Il y a quelque temps, j’ai publié deux articles, titrés « Etapes d’illustration de la Bosse du crime-1« 1, puis « Etapes d’illustration de la bosse du crime-2« 2. Cela m’a permis de commenter les étapes de la réalisation de cette peinture. Et puis je me suis demandé si cela montrait bien le déroulement des étapes. Ma réflexion a été de me dire que ce qui permet le meilleur « déroulé », c’était peut-être une vidéo. C’est pourquoi, à la fin de l’année 2016, j’ai réalisé et posté une vidéo sur ce thème sur YouTube…
Voir les étapes d’une illustration, commentées de vive voix
J’ai donc montré les étapes, en faisant un commentaire en voix « off ». C’est-à-dire sans que je paraisse à l’écran. Je vois beaucoup de vidéos, y compris des tutoriels, voire des cours vendus en vidéo, où l’auteur parait. Et parfois, il n’y a rien à voir ! L’auteur est présent à l’écran, et parle ! Et – parfois – cela dure… Aussi ai-je décidé que je montrerai ma photo au début et à la fin. Et le reste du temps de la vidéo, je veux montrer des images ! Montrer des étapes ! Ou faire des démonstrations ! Et dans ce cas, avec un cadrage serré, seule ma main peut apparaître. Montrer ma tête me semble inintéressant… ! Bref donner à voir ! Et non pas faire de la radio filmée…
Une vidéo avec des sous-titres
En plus de la voix « off », j’ai aussi opté pour mettre des commentaires écris, voire parfois des sous-titres. Certaines personnes pourraient se dire que c’est redondant,puisqu’il y a déjà une voix « off »…
D’autant que cela représente un supplément de travail : choix de la police de caractères, couleurs et « taille » (le corps) de la police… Le placement sur l’écran, pour ne pas nuire à l’image. Puis taper le texte…
L’avantage – et l’inconvénient – d’une vidéo commentée en voix « off », c’est que si des personnes sont sourdes ou malentendantes, elles perdent les commentaires ! C’est pourquoi j’ai décidé que je ferai des sous-titres. J’ai donc acheté l’extension qui m’a semblé la plus performante. Et j’ai sous-titré…
Toutes les étapes réunies chronologiquement à la fin de la vidéo
A la fin de la vidéo, j’ai réuni toutes les étapes, montrées dans les deux articles sur un même écran, côte à côte. Et je les ai « alignées », dans l’ordre chronologique. Ce que je n’avais pas pensé à faire lors de la publication des articles…
Pour les personnes qui ne l’ont pas encore vu sur ma chaîne YouTube3, voici donc cette vidéo :
Que pensez vous de cette Vidéo ? Avez-vous une meilleure vision des étapes d’une illustration ? Merci de commenter, ci-dessous…
Richard Martens (;-{D}
Texte version 1.0
Note
Comme d’habitude, voici les liens de l’article, au cas où ils seraient brisés dans le corps de l’article… Si c’est le cas, il vous suffit de faire un copier-coller de l’un des liens ci-dessous, et de le coller dans la barre de votre navigateur…
Etapes d’illustration de la Bosse du crime-1 : https://apprenons-dessin-et-peinture.fr/etapes-illustration-de-la-bosse-du-crime-1/
Etapes d’illustration de la bosse du crime-2″ : https://apprenons-dessin-et-peinture.fr/etapes-illustration-de-la-bosse-du-crime-2/
Ma chaîne YouTube : https://www.youtube.com/channel/UCxK7SDFnIL3bNryhWMoySHg
Voici la suite et la fin1 de cet article en deux parties et quatre étapes.Je viens de retrouver et de scanner les calques et le masque destiné à l’aérographe ! Ensemble que j’espérais bien retrouver. C’est fait !
Après cette première partie, l’étape 1, donc les recherches d’idées, avec un certain nombre de « roughs » (terme franglais pour « esquisses au feutre »), nous allons passer à la deuxième partie, soit les étapes 2, 3 et 4.
Pour l’étape 2, nous allons voir le dessin final, avec les calques définitifs, pour le report.
