Illustrer une couverture en 4 etapes : Folies de Flic 2

Voici la suite et la fin1 de cet article en deux parties et quatre étapes. Je viens de retrouver et de scanner les calques et le masque destiné à l’aérographe ! Ensemble que j’espérais bien retrouver. C’est fait !

Après cette première partie, l’étape 1, donc les recherches d’idées, avec un certain nombre de « roughs » (terme franglais pour « esquisses au feutre »), nous allons passer à la deuxième partie, soit les étapes 2, 3 et 4.

Pour l’étape 2, nous allons voir le dessin final, avec les calques définitifs, pour le report.

L’étape 3 concerne la peinture à l’aérographe (sorte de peinture au pistolet miniature) et au pinceau, à l’acrylique : peinture et encre. Avec la peinture finale

Et l’étape 4, c’est le tirage… C’est-à-dire l’impression de la couverture par l’éditeur, les éditions Gallimard.

 

Etape 2 – Le dessin final sur des calques

Le calque du personnage et des cartes  jouer

Calque final du personnage et des cartes pour la peinture à l’aérographe réalisée par Richard Martens pour le livre « Folies de Flic » de Georges Patrick.
Calque final du personnage et des cartes pour la peinture à l’aérographe réalisée par Richard Martens pour le livre « Folies de Flic » de Georges Patrick.

Pour cette fois, j’ai finalisé le dessin avec deux calques :

  • l’un axé sur le personnage du premier plan et les cartes  jouer ;
  • l’autre sur les silhouettes du personnage, les ombres portées et la cible.

 

Le calque des silhouettes, des ombres portées et de la cible

Calque final de la silhouette, de la cible et des cartes, pour la peinture à l’aérographe réalisée par Richard Martens pour le livre « Folies de Flic » de Georges Patrick.
Calque final de la silhouette, de la cible et des cartes, pour la peinture à l’aérographe réalisée par Richard Martens pour le livre « Folies de Flic » de Georges Patrick.

Comme d’habitude pour ce type de peinture, cela implique un dessin final très précis. Le premier calque, du personnage, m’a permis de le reporter plusieurs fois sur le second calque. Que nous pouvons voir ici.

Quel est l’intérêt des calques ?

Je ne reviendrai pas sur l’intérêt du calque, ses avantages et ses utilisations pour reporter un dessin.
Pour celle ou celui que cela intéresse, je vous mets ci-après les liens des trois articles sur « Comment et pourquoi décalquer ? » :

Etape 3 – L’illustration originale peinte à l’aérographe

Qu’est-ce que l’aérographe ?

Pour les personnes qui ne connaissent pas l’aérographe, la réponse est simple. L’aérographe est un pistolet à peinture miniaturisé, pour son débit et sa sortie. En effet, l’orifice de sortie de la couleur, projetée par de l’air sous pression, mesure entre 0,1 mm et 0,5 mm. Au delà, l’aérographe est considéré comme un pistolet à peinture : 1 mm et au delà. De ce fait, le débit de la couleur projetée est plus fort et plus large.

Masques adhésifs de protection pour la peinture à l’aérographe réalisée par Richard Martens pour le livre « Folies de Flic » de Georges Patrick.
Masques adhésifs de protection pour la peinture à l’aérographe réalisée par Richard Martens pour le livre « Folies de Flic » de Georges Patrick.

Pourquoi peindre à l’aérographe avec des masques adhésifs ?

Tout simplement, parce que, dans tous les cas (pistolet ou aérographe, voire bombe), la couleur sort sous la forme d’un brouillard de couleur ! Et la couleur se dépose partout où l’instrument est dirigé !

Si, par exemple, on pulvérise une couleur verte, il y en aurait partout ! Donc pour l’endroit où on désire du vert, il n’y a pas de protection. Pas d’adhésif. Et pour protéger toutes les autres parties du dessin qui ne sont pas en vert, on protège le support, (papier, ou autre) avec un film adhésif « repositionnable », parfois mat et translucide. Quasiment transparent (selon les marques). S’il y a de l’adhésif partout, on enlève un masque, donc la partie qui correspond à la couleur verte, par exemple. Dès que la couleur verte est sèche, on remet l’adhésif (le masque) sur la zone maintenant peinte en vert, et on enlève l’adhésif sur une autre zone, correspondante à la couleur suivante, le rouge, par exemple ! A la fin, quand on enlève tout l’adhésif, c’est-à-dire l’ensemble des masques, et qu’on les reporte sur le support original, on obtient ce que vous voyez un peu plus loin, la reproduction de la peinture originale…

A noter…

Pictogramme "crayon" par Richard Martens.Les programmeurs du logiciel Photoshop – à l’origine destiné à la retouche photographique… comme l’aérographe ! – ont d’ailleurs repris ce principe de masque. Et la fonction se nomme… « Masque » ! Avantage : il y a aussi la fonction « Inverser le masque » ! (;-{p}

Pourquoi garder les masques ?

