traits soient bien reportés. En effet, il arrive qu’on oublie de frotter certains traits au dos du calque… D’où l’intérêt de vérifier régulièrement…

C’est pourquoi je conseille de poser du ruban adhésif seulement en haut du calque. Pour pouvoir soulever régulièrement le calque, pour vérifier que le report se fait bien !


Dans la deuxième & troisième partie de cet article, j’expliquerai  la méthode que j’appelle le “calque-carbone”. Comment en “fabriquer” et comment l’utiliser…

 

Oser faire des commentaires ci-dessous. Posez des questions, formulez des demandes !

Richard Martens

Texte version 2.0, pour cause de refonte post-piratage…


Note

Comme d’habitude, voici le lien de l’article, au cas où il serait brisé dans le corps de l’article… Si c’est le cas, il vous suffit de faire un copier-coller du lien ci-dessous, et de le coller dans la barre de votre navigateur…

  1. Ensad : acronyme pour “École Nationale Supérieure des Arts-Décoratifs” de Paris, communément appelée les “Arts-déco”. Voici le lien pour un article sur Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89cole_nationale_sup%C3%A9rieure_des_arts_d%C3%A9coratifs
  2. Alain Le Foll est un illustrateur Français de grand talent, né en 1934, et décédé en 1981. Il fut Directeur artistique aux éditions Delpire. Et illustra “Sinbad le marin”, et divers ouvrages. Et oeuvra aussi pour des magazines comme “Elle”, “Record”, etc. Il fut professeur d’illustration à l’Ensad dans les années 1970-1980 environ, à la même époque que ses collègues, Bob Élia & Jean Lagarrigue, entre autres. Et qui furent aussi deux de mes professeurs… J’ai eu la très grande chance de croiser sa route comme étudiant… Il m’a fait l’honneur de m’inviter chez lui, et m’a offert une gravure à l’eau forte dédicacée, ainsi qu’une lithographie en couleurs. Et m’a transmis le plaisir du partage, en apportant régulièrement des livres d’art. Il repose au Père-Lachaise…
  3. Repentir : n. m. Beaux-arts : changement apporté à une oeuvre pendant son exécution. Dictionnaire Antidote. Souvent synonyme de « ratage », pour le commun des mortels qui ignorent ce mot… Et qui développent une PNP ou PNQP (« Pensée Négative (Quasi) Permanente »). Par opposition à la PPP (« Pensée Positive Permanente »)…

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Agrandir un dessin – 1

Comment agrandir un dessin ? C’est une question qui revient parfois…

Et une autre question revient souvent : pourquoi agrandir un dessin ?

Et parfois aussi : pourquoi ne pas le faire en grand dès le début ? Je répondrai à cette dernière question lors d’un autre article…

Je vais répondre à ces questions. C’est ce que je vais expliquer dans cet article. Que je vais illustrer avec une réalisation, dont la reproduction figure ci-contre, et que je considère comme inachevée. Même si certaines personnes m’ont dit le contraire…

Concernant cette peinture, je suis parti de l’idée d’un crayon qui serait comme un tube de dentifrice…

Voyons d’abord les raisons de travailler “petit”, et pourquoi agrandir ? Et ci-dessous les premières recherches en petit format.

 

Recherches en petit format A4* ou A5*

Recherches sous la forme de croquis sur papier calque, par Richard Martens.
Recherches sous la forme de croquis sur papier calque, par Richard Martens.

* Pour mémoire :

  • le format A3 est le double du format A4. Donc le A3 est de 29,7 cm x 42 cm. C’est le grand format de la plupart des photocopieuses.
  • le format A4 est de 21 cm x 29,7 cm. C’est le format du papier dit “papier machine”, du courrier, et le format normal des photocopieuses
  • le format A5 est la moitié du format A4, soit 14,85 cm x 21 cm.

 

Pourquoi travailler en petit format ?

Je vais être bref sur cette question. Puisque j’y reviendrai, dans un article dédié à ce sujet, très important, selon moi !

L’intérêt de dessiner en petit format, c’est-à-dire en format A4 (21 x 29,7 cm) maximum, voire plus petit, c’est que nous avons une vue d’ensemble du dessin. Ainsi on peut voir si les proportions & la composition “fonctionnent”… Ou pas !

Si le format est trop grand, il est physiologiquement impossible de voir l’ensemble !

Chaque fois que j’ai eu à faire une peinture, un dessin, une illustration, j’ai toujours commencé par dessiner en petit format mes recherches d’idées. Et ceci jusqu’au dessin final, avant de passer à l’encrage en noir et blanc, ou à la peinture !

 

Pour le “crayon-tube”, j’ai commencé par faire des recherches, ci-dessus, sur du calque d’un format de 21 x 27 cm, avec deux crayons, un bleu & un rouge…

Puis j’ai réalisé un dessin — que j’ai annoté — d’un tube de dentifrice. Dessin placé ci-dessous, qui est à peu près au format du crayonné original, soit 15 cm de large, sur du papier machine de 80 ou 90 g/m2 !