L’étape 3 concerne la peinture à l’aérographe (sorte de peinture au pistolet miniature) et au pinceau, à l’acrylique : peinture et encre. Avec la peinture finale
Et l’étape 4, c’est le tirage… C’est-à-dire l’impression de la couverture par l’éditeur, les éditions Gallimard.
Etape 2 – Le dessin final sur des calques
Le calque du personnage et des cartes jouer
Pour cette fois, j’ai finalisé le dessin avec deux calques :
l’un axé sur le personnage du premier plan et les cartes jouer ;
l’autre sur les silhouettes du personnage, les ombres portées et la cible.
Le calque des silhouettes, des ombres portées et de la cible
Comme d’habitude pour ce type de peinture, cela implique un dessin final très précis. Le premier calque, du personnage, m’a permis de le reporter plusieurs fois sur le second calque. Que nous pouvons voir ici.
Quel est l’intérêt des calques ?
Je ne reviendrai pas sur l’intérêt du calque, ses avantages et ses utilisations pour reporter un dessin.
Pour celle ou celui que cela intéresse, je vous mets ci-après les liens des trois articles sur « Comment et pourquoi décalquer ? » :
Etape 3 – L’illustration originale peinte à l’aérographe
Qu’est-ce que l’aérographe ?
Pour les personnes qui ne connaissent pas l’aérographe, la réponse est simple. L’aérographe est un pistolet à peinture miniaturisé, pour son débit et sa sortie. En effet, l’orifice de sortie de la couleur, projetée par de l’air sous pression, mesure entre 0,1 mm et 0,5 mm. Au delà, l’aérographe est considéré comme un pistolet à peinture : 1 mm et au delà. De ce fait, le débit de la couleur projetée est plus fort et plus large.
Pourquoi peindre à l’aérographe avec des masques adhésifs ?
Tout simplement, parce que, dans tous les cas (pistolet ou aérographe, voire bombe), la couleur sort sous la forme d’un brouillard de couleur ! Et la couleur se dépose partout où l’instrument est dirigé !
Si, par exemple, on pulvérise une couleur verte, il y en aurait partout ! Donc pour l’endroit où on désire du vert, il n’y a pas de protection. Pas d’adhésif. Et pour protéger toutes les autres parties du dessin qui ne sont pas en vert, on protège le support, (papier, ou autre) avec un film adhésif « repositionnable », parfois mat et translucide. Quasiment transparent (selon les marques). S’il y a de l’adhésif partout, on enlève un masque, donc la partie qui correspond à la couleur verte, par exemple. Dès que la couleur verte est sèche, on remet l’adhésif (le masque) sur la zone maintenant peinte en vert, et on enlève l’adhésif sur une autre zone, correspondante à la couleur suivante, le rouge, par exemple ! A la fin, quand on enlève tout l’adhésif, c’est-à-dire l’ensemble des masques, et qu’on les reporte sur le support original, on obtient ce que vous voyez un peu plus loin, la reproduction de la peinture originale…
A noter…
Les programmeurs du logiciel Photoshop – à l’origine destiné à la retouche photographique… comme l’aérographe ! – ont d’ailleurs repris ce principe de masque. Et la fonction se nomme… « Masque » ! Avantage : il y a aussi la fonction « Inverser le masque » ! (;-{p}
Pourquoi garder les masques ?
Certains pourraient se poser la question : Pourquoi garder les masques ? Deux raisons à cela :
l’une immédiate, c’est que, s’il y a des retouches à faire, il suffit d’utiliser à nouveau les masques ;
la seconde, c’est que j’ai enseigné l’aérographe pendant quelques années, et j’ai gardé ces masques, au cas où j’aurais besoin, soit de montrer, soit de démontrer… Donc pour des raisons pédagogiques. Et de ce fait, c’est un peu le cas ici… Pour les personnes qui ne connaissent pas les masques, cela vous permet d’en voir.
La peinture originale de « Folies de flic » en très grande taille.
Je rappelle que la peinture originale devait impérativement être inscrite dans un cercle. Et ce cercle était toujours demandé dans un format précis : 7 cm de diamètre ! Soit le format de la publication. Ce qu’on nomme « tel » dans la profession. Equivalent de l’expression « tel quel », donc au format imprimé.