Certains pourraient se poser la question :  Pourquoi garder les masques ? Deux raisons à cela :

  • l’une immédiate, c’est que, s’il y a des retouches à faire, il suffit d’utiliser à nouveau les masques ;
  • la seconde, c’est que j’ai enseigné l’aérographe pendant quelques années, et j’ai gardé ces masques, au cas où j’aurais besoin, soit de montrer, soit de démontrer… Donc pour des raisons pédagogiques. Et de ce fait, c’est un peu le cas ici… Pour les personnes qui ne connaissent pas les masques, cela vous permet d’en voir.

 

La peinture originale de « Folies de flic » en très grande taille.

Peinture originale de Richard Martens pour la couverture du livre « Folies de Flic », sur l’idée d’une balle en plein coeur d’une série de cibles, silhouettes humaines qui chutent.
Peinture originale de Richard Martens pour la couverture du livre « Folies de Flic », sur l’idée d’une balle en plein coeur d’une série de cibles, silhouettes humaines qui chutent.

Je rappelle que la peinture originale devait impérativement être inscrite dans un cercle. Et ce cercle était toujours demandé dans un format précis : 7 cm de diamètre ! Soit le format de la publication. Ce qu’on nomme « tel » dans la profession. Equivalent de l’expression « tel quel », donc au format imprimé.

Je le mets dans un grand format, car les étudiants en dessin et peinture semblent apprécier de voir de près des originaux ou leur reproduction. Parfois, cela permet de comprendre la technique, la manière de procéder…

L’avantage (ou l’inconvénient ?) de l’aérographe, c’est qu’il n’y a pas de coups de pinceau visible. Puisqu’il s’agit de projections de couleurs, comme un brouillard…

 

Etape 4 – La publication ou le tirage de la couverture

Tirage de la couverture originale illustrée par Richard Martens pour le livre « Folies de Flic » de Georges Patrick.
Tirage de la couverture originale illustrée par Richard Martens pour le livre « Folies de Flic » de Georges Patrick.

Le tirage, c’est quand l’éditeur fait imprimer. Ici il s’agit de la couverture. Donc l’illustration a été mise en place, avec la typo5, la mise en page du texte, comprenant, ici de haut en bas :

  • le nom de la collection ;
  • le nom du romancier ;
  • le titre du roman ;
  • le nom de l’éditeur.

Chez Gallimard, le nom de l’illustrateur figure en quatrième de couverture. Que beaucoup de gens nomment à tort le dos. Il est arrivé que le secrétariat de l’éditeur me donne un certain nombre de tirages de la couverture (une pincée). Lequel est imprimé sur un carton léger, plus épais que les pages du livre…

Ensuite, la publication consiste à réunir la couverture et les pages du livre, pour obtenir Le Livre !

Et souvenez-vous… Si vous avez l’un de ces livres entre les mains, l’illustration que vous voyez a été peinte dans le même format que ce qui figure sur une couverture. TOUS les illustrateurs devaient oeuvrer dans un cercle de 7 cm de diamètre. Sauf pour le numéro 2000 ! L’illustrateur aurait eu le droit de travailler en plus grand !

Si vous avez lu cet article jusqu’au bout, merci d’écrire ci-dessous ce que vous en pensez.