Dessin au crayon — et annoté — d'un tube de dentifrice par Richard Martens.
Dessin au crayon — et annoté — d’un tube de dentifrice par Richard Martens.

 

Pourquoi agrandir ?

Sauf à avoir une âme de miniaturiste, il est très souvent utile de dessiner — ou de peindre — en grand format, car on peut traiter de détails sans se fatiguer les yeux, entre autres raisons.

De plus, un petit “raté” sera quasi invisible dans une grande réalisation. Ce n’est pas un hasard, si, sur Facebook, dans les groupes — nombreux — consacrés à la peinture &/ou au dessin, beaucoup de réalisations sont faites en très grand format. Parfois plus d’un mètre de côté… il y a souvent des objets posés près de l’oeuvre (crayons, stylo-bille, etc.) qui donnent une idée de l’échelle de la création. Et donc de sa taille.

Travailler en grand est très souvent plus “confortable”, quand on a la place…

 


À noter…

Pictogramme "crayon" par Richard Martens.Agrandir un dessin, signifie aussi reporter le dessin ! Et reporter un dessin sur un feuille “fraîche” ou une toile signifie que le support n’est pas “fatigué”.

En effet, souvent le fait de dessiner sur la feuille un peu longtemps, voire de gommer va “fatiguer” la feuille, la marquer, l’abîmer !


Nous allons voir maintenant le sujet principal de cet article…

 

Existe t-il des méthodes pour  agrandir un dessin ?

Oui, il en existe un certain nombre ! Certaines sont très anciennes. Certaines sont plus pratiques que d’autres. Certaines sont pratiques… Mais coûteuses !

Dessin final sur papier machine en A4 représentant un “crayon-tube”, avec une mise aux carreaux, par ©Richard Martens.
Dessin final sur papier machine en A4 représentant un “crayon-tube”, avec une mise aux carreaux, par ©Richard Martens.

Il existe diverses façons d’agrandir un dessin. En voici une liste :

  • la mise aux carreaux, méthode la plus ancienne (Michel-Ange, Léonard de Vinci, etc.) que j’explique dans cet article. Elle est économique, et implique d’avoir de la patience ;
  • la prise de vue en diapositive, puis sa projection (les peintres hyperréalistes Américains, Salvador Dali probablement, etc.) ;
  • le rétroprojecteur ;
  • l’épidiascope (Joseph Gillain dit Jijé…) ;
  • la chambre noire (Vermeer…) ;
  • la chambre claire (Dürer, Léonard de Vinci…) ;
  • la photographie (Jean-Jacques Vincent…) ;
  • le scanner.

Il est possible que j’en oublie…

J’en expliquerai certaines plus tard, en fonction des questions que vous seriez amené à me poser.

Ci-dessus, j’ai placé mon dessin final, en bleu, sur un papier machine en format A4 (21 x 29,7 cm).

 

Le carroyage ou mise aux carreaux

Le procédé qui consiste à tracer des carreaux sur un dessin est très ancien et se nomme le « carroyage » ou la « mise aux carreaux ».

Mon dessin lui même, mis aux carreaux ci-dessus, mesure 10 cm de haut x 18 cm de large.

Quand le dessin a été terminé, j’ai tracé des carreaux d’un centimètre de côté, soit dix-huit carreaux de large pour dix carreaux de haut,  donc un dessin de 18 cm x 10 cm !

Et je place, pour chaque colonne et pour chaque rangée :

  • soit des nombres romains (de I à XVIII, ici) & arabes (de 1 à 10 ou plus) ;
  • soit des nombres (de 1 à 18, par exemple) et des lettres de l’alphabet (de A à J, par exemple).

L’important est de pouvoir repérer chaque case/carré par une donnée numérique ou alpha-numérique. Par exemple : 3-XII ou bien C-12, selon votre choix de notation des colonnes et des rangées.

Vous pouvez voir que j’ai fait cela sur le dessin ci-dessus : de 1 à 10 pour les rangées, et de I à XVIII, pour les colonnes.

 

Placer des carreaux plus petits dans des carreaux ?

Ci-dessous, j’ai placé un agrandissement photographique d’un détail de ce dessin final. Pour montrer que parfois, il peut y avoir beaucoup de petits détails. Auquel cas il suffit – là ou il y a des petits détails – de diviser en deux chacun des côtés des carrés concernés. Comme ci-dessous…

Détail agrandi du dessin final sur papier machine en A4 représentant un “crayon-tube”, avec une mise aux carreaux, par ©Richard Martens.
Détail agrandi du dessin final sur papier machine en A4 représentant un “crayon-tube”, avec une mise aux carreaux, par ©Richard Martens.