Je le mets dans un grand format, car les étudiants en dessin et peinture semblent apprécier de voir de près des originaux ou leur reproduction. Parfois, cela permet de comprendre la technique, la manière de procéder…
L’avantage (ou l’inconvénient ?) de l’aérographe, c’est qu’il n’y a pas de coups de pinceau visible. Puisqu’il s’agit de projections de couleurs, comme un brouillard…
Etape 4 – La publication ou le tirage de la couverture
Le tirage, c’est quand l’éditeur fait imprimer. Ici il s’agit de la couverture. Donc l’illustration a été mise en place, avec la typo5, la mise en page du texte, comprenant, ici de haut en bas :
le nom de la collection ;
le nom du romancier ;
le titre du roman ;
le nom de l’éditeur.
Chez Gallimard, le nom de l’illustrateur figure en quatrième de couverture. Que beaucoup de gens nomment à tort le dos. Il est arrivé que le secrétariat de l’éditeur me donne un certain nombre de tirages de la couverture (une pincée). Lequel est imprimé sur un carton léger, plus épais que les pages du livre…
Ensuite, la publication consiste à réunir la couverture et les pages du livre, pour obtenir Le Livre !
Et souvenez-vous… Si vous avez l’un de ces livres entre les mains, l’illustration que vous voyez a été peinte dans le même format que ce qui figure sur une couverture. TOUS les illustrateurs devaient oeuvrer dans un cercle de 7 cm de diamètre. Sauf pour le numéro 2000 ! L’illustrateur aurait eu le droit de travailler en plus grand !
Si vous avez lu cet article jusqu’au bout, merci d’écrire ci-dessous ce que vous en pensez.
Richard Martens (;-{D}
Texte version 2.0, pour cause de refonte post-piratage…
Notes
Comme d’habitude, voici les liens de l’article, au cas où ils seraient brisés dans le corps de l’article… Si c’est le cas, il vous suffit de faire un copier-coller de l’un des liens ci-dessous, et de le coller dans la barre de votre navigateur…
Lors de la première parution de cet article, j’avais écrit « J’ai pris beaucoup de retard, car ce blogue a été « hacké ». Outre sa suspension par l’hébergeur OVH, afin de protéger les visiteurs, j’ai dû payer pour savoir en quoi consistait le « hackage ». Avec ces informations, j’ai ensuite dû nettoyer, du mieux que j’ai pu, une quarantaine de fichiers de WordPress Il est probable que des dégâts soient encore présents car, selon les navigateurs et les articles, la mise en page et le thème sont parfois bouleversés ! J’ai réinstallé le thème. Rien n’y a fait. J’ai réinstallé WordPress Il est probable que je devrai faire appel un programmeur. » Je n’ai pas eu les moyens financiers de faire appel à un programmeur. Et j’ai dû supprimer l’intégralité de ce blogue. Et je l’ai réinstallé…
Apprenons dessin et peinture : Décalquer un dessin-1 : https://apprenons-dessin-et-peinture.fr/decalquer-un-dessin-1/
Apprenons dessin et peinture : Décalquer un dessin-2 : https://apprenons-dessin-et-peinture.fr/decalquer-un-dessin-2/
Apprenons dessin et peinture : Décalquer un dessin-3 : https://apprenons-dessin-et-peinture.fr/decalquer-un-dessin-3/
Typo (n. f.) : terme d’argot professionnel pour le mot « typographie ». Terme qui désigne l’ensemble des caractères imprimés. Aussi nommé : police, police de caractères, fonte. Exemples de typo, ou polices, ou fontes : Times New Roman, Helvetica…
J’ai fini de replacer une par une l’intégralité des images de ce blogue, qui a été « hacké »/piraté…
Dans cet article en deux parties et 4 étapes, je vous propose de voir les 4 étapes d’une illustration que j’ai réalisée en 1986. Il s’agit de la couverture du roman policier “Folies de flic”, de Georges Patrick, nº 2053, paru dans la collection Série noire1, chez Gallimard. En passant, mes brèves recherches m’ont permis d’apprendre que Georges Patrick est le pseudonyme de Patrick Pesnot2…
De mémoire, ce livre aurait fait l’objet, de deux adaptations télévisuelles. L’une est bien référencée, pour un téléfilm de la série “Navarro”, l’épisode 1 de la première saison3, en 1989, et titré simplement… “Folies de flics” ! Quant à l’autre, soit j’ai rêvé, soit je n’ai pas réussi à retrouver la référence… Peut importe…
Dans la première partie, étape 1, les recherches d’idées ! Je vous montre une façon de concevoir une couverture, avec un remue-méninges préalable et des recherches, sous forme de croquis aux feutres…
Dans la deuxième partie, étape 2, je vous montrerai le dessin final, avec le report au calque.
Suivi de l’étape 3, la peinture, au pinceau et à l’aérographe (sorte de peinture au pistolet miniature), à l’acrylique. Donc une reproduction de l’original.
Et l’étape 4, qui ne dépend plus de moi, c’est le tirage… C’est-à-dire la reproduction de la couverture imprimée…
Etape 1 – les recherches
Les recherches peuvent être écrites ou dessinées. Et pour trouver des idées, il existe diverses méthodes, comme le remue-méninges, la matrice de découverte, la “bissociation” (association de deux éléments), les associations forcées aléatoires, etc.
Pour l’illustration, l’objectif final est un dessin ou une peinture ! Donc il est assez vite nécessaire de faire des croquis. Ce qu’on nomme aussi des esquisses, des pochades, etc.
Voyons cela en détail…
Remue-méninges ou brainstorming ?
Pendant un remue-méninges4 (un “brainstorming5” en Anglais), l’un des quatre principes6, peut-être le plus important, est : aucune critique… Et donc aucune auto-critique !
Pendant, et après la lecture du tapuscrit7 du livre, je commence par noter les mots-clés, ou tout ce que la lecture m’évoque. Cela implique donc de simples mots, des noms communs comme ici :
papier, qui évoque la fragilité ;
médaille, qu’on remet en récompense ;
tricolore, les couleurs du drapeau Français, sur les cartes d’identité des policiers ;
cocarde, même principe que ci-dessus pour les policiers ;
képi des policiers, victimes ;
cible(s), que sont les policiers, victime du tueur ;
menottes, qui symbolisent la Police…
Cela peut aussi être des adjectifs comme :
troué, comme sur une cible usagée ;
déchiré, qui connote la fragilité ;
brûlé, pour la fragilité, voire la “brûlure” d’une balle ;
Cela peut aussi être des groupes de mots existants, ou que je crée en associant deux ou plusieurs mots évocateurs :
papier-cible, car le tueur vise bien et tue ;
papier déchiré, car l’aspect “déchiré” évoque la douleur ;
papier troué, comme un impact de balle ;
papier brûlé, qui peut évoquer la destruction violente…
Bien sûr, cela peut aussi être le titre d’un film, le nom d’un tableau, une expression… Ici, cela m’a évoqué la “théorie des dominos”, comme vous pouvez le lire sur mes brèves notes ci-dessus…
Théorie des dominos, comme idée ?
Pour cette esquisse en couleurs (ou “rough” en Franglais8), et les suivantes, je les ai réalisées rapidement à l’aide de feutres (des “markers” en Franglais). En principe, j’utilise un papier spécial, dédié à l’utilisation des feutres : du papier pour feutres, nommé “lay-out” en Anglais.
Ce papier présente deux avantages :
d’une part, ce papier serait très chargé en colle. Ainsi il ne “transpire” pas. Donc la feuille suivante, en dessous, n’est pas salie par l’encre qui “passerait” au travers de la feuille supérieure ;
d’autre part, il n’agit pas comme une « éponge ». Car un papier ordinaire absorbe beaucoup d’encre, et « use » vite les feutres !
Je crois me souvenir que pour ces croquis, j’ai peut-être utilisé un simple papier machine, qui est très “gourmand” en encre de feutres, car il absorbe beaucoup l’encre, presque comme un papier buvard…
je suis parti sur la théorie des dominos, car le tueur en série (“serial killer“ en… Anglais !) va enchaîner les assassinats…
Plus tard, j’ai pensé qu’il y avait le risque que cela ne soit pas compréhensible… Mais pour l’instant, je suis à l’étape des recherches d’idées. Donc aucune auto-critique…
Cible en forme de silhouette ?
Puis, j’ai pensé à une cible en forme de silhouette de tir. De ces cibles qui ont la silhouette, le contour d’une personne.
Et j’ai croqué, très vite cela. Une silhouette noire… Je ne sais pas pourquoi j’ai placé deux séries de cercles concentriques.
Plus tard, j’ai éliminé cette idée, car trop banale, bien que très graphique.
En effet, une bonne silhouette, bien dessinée peut être très efficace en matière de lecture, de communication visuelle ! Beaucoup d’auteurs de livres sur le dessin, la bande dessinée, le dessin animé, conseillent de penser en silhouette très lisible lors de la conception d’une image. Si la silhouette est lisible, le dessin aura toutes “les chances” d’être bon, efficace… Preston Blair, par exemple, qui est un Maître et un modèle en dessin animé, le conseille dans les “Walter Foster book”…
Cible en forme de coeur tricolore troué ?
J’ai ensuite pensé aux trois couleurs du drapeau Français. Car ce sont aussi les trois couleurs qu’on peut le voir sur les cartes nationales d’identité des policiers, et aussi des journalistes d’ailleurs…
En passant, on peut noter que ce sont aussi les couleurs de la Grande-Bretagne (United Kingdom) et des USA (United States of America). D’où les couleurs du costume de Captain America, bien sûr…
Et j’ai imaginé que le centre de la cible, son cœur, soit… Un cœur !
Et bien sûr en rouge ! Pourquoi en rouge ? Pour deux raisons :
en allant de l’extérieur à l’intérieur, on va du bleu au rouge en passant par le blanc (drapeau bleu, blanc rouge).
de plus, mettre le cœur en bleu pouvait connoter l’ancienne noblesse, dont on parlait en disant « être de sang bleu ».
Vu dans le viseur d’un tireur d’élite une cible tricolore avec au centre un coeur troué ?
Pour l’idée suivante, j’ai repris les trois mêmes couleurs pour les mêmes raisons que ci-dessus, en supprimant l’effet de relief du coeur. Et en ajoutant l’effet, parfois utilisé au cinéma ou à la télévision… Celui du viseur des tireurs d’élite (“snippers” en Anglais), policiers, tueurs à gages, etc.
Et j’ai redonné aux contours extérieurs de la cible la forme de cercles concentriques.
Plus tard, j’ai finalement abandonné cette idée, car peut-être déjà trop vue, et peut-être pas assez “illustrative” et trop graphique, comme peut l’être un logotype (logo en argot professionnel).
Et j’ai décidé de revenir à la notion de silhouette. Car dans la phase créative de recherches d’idées, il est toujours possible d’explorer diverses voies, et d’y revenir, si on le souhaite, ou si votre intuition vous y invite…
Cibles trouées avec carte d’identité de policiers ?
Cette fois, j’ai rendu les silhouettes très “graphiques”, dans l’esprit des pictogrammes qui nous indiquent où sont les toilettes, les “W.C.”. De ces silhouette avec un cercle pour la tête, et des formes très géométriques…
Et j’ai “collé”, sur la zone qui représente le buste,ce que j’imagine être une “Carte Nationale d’Identité de Policier”. Je me suis inspiré de la “Carte Nationale d’Identité des Journalistes”…
Comment est-ce que je connais cette carte ? Celle des journalistes ? Tout simplement parce que je l’ai obtenue, année après année (elle est annuelle, via son timbre) pendant presque 20 ans, ce serait bête de “gâcher”, non ? D’autant que dans les deux cas, il s’agit d’une carte officielle… Pour les journalistes, son obtention relève du Code du travail me semble t-il ? A moins que ce ne soit du Code civil ? Je ne sais plus…
Cibles en forme de silhouettes blanches trouées et en éventail ?
Pour cette idée, j’ai opté pour la couleur des cibles des fêtes foraines : dominante blanche – ou presque – et quelques cercles rouges concentriques. Et au centre, un cercle plein, en rouge
Comme il y a plusieurs morts dans ce récit, j’ai décidé de mettre plusieurs cibles découpées en forme de silhouettes stylisée.
Et j’ai décalé en éventail chacune des cibles, car c’est tout à la fois plus visuel, et plus graphique !
Enfin j’ai placé un impact de balle dans chacune des têtes, avec un trou un peu “rongé” et brûlé sur son pourtour…
Cette idée me plaisait bien. Aussi ai-je décidé de faire des variantes…
Personnage en aplat découpé qui chute avec cible trouée ?
J’ai aussi eu envie de jouer sur une forme qui évoque le papier découpé, ou le carton. Un peu blanc cassé, comme ces cible des fêtes foraines, en carton carré. Sauf que là, j’ai voulu que la cible ait la silhouette d’un homme en train de chuter. De tomber en arrière, avec le visage en contre-plongée…
Pour information (ou pour mémoire), les couvertures de la collection sont à fond noir. Et l’image est inscrite dans un cercle de 7 cm de diamètre. Comme le cercle, entouré de noir peut suggérer un projecteur, qu’on appelle une “poursuite” au théâtre, j’ai décidé d’en jouer…
Afin de suggérer un effet de relief, j’ai mis du noir derrière la silhouette, afin, là aussi, de dramatiser ! Dans le même esprit que la chute du personnage-cible…
Cibles trouées sur des personnages découpés qui chutent en sortant de cartes en éventail ?
Quant à cette idée, c’est la même que la précédente, en ajoutant d’autres cibles, car il y a plusieurs morts…
Donc d’autres cibles… Et autant que faire se peut, qu’elles soient identiques, pour éviter de générer la confusion. Cela renforce l’effet, hélas répétitif, du tueur !
Et j’ai continué de renforcer cette idée de relief, de 3e dimension, avec un effet d’ombre portée de chaque forme sur la carte suivante.
Et j’ai voulu que les bras dépassent, semblant sortir de chaque carte. Cela permet d’avoir une silhouette beaucoup plus intéressante !
Après réflexions – plusieurs réflexions ! – j’ai fini par prendre une décision… J’ai retenu une idée pour passer à la mise en forme définitive…
Et je suis passé à l’étape 2 : le dessin final, sur calque. Ce que nous allons voir dans le prochain article.
À suivre…
Avez-vous aimé cet article ? Merci de me le faire savoir en commentaire ci-dessous. Et si je n’ai pas été assez explicite, merci de me poser des questions en commentaire…
Richard Martens
Texte version 2.0 (post-piratage)
Notes
Comme d’habitude, voici les liens de l’article, au cas où l’un d’eux serait brisé dans le corps de l’article… Si c’est le cas, il vous suffit de faire un copier-coller d’un lien ci-dessous, et de le coller dans la barre de votre navigateur…
Quatre principes en remue-méninges, qui découlent de deux principes de base (qui sont d’arrêter de juger & de chercher beaucoup d’idées) : 1. – Aucune critique ; 2. — Un maximum d’idées ; 3. – Ce qui es farfelu est accepté ; 4. – Rebondir, associer, adapter à partir des idées d’autrui est souhaité.
Tapuscrit : texte dactylographié ou tapé à l’aide d’un ordinateur.
Nous allons voir les dernières étapes jusqu’à la parution du livre (le tirage), avec sa couverture, & les étapes intermédiaires jusqu’à la peinture finale.
Ces dernières étapes sont :
le calque final valorisé au crayon, vu dans le précédent article ;
l’esquisse en couleurs aux feutres ;
la réalisation finale, c’est-à-dire la peinture proprement dite ;
le tirage, c’est-à-dire la couverture imprimée.
La toute dernière étape ne dépend cependant plus de l’illustratrice ou de l’illustrateur, mais de l’éditeur. Ce sont les étapes de la “fabrication”, puis du “tirage”, avant la “distribution”. Voyons les étapes de la réalisation un peu plus en détail…
Quatrième étape : le dessin final « poussé » en valeurs
Cette étape du dessin poussée en valeurs a déjà été explicitée dans l’article précédent. Je remet ici la reproduction du calque final afin de permettre de pouvoir mieux observer les changements à partir du dessin définitif ! Donc ce calque représente le dessin définitif… Ou presque ! En effet, nous pouvons voir que j’ai dessiné le nez de la jeune femme. Et je l’ai valorisé. Ce ne sera plus le cas dans l’esquisse en couleurs…
Cinquième étape : l’esquisse en couleurs (ou “rough”)
Ensuite, vient l’esquisse en couleurs, la pochade, souvent nommée le « rough » ( en “franglais”, qu’on prononce “reuffe”) en couleurs. Pour cela j’utilise des feutres (appelés “markers” en ”franglais”). Et le mieux est d’utiliser un papier spécial appelé “papier layout“. Ce papier est très chargé en colle. Ainsi le feutre ne “transpire pas au travers du papier. Et les couleurs du dessin restent net.
Avantages du papier “layout” avec des feutres
Le papier “layout” présente au moins quatre avantages :
— il est translucide, presque comme un calque, ainsi, il est facile de “décalquer” le dessin placé dessous ;
— il est “imperméable”, donc la couleur ne tache pas la feuille suivante ;
— il est très fin. Ce qui permet de coller plusieurs morceaux de papier sans qu’apparaisse des sur-épaisseurs ;
— il permet de poser des couleurs avec des bords nets. Donc la réalisation reste nette. sinon elle pourrait être floue, “baveuse”.
Inconvénients du papier ordinaire avec des feutres
Car un papier ordinaire présente au moins trois inconvénients avec les feutres (les “markers”) :
— il “aspire” la couleur comme un buvard, usant prématurément le feutre ;
— il “transpire”, ce qui fait que la couleur apparaît à l’arrière de la feuille (au verso) et tache la feuille en dessous ;
— il a tendance à “baver”, générant ainsi un bord légèrement flou. Et le dessin n’est plus net !
But du “rough” ?
Le but de l’esquisse en couleurs (du “rough”) est de pouvoir montrer à la/au D.A. (Directrice/Directeur artistique) ce que sera la peinture ou la photo finalisée…
Chez Gallimard, la règle était de livrer une illustration finie. Ensuite la D.A., ou le Directeur commercial, ou l’éditeur, ou l’auteur pouvait dire “NON !” Et à l’arrivée du chèque (et à la somme indiquée dessus) je savais si la peinture avait été acceptée ou non…
Et pour une illustration finie chez cet éditeur, ici, j’ai les “casquettes de créatif (trouver l’idée), de Directeur artistique (D.A. qui choisi la meilleure idée), et d’illustrateur (qui réalise. Parfois on dit “qui exécute” !)
Je décide de cadrer encore plus serré ! Et je fais l’image aux feutres…
En fait, personne n’a donc vu ces étapes pendant la commande. Seul le résultat final a été livré chez l’éditeur, Gallimard… Je ne savais donc pas s’il allait être accepté ou refusé ?
Sixième étape : la peinture originale à l’aérographe
Pour passer à la réalisation, je peins, ici, à l’aérographe (sorte de pistolet à peindre, très fin), avec des encres acryliques & des peintures acryliques, dans un format plus grand d’un tiers, par rapport au format de parution.
Avec l’aérographe (comme pour une peinture à la bombe ou au pistolet), la peinture (liquide) se dépose comme un brouillard, puisque la couleur liquide est littéralement pulvérisée, vaporisée dans l’air en direction du papier.
Pour éviter que la couleur se dépose partout, j’utilise des caches adhésifs qui protègent les zones que je veux épargner.
Un certain nombre de détails, voire de parties de l’image sont peints avec un pinceau fin et de la peinture acrylique…
Ci-dessus, vous pouvez voir une reproduction de la peinture originale.
Attention
Cette peinture est cadrée beaucoup plus largement que sa future impression. C’est fait exprès. Il est essentiel de prévoir de la matière supplémentaire pour faciliter la prise de vue & le cadrage… Au cas où il serait nécessaire de cadrer plus large, ou pour la rogne (quand l’image arrive au(x) bord(s) de la page. Ce qu’on nomme “à fond perdu”. Ce n’est pas le cas ici.
Quelques détails de la peinture originale…
La bouche…
J’ai eu envie de montrer des détails de la peinture : la bouche, tout d’abord.
Je suis parti d’une photo…
Quand on utilise une photo comme modèle, le terme professionnel pour désigner cela est “le modèle du pauvre”…
Avec cette expression, il est sous-entendu que l’artiste n’avait pas les moyens financiers pour louer les services d’une vraie modèle !
Technique sommaire
Beaucoup de peinture au pinceau fin ! Je peins d’abord les noirs. Puis je place tout le rouge transparent en aplat ou en dégradé, selon le sujet.
Ici, cela a plutôt été deux aplats :
un assez vif pour la lèvre inférieure.
un plus sombre pour la lèvre supérieure qui est (presque) toujours plongée dans une légère ombre… Avec un éclairage plafonnant… Ou le soleil. Pour le dire autrement, un peu sombre avec un éclairage venant du haut !
Ensuite quelques ajouts de blanc au pinceau, PUIS à l’aérographe sans cache adhésif, pour créer un léger flou…
Le “tuyau-serpent” & les écailles
Pour l’aspect “serpent” du tuyau à gaz, là aussi, j’ai utilisé une ou deux photos… Donc « le modèle du pauvre » une fois de plus.
Il est vrai que, dans ce cas, il n’est pas évident de louer les services… d’un serpent.
Et aller au vivarium du Jardin des plantes, constitue une « perte de temps ».
Comme ce type de réalisation est relativement peu payé, cela ne serait pas « rentable »… Et même un artiste a à payer un loyer chaque mois, plus diverses charges…
Technique sommaire
D’abord un dégradé vert appliqué à l’aérographe.
Ensuite, j’ai peint uniquement au pinceau fin, écaille après écaille, une par une ! Les bords sombres d’abord.
Puis quelques lumières avec du blanc dilué à la fin…
La boucle d’oreille…
Une seule boucle d’oreille, bien sûr, car dans le récit, il est dit que l’autre est perdue !
Comme toujours, c’est un principe, pour une réalisation réaliste, j’utilise :
soit un “objet” à observer ;
soit deux ou trois photos…
Là encore, j’ai fait usage du modèle du pauvre…
Un professionnel de l’illustration – surtout réaliste – se doit de posséder une documentation abondante et d’accès rapide. Ceci afin de ne pas passer des heures à chercher un document. Les Américains ont nommé la documentation de l’illustrateur et du peintre : une « morgue » !
Technique sommaire
Pour les petits détails des pierres précieuses, je peins au pinceau avec du gris, et quelques touches de bleu…
La perle est faite à l’aérographe, avec de l’ocre jaune…
Septième étape : le tirage de la couverture
Ensuite, j’ai livré la peinture, posée sur un carton épais, et protégée par une feuille de calque.
L’éditeur l’a accepté. Ce qui impliquait au moins l’auteur (ou les ayants-droits), la Directrice artistique, Mme Jeanine Fricker, le Directeur de collection, et à l’époque M. Antoine Gallimard, je suppose…
La “prise de vue” a été effectuée… Avec des risques de modifications ou de pertes de certaines couleurs (surexposition ou sous-exposition).
Puis l’imprimeur est intervenu. Là aussi, risques de modification des couleurs : réglage du débit des encres, réaction du papier, etc.
Enfin la couverture est imprimée. Ce qu’on désigne par le terme professionnel de “tirage”…
Vous pouvez observer que le cadrage est plus serré, comme prévu. Les couleurs sont un peu délavées. Parfois il peut y avoir un virage coloré, la montée d’une des couleurs qui domine… Ce sont les aléas de l’illustration. Enfin, il y a aussi des couleurs en peinture qui sont quasiment impossible à reproduire à l’impression !
Si vous voulez voir d’autres couvertures, dans un format plus petit, j’en ai placé, il y a déjà fort longtemps, sur les pages de mon site ancien :