Richard Martens (;-{D}

Texte version 2.0, pour cause de refonte post-piratage…


Notes

Comme d’habitude, voici les liens de l’article, au cas où ils seraient brisés dans le corps de l’article… Si c’est le cas, il vous suffit de faire un copier-coller de l’un des liens ci-dessous, et de le coller dans la barre de votre navigateur…

  1. Lors de la première parution de cet article, j’avais écrit « J’ai pris beaucoup de retard, car ce blogue a été « hacké ». Outre sa suspension par l’hébergeur OVH, afin de protéger les visiteurs, j’ai dû payer pour savoir en quoi consistait le « hackage ». Avec ces informations, j’ai ensuite dû nettoyer, du mieux que j’ai pu, une quarantaine de fichiers de WordPress Il est probable que des dégâts soient encore présents car, selon les navigateurs et les articles, la mise en page et le thème sont parfois bouleversés ! J’ai réinstallé le thème. Rien n’y a fait. J’ai réinstallé WordPress Il est probable que je devrai faire appel  un programmeur. » Je n’ai pas eu les moyens financiers de faire appel à un programmeur. Et j’ai dû supprimer l’intégralité de ce blogue. Et je l’ai réinstallé…
  2. Apprenons dessin et peinture : Décalquer un dessin-1 : https://apprenons-dessin-et-peinture.fr/decalquer-un-dessin-1/
  3. Apprenons dessin et peinture : Décalquer un dessin-2 : https://apprenons-dessin-et-peinture.fr/decalquer-un-dessin-2/
  4. Apprenons dessin et peinture : Décalquer un dessin-3 : https://apprenons-dessin-et-peinture.fr/decalquer-un-dessin-3/
  5. Typo (n. f.) : terme d’argot professionnel pour le mot « typographie ». Terme qui désigne l’ensemble des caractères imprimés. Aussi nommé : police, police de caractères, fonte. Exemples de typo, ou polices, ou fontes : Times New Roman, Helvetica…

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4 etapes pour illustrer une couverture : Folies de Flic 1

Avertissement !

J’ai fini de replacer une par une l’intégralité des images de ce blogue, qui a été « hacké »/piraté…

Dans cet article en deux parties et 4 étapes, je vous propose de voir les 4 étapes d’une illustration que j’ai réalisée en 1986. Il s’agit de la couverture du roman policier “Folies de flic”, de Georges Patrick, nº 2053, paru dans la collection Série noire1, chez Gallimard. En passant, mes brèves recherches m’ont permis d’apprendre que Georges Patrick est le pseudonyme de Patrick Pesnot2

De mémoire, ce livre aurait fait l’objet, de deux adaptations télévisuelles. L’une est bien référencée, pour un téléfilm de la série “Navarro”, l’épisode 1 de la première saison3, en 1989, et titré simplement… “Folies de flics” ! Quant à l’autre, soit j’ai rêvé, soit je n’ai pas réussi à retrouver la référence… Peut importe…

Dans la première partie, étape 1, les recherches d’idées ! Je vous montre une façon de concevoir une couverture, avec un remue-méninges préalable et des recherches, sous forme de croquis aux feutres…

Dans la deuxième partie, étape 2, je vous montrerai le dessin final, avec le report au calque.

Suivi de l’étape 3, la peinture, au pinceau et à l’aérographe (sorte de peinture au pistolet miniature), à l’acrylique. Donc une reproduction de l’original.

Et l’étape 4, qui ne dépend plus de moi, c’est le tirage… C’est-à-dire la reproduction de la couverture imprimée…

 

Etape 1 – les recherches

Les recherches peuvent être écrites ou dessinées. Et pour trouver des idées, il existe diverses méthodes, comme le remue-méninges, la matrice de découverte, la “bissociation” (association de deux éléments), les associations forcées aléatoires, etc.

Pour l’illustration, l’objectif final est un dessin ou une peinture ! Donc il est assez vite nécessaire de faire des croquis. Ce qu’on nomme aussi des esquisses, des pochades, etc.

Voyons cela en détail…

 

Remue-méninges ou brainstorming ?

Remue-méninges ("brainstorming") de Richard Martens pour le livre « Folies de Flic ».
Remue-méninges (« brainstorming ») de Richard Martens pour le livre « Folies de Flic ».

Pendant un remue-méninges4 (un “brainstorming5” en Anglais), l’un des quatre principes6, peut-être le plus important, est : aucune critique… Et donc aucune auto-critique !

Pendant, et après la lecture du tapuscrit7 du livre, je commence par noter les mots-clés, ou tout ce que la lecture m’évoque. Cela implique donc de simples mots, des noms communs comme ici :

  • papier, qui évoque la fragilité ;
  • médaille, qu’on remet en récompense ;
  • tricolore, les couleurs du drapeau Français, sur les cartes d’identité des policiers ;
  • cocarde, même principe que ci-dessus pour les policiers ;
  • képi des policiers, victimes ;
  • cible(s), que sont les policiers, victime du tueur ;
  • menottes, qui symbolisent la Police…

Cela peut aussi être des adjectifs comme :

  • troué, comme sur une cible usagée ;
  • déchiré, qui connote la fragilité ;
  • brûlé, pour la fragilité, voire la “brûlure” d’une balle ;

Cela peut aussi être des groupes de mots existants, ou que je crée en associant deux ou plusieurs mots évocateurs :

  • papier-cible, car le tueur vise bien et tue ;
  • papier déchiré, car l’aspect “déchiré” évoque la douleur ;
  • papier troué, comme un impact de balle ;
  • papier brûlé, qui peut évoquer la destruction violente…

Bien sûr, cela peut aussi être le titre d’un film, le nom d’un tableau, une expression… Ici, cela m’a évoqué la “théorie des dominos”, comme vous pouvez le lire sur mes brèves notes ci-dessus…

 

Théorie des dominos, comme idée ?

Pochade (« Rough ») de Richard Martens pour le livre "Folies de Flic", sur l'idée de la théorie des dominos.
Pochade (« Rough ») de Richard Martens pour le livre « Folies de Flic », sur l’idée de la théorie des dominos.

Pour cette esquisse en couleurs (ou “rough” en Franglais8), et les suivantes, je les ai réalisées rapidement à l’aide de feutres (des “markers” en Franglais). En principe, j’utilise un papier spécial, dédié à l’utilisation des feutres : du papier pour feutres, nommé “lay-out” en Anglais.

Ce papier présente deux avantages :

  • d’une part, ce papier serait très chargé en colle. Ainsi il ne “transpire” pas. Donc la feuille suivante, en dessous, n’est pas salie par l’encre qui “passerait” au travers de la feuille supérieure ;
  • d’autre part, il n’agit pas comme une « éponge ». Car un papier ordinaire absorbe beaucoup d’encre, et « use » vite les feutres !

Je crois me souvenir que pour ces croquis, j’ai peut-être utilisé un simple papier machine, qui est très “gourmand” en encre de feutres, car il absorbe beaucoup l’encre, presque comme un papier buvard…

je suis parti sur la théorie des dominos, car le tueur en série (“serial killer“ en… Anglais !) va enchaîner les assassinats…

Plus tard, j’ai pensé qu’il y avait le risque que cela ne soit pas compréhensible… Mais pour l’instant, je suis à l’étape des recherches d’idées. Donc aucune auto-critique…

 

Cible en forme de silhouette ?

Pochade ("Rough") de Richard Martens pour le livre "Folies de Flic", sur l'idée d'une balle en plein coeur.
Pochade (« Rough ») de Richard Martens pour le livre « Folies de Flic », sur l’idée d’une balle en plein coeur.

Puis, j’ai pensé à une cible en forme de silhouette de tir. De ces cibles qui ont la silhouette, le contour d’une personne.

Et j’ai croqué, très vite cela. Une silhouette noire… Je ne sais pas pourquoi j’ai placé deux séries de cercles concentriques.

Plus tard, j’ai éliminé cette idée, car trop banale, bien que très graphique.

En effet, une bonne silhouette, bien dessinée peut être très efficace en matière de lecture, de communication visuelle ! Beaucoup d’auteurs de livres sur le dessin, la bande dessinée, le dessin animé, conseillent de penser en silhouette très lisible lors de la conception d’une image. Si la silhouette est lisible, le dessin aura toutes “les chances” d’être bon, efficace… Preston Blair, par exemple, qui est un Maître et un modèle en dessin animé, le conseille dans les “Walter Foster book”…

 

Cible en forme de coeur tricolore troué ?

Pochade (« Rough ») de Richard Martens pour le livre "Folies de Flic", sur l'idée d'une balle au centre d'une cible en forme de coeur.
Pochade (« Rough ») de Richard Martens pour le livre « Folies de Flic », sur l’idée d’une balle au centre d’une cible en forme de coeur.

J’ai ensuite pensé aux trois couleurs du drapeau Français. Car ce sont aussi les trois couleurs  qu’on peut le voir sur les cartes nationales d’identité des policiers, et aussi des journalistes d’ailleurs…

En passant, on peut noter que ce sont aussi les couleurs de la Grande-Bretagne (United Kingdom) et des USA (United States of America). D’où les couleurs du costume de Captain America, bien sûr…

Et j’ai imaginé que le centre de la cible, son cœur, soit… Un cœur !

Et bien sûr en rouge ! Pourquoi en rouge ? Pour deux raisons :

  1. en allant de l’extérieur à l’intérieur, on va du bleu au rouge en passant par le blanc (drapeau bleu, blanc rouge).
  2. de plus, mettre le cœur en bleu pouvait connoter l’ancienne noblesse, dont on parlait en disant « être de sang bleu ».

 

Vu dans le viseur d’un tireur d’élite une cible tricolore avec au centre un coeur troué ?

Pochade ("Rough") de Richard Martens pour le livre "Folies de Flic", sur l'idée d'une cible.Pour l’idée suivante, j’ai repris les trois mêmes couleurs pour les mêmes raisons que ci-dessus, en supprimant l’effet de relief du coeur. Et en ajoutant l’effet, parfois utilisé au cinéma ou à la télévision… Celui du viseur des tireurs d’élite (“snippers” en Anglais), policiers, tueurs à gages, etc.

Et j’ai redonné aux contours extérieurs de la cible la forme de cercles concentriques.

Plus tard, j’ai finalement abandonné cette idée, car peut-être déjà trop vue, et peut-être pas assez “illustrative” et trop graphique, comme peut l’être un logotype (logo en argot professionnel).

Et j’ai décidé de revenir à la notion de silhouette. Car dans la phase créative de recherches d’idées, il est toujours possible d’explorer diverses voies, et d’y revenir, si on le souhaite, ou si votre intuition vous y invite…

 

Cibles trouées avec carte d’identité de policiers ?

Pochade ("Rough") de Richard Martens pour le livre "Folies de Flic", sur l'idée d'une balle en pleine tête d'une série de cible, silhouette humaine, portant une carte d'identité de policier.Cette fois, j’ai rendu les silhouettes très “graphiques”, dans l’esprit des pictogrammes qui nous indiquent où sont les toilettes, les “W.C.”. De ces silhouette avec un cercle pour la tête, et des formes très géométriques…

Et j’ai “collé”, sur la zone qui représente le buste,ce que j’imagine être une “Carte Nationale d’Identité de Policier”. Je me suis inspiré de la “Carte Nationale d’Identité des Journalistes”…

Comment est-ce que je connais cette carte ? Celle des journalistes ? Tout simplement parce que je l’ai obtenue, année après année (elle est annuelle, via son timbre) pendant presque 20 ans, ce serait bête de “gâcher”, non ? D’autant que dans les deux cas, il s’agit d’une carte officielle… Pour les journalistes, son obtention relève du Code du travail me semble t-il ? A moins que ce ne soit du Code civil ? Je ne sais plus…

 

Cibles en forme de silhouettes blanches trouées et en éventail ?

Pochade ("Rough") de Richard Martens pour le livre "Folies de Flic", sur l'idée d'une balle en pleine tête d'une cible, silhouette humaine.
Pochade (« Rough ») de Richard Martens pour le livre « Folies de Flic », sur l’idée d’une balle en pleine tête d’une cible, silhouette humaine.

Pour cette idée, j’ai opté pour la couleur des cibles des fêtes foraines : dominante blanche – ou presque – et quelques cercles rouges concentriques. Et au centre, un cercle plein, en rouge

Comme il y a plusieurs morts dans ce récit, j’ai décidé de mettre plusieurs cibles découpées en forme de silhouettes stylisée.

Et j’ai décalé en éventail chacune des cibles, car c’est tout à la fois plus visuel, et plus graphique !

Enfin j’ai placé un impact de balle dans chacune des têtes, avec un trou un peu “rongé” et brûlé sur son pourtour…

Cette idée me plaisait bien. Aussi ai-je décidé de faire des variantes…

 

Personnage en aplat découpé qui chute avec cible trouée ?

Pochade ("Rough") de Richard Martens pour le livre "Folies de Flic", sur l'idée d'une balle en plein coeur-cible d'une silhouette humaine qui chute.
Pochade (« Rough ») de Richard Martens pour le livre « Folies de Flic », sur l’idée d’une balle en plein coeur-cible d’une silhouette humaine qui chute.

J’ai aussi eu envie de jouer sur une forme qui évoque le papier découpé, ou le carton. Un peu blanc cassé, comme ces cible des fêtes foraines, en carton carré. Sauf que là, j’ai voulu que la cible ait la silhouette d’un homme en train de chuter. De tomber en arrière, avec le visage en contre-plongée…

Pour information (ou pour mémoire), les couvertures de la collection sont à fond noir. Et l’image est inscrite dans un cercle de 7 cm de diamètre. Comme le cercle, entouré de noir peut suggérer un projecteur, qu’on appelle une “poursuite” au théâtre, j’ai décidé d’en jouer…

Afin de suggérer un effet de relief, j’ai mis du noir derrière la silhouette, afin, là aussi, de dramatiser ! Dans le même esprit que la chute du personnage-cible…

 

Cibles trouées sur des personnages découpés qui chutent en sortant de cartes en éventail ?

Pochade ("Rough") de Richard Martens pour le livre "Folies de Flic", sur l'idée d'une balle en plein coeur-cible d'une silhouette humaine, sortant d'une carte à jouer, qui chute…
Pochade (« Rough ») de Richard Martens pour le livre « Folies de Flic », sur l’idée d’une balle en plein coeur-cible d’une silhouette humaine, sortant d’une carte à jouer, qui chute…

Quant à cette idée, c’est la même que la précédente, en ajoutant d’autres cibles, car il y a plusieurs morts…

Donc d’autres cibles… Et autant que faire se peut, qu’elles soient identiques, pour éviter de générer la confusion. Cela renforce l’effet, hélas répétitif, du tueur !

Et j’ai continué de renforcer cette idée de relief, de 3e dimension, avec un effet d’ombre portée de chaque forme sur la carte suivante.

Et j’ai voulu que les bras dépassent, semblant sortir de chaque carte. Cela permet d’avoir une silhouette beaucoup plus intéressante !

Après réflexions – plusieurs réflexions ! – j’ai fini par prendre une décision… J’ai retenu une idée pour passer à la mise en forme définitive…

Et je suis passé à l’étape 2 : le dessin final, sur calque. Ce que nous allons voir dans le prochain article.

À suivre…

 

Avez-vous aimé cet article ? Merci de me le faire savoir en commentaire ci-dessous. Et si je n’ai pas été assez explicite, merci de me poser des questions en commentaire…

Richard Martens

Texte version 2.0 (post-piratage)


Notes

Comme d’habitude, voici les liens de l’article, au cas où l’un d’eux serait brisé dans le corps de l’article… Si c’est le cas, il vous suffit de faire un copier-coller d’un lien ci-dessous, et de le coller dans la barre de votre navigateur…

  1. Collection “Série noire”, aux éditions Gallimard : http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Serie-Noire
  2. Georges Patrick est le pseudonyme de Patrick Pesnot : https://fr.wikipedia.org/wiki/Patrick_Pesnot
  3. Série “Navarro”, épisode 1 de la première saison, “Folies de flic” : https://fr.wikipedia.org/wiki/Navarro
  4. “Remue-méninges” a été proposé en lieu et place du mot Anglais “brainstorming” : https://fr.wiktionary.org/wiki/remue-m%C3%A9ninges
  5. Brainstorming, un article de Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Brainstorming
  6. Quatre principes en remue-méninges, qui découlent de deux principes de base (qui sont d’arrêter de juger & de chercher beaucoup d’idées)  : 1. – Aucune critique ; 2. — Un maximum d’idées ; 3. – Ce qui es farfelu est accepté ; 4. – Rebondir, associer, adapter à partir des idées d’autrui est souhaité.
  7. Tapuscrit : texte dactylographié ou tapé à l’aide d’un ordinateur.
  8. Franglais, un article sur Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Franglais

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Comment illustrer un roman policier ? – 2

Voici donc la suite de l’article sur une utilisation de photos Polaroïd1, en manière de documentation, pour réaliser la couverture d’un roman policier de Frank Parrish, “La mouche et l’araignée”. Je rappelle que ce roman est paru chez Gallimard, dans la mythique collection Série noire1, en 1987.

Et tout d’abord, pourquoi utiliser une ou des photos pour peindre une illustration ?

 

Pourquoi des photos ?

De ce fait, comme je l’ai écrit dans l’article précédent, l’auteur peut prendre une pose précise (ou la chercher…), qui lui semble correspondre à ce qu’il veut.

 

Prendre la pose et l’assistant croque

Hergé, père de Tintin et Milou, avait des assistants, des collaborateurs, dont certains sont connus, comme Edgar P. Jacob, Jacques Martin, etc. Et sont donc de très bons, voire d’excellents dessinateurs. Ce sont donc eux qui dessinaient Hergé quand il prenait la pose… Qui le croquait ! Qui réalisaient donc un croquis…

Pas d’assistant ? Reste la photo, le “modèle du pauvre” !

Quand on pratique le dessin réaliste (BD, illustration…), et qu’on n’a pas de collaborateur, de stagiaire, d’assistant pour faire un dessin ou un croquis de la pose, il reste la photo pour avoir une base, une trace.

 

Trois sources de photos

Car, comme illustrateur réaliste, la documentation est indispensable. Et la documentation peut simplement être la réalité observable. Sinon, il y a la photo. Ce qu’on appelle, professionnellement, le modèle du pauvre. Et les photos peuvent avoir diverses sources :

  1. la reproduction de photo dans un livre ou une revue ; ce qui implique parfois de remuer beaucoup de papier ;
  2. la recherche sur internet… Maintenant, puisque nous sommes au XXIe siècle. Y compris sur des sites d’agences et d’archives photographiques ;
  3. la prise de vue réelle. Car là, il n’y a pas à chercher, si ce n’est la pose. Et souvent, la prise de vue est demandée à la personne qui partage la vie de l’artiste… C’était mon cas !

 

Le choix d’une photo Polaroid

Recherches de Richard Martens. La photo "Polaroid" finale, pour la couverture de "La Mouche et l'araignée", roman policier de Frank Parrish, collection Série noire, 1987.
Recherches de Richard Martens. La photo « Polaroïd » finale, pour la couverture de « La Mouche et l’araignée », roman policier de Frank Parrish, collection Série noire, 1987.

Parmi les diverses variantes de prises de vues réalisées par ma compagne (merci à elle), j’ai opté pour la prise de vue, que vous voyez ci-dessus, car elle permet de montrer l’expression du personnage.

L’intérêt d’une photo ?

L’intérêt d’avoir un support photographique, voire plusieurs, c’est d’avoir des informations graphiques, visuelles précises, comme des plis de vêtements, des ombres et des lumières, etc.

Ce jour-là, j’avais mis une chemise à carreau brun-rouge, et ma vieille veste de treillis. Si j’ai les vêtements correspondant à ce que je veux, je les enfile. Sinon, je prends des habits aussi proches que possible de ce que je veux, et ensuite, je modifie, j’adapte. Une prochaine fois, j’illustrerai la chose, en montrant que j’ai transformé un gilet en laine en une armure, et un bonnet de laine en casque métallique, toujours à partir d’une photo Polaroid

 

Reproduction agrandie de l’original

Peinture de Richard Martens, pour la couverture de "La Mouche et l'araignée", roman policier de Frank Parrish, collection Série noire, 1987.
Peinture de Richard Martens, pour la couverture de « La Mouche et l’araignée », roman policier de Frank Parrish, collection Série noire, 1987.

Voici donc la reproduction de l’original. Il est ici très agrandi, puisqu’il mesure réellement… 7 cm de diamètre !

Le fond du cercle, en bleu-violet, a été réalisé à l’aérographe (une sorte de pistolet à peindre “miniature”), avec de l’encre acrylique.

La réalisation du personnage est faite à l’acrylique “aquarellée”, c’est-à-dire avec une peinture acrylique très diluée, utilisée comme de l’aquarelle. Et avec un pinceau fin. C’est en posant la couleur par petits coups de pinceau que je réalise le modelé, au fur et à mesure. Vous aurez compris que c’est un type de peinture qui va de pair avec la patience.

 

Un détail en gros plan

Détail de la peinture de Richard Martens, pour la couverture de "La Mouche et l'araignée", roman policier de Frank Parrish, collection Série noire, 1987.
Détail de la peinture de Richard Martens, pour la couverture de « La Mouche et l’araignée », roman policier de Frank Parrish, collection Série noire, 1987.

Ce détail, fortement grossit, de cette peinture à l’acrylique, permet de mieux voir les “coups” de pinceau et les fondus.

J’ai décidé de ne pas utiliser du noir pour les ombres, typique de la façon de peindre de Léonard de Vinci, et, un siècle plus tard ou presque, par Le Caravage, puis les caravagistes.

De même, je n’ai pas utilisé les couleurs complémentaires pour assombrir les couleurs.

Pour cette peinture, j’ai opté pour des couleurs très diluées, et pour créer les ombres, j’ai fait, comme au moyen-âge, en utilisant les couleurs plus vives, plus intenses. D’où les “coups” de pinceau plus nombreux pour “assombrir”

 

Le tirage ou couverture imprimée

Couverture illustrée par Richard Martens du roman policier de Frank Parrish, "La mouche et l'araignée", parue chez Gallimard, collection Série noire, en 1987.
Couverture illustrée par Richard Martens du roman policier de Frank Parrish, « La mouche et l’araignée », parue chez Gallimard, collection Série noire, en 1987.

Et pour replacer cette peinture dans son “objectif”, qui, je le rappelle, était d’illustrer la couverture d’un roman policier, je replace la reproduction de ce qu’on nomme un tirage, c’est-à-dire la reproduction de la couverture imprimée. Car le but d’une illustration, c’est de mettre une image au service d’un texte, d’une idée…

 

Voilà pour cette approche de l’illustration et de la photo. Je reviendrai sur ce sujet…

 

Que pensez-vous de ces deux articles ? Vous ont-ils aidé ? Merci de prendre le temps de répondre ci-dessous… Et aussi de partager cet article.

Richard Martens

Texte version 2.0. Refonte de cet article pour cause de piratage…


Notes

Comme d’habitude, voici les liens de l’article, au cas où ils seraient brisés dans le corps de l’article… Si c’est le cas, il vous suffit de faire un copier-coller de l’un des liens ci-dessous, et de le coller dans la barre de votre navigateur…

  1.  Je ne mets pas un “s” à Polaroïd, puisque c’est un nom propre de marque… Pour les personnes qui l’ignore, cet appareil Polaroïd permettait de faire des photos à développement quasi instantané. Voici deux liens pour en savoir plus : http://fr.wikipedia.org/wiki/Appareil_photographique_instantan%C3%A9, d’une part, et d’autre part : http://fr.wikipedia.org/wiki/Polaroid_Corporation
  2. Là aussi, deux liens : le site officiel, celui des éditions Gallimard : http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Serie-Noire, et, comme souvent, le site de Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9rie_noire à vérifier, s’il a été modéré ? (;-{D}

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Comment illustrer un roman policier ? – 1

Dans les années 80, j’ai beaucoup illustré des couvertures de romans policiers. Vous pouvez d’ailleurs en voir quelques-unes sur mon site1, consacré essentiellement à cette activité professionnelle : l’illustration. Que j’ai exercé pendant presque vingt années… Sur ce site, ces illustrations sont plutôt en petit format. Et j’en est retiré tout ce qui concernait les étapes de préparation, recherches, esquisses, etc. Puisque j’ai décidé de les placer sur mon “blogue” afin de pouvoir expliciter les étapes, voire les images…

Dans cet article, j’explique, et je montre, une façon de préparer une peinture, grâce à la photographie…

 

La couverture de La Mouche et l’araignée en 1987

Couverture illustrée par Richard Martens du roman policier de Frank Parrish, "La mouche et l'araignée", parue chez Gallimard, collection Série noire, en 1987.
Couverture illustrée par Richard Martens du roman policier de Frank Parrish, « La mouche et l’araignée », parue chez Gallimard, collection Série noire, en 1987.

Il s’agit d’une couverture illustrée du roman policier de Frank Parrish, “La mouche et l’araignée”. Ce roman est paru chez Gallimard, dans la collection Série noire2, en 1987. A cette époque, la collection Série noire était illustrée. Ce n’était pas le cas à la création, en 1945. Et ça ne l’a plus été plus tard…

J’ai décidé, pour cette couverture de faire figurer un personnage symbolique, pris dans une toile d’araignée…

 

Les conditions de réalisation de l’éditeur pour la « Série noire »

Dans l’univers de l’édition, aussi bien que de la presse, il y a toujours eu des conditions précises pour les réalisations, qu’elles soient écrites ou dessinées. Dans l’univers de la publicité, les conditions sont parfois encore plus contraignantes. Les éditions Gallimard ne faisaient pas exception à la règle. Voici donc les conditions précises qu’elles posaient, quant à la réalisation des couvertures de romans policiers, dans la collection “Série noire”. Je précise le nom de la collection, car les conditions étaient différentes pour “Carré noir” ou pour “Folio”, par exemple…

Les sujets déconseillés

Il y avait des sujets “déconseillés”. Il était