Il m’est arrivé, lors de la lecture d’un ouvrage qui se voulait sérieux, de lire que le peintre Edgar Degas utilisait les carreaux pour apprendre à dessiner. Alors qu’il est plus que probable que Degas devait utiliser le carroyage pour agrandir et reporter son dessin, afin de le peindre… en plus grand… sur une toile !


À noter…

Pictogramme "crayon" par Richard Martens.En haut à droite de cet agrandissement — ci dessus —, les carreaux mesurent — en réalité — 1 cm. Alors qu’en bas et à gauche, j’ai “doublé” les carreaux. Pour le dire autrement, j’ai divisé en deux les carreaux d’un centimètre. Donc nous pouvons voir des carreaux — avec un tracé plus fin — d’un demi centimètre, donc de 5 mm (cinq millimètres) de côté ! Cela va permettre de mieux gérer les détails.


 

Comment agrandir ? En reportant le dessin, carré après carré, dans des carreaux plus grands !

Pour agrandir, il suffit de prendre une feuille plus grande. Une feuille de la taille du support final : toile, papier…

Pour cette peinture, j’ai opté pour un papier de format supérieur à A3 (29,7 x 42 cm). Aussi ai-je pris une feuille de calque de format A3… Sur cette feuille A3, j’ai tracé des carreaux deux fois plus grands, de 2 cm de côté. Soit dix carreaux de haut pour dix-huit carreaux de large !

 

Comparons la taille du dessin final et de son agrandissement

Ci-dessous, j’ai mis exprès le dessin final, lequel est — dans la réalité — inscrit dans un A4 — donc un peu plus petit qu’un A4 —, et son agrandissement dans un format A3 (29,7 x 42 cm) soit un peu plus du double ! Il va de soi que ce ne sont pas les vraies mesures sur cet écran d’ordinateur. Cependant le rapport est à peu près le même, soit quasiment du simple au double !

Dessin final sur papier machine en A4 représentant un “crayon-tube”, avec une mise aux carreaux, par ©Richard Martens.
Dessin final sur papier machine en A4 représentant un “crayon-tube”, avec une mise aux carreaux, par ©Richard Martens.
Calque en A3 (29,7 x 42 cm) représentant un “crayon-tube”, avec une mise aux carreaux, par ©Richard Martens.
Calque en A3 (29,7 x 42 cm) représentant un “crayon-tube”, avec une mise aux carreaux, par ©Richard Martens.

Sur ce calque de l’agrandissement, retrouvé récemment, nous pouvons voir que je l’avais plié en deux pour l’archiver. Et qu’il comporte des traces de rouge déposé à l’aérographe1.

J’avais — plus haut — indiqué que, sur le dessin d’origine, j’avais divisé certains carreaux, en carreaux de 5 mm, pour les détails. J’ai donc fait la même chose sur le calque de format A3, avec des carreaux d’un cm dans les carreaux de 2 cm !

Puis en allant de carreau en carreau, j’ai reproduit sur le calque A3, TOUT ce qu’il y avait dans chaque carré du dessin d’origine. D’où l’intérêt de “nommer” les carrés, grâce au “codage” alpha-numérique” (ou pour moi, “codé” ici, en nombres romains & arabes). Ceci évite de se perdre. Y compris en faisant des pauses. Ainsi, il est facile de savoir où on en est…

 

Quand tout le dessin a été agrandi, il reste à le décalquer, puis à peindre !

Peinture inachevée de ©Richard Martens, représentant un “crayon-tube” rouge..
Peinture inachevée de ©Richard Martens, représentant un “crayon-tube” rouge..

Comme je l’ai écrit dans le chapeau2, cette peinture est, pour moi, inachevée, puisque la partie centrale du tube est “plate”, c’est-à-dire seulement faite d’un aplat rouge sans le moindre modelé d’une part, et le bois près de la mine n’est pas… “ter-miné”, d’autre part.

Voilà… J’espère avoir été explicite, sans être ennuyeux. Et que cet article servira à quelqu’un.

 Si ce n’est pas assez explicite, merci de me le dire dans les commentaires ci-dessous. Vous pouvez aussi poser des questions, ou rédiger des demandes. Merci d’avance !

Richard Martens

Texte version 2.0, pour cause de refonte post-piratage…


Notes

  1. Aérographe : c’est une sorte de pistolet pour la peinture. Un pistolet qui pulvérise très finement de la couleur liquide. Ce nom était à l’origine une marque Américaine, qui existerait toujours : Aerograph. Sans “e” à la fin, et bien sûr sans accent… C’est devenu, comme Frigidaire, un nom commun sans majuscule.
  2. Chapeau (ou chapô) : terme de typographie pour désigner, dans la presse, le texte d’introduction/présentation d’un article. Souvent en corps gras (typographie plus épaisse), voire dans un corps plus grand (c’est-à-dire un texte plus grand).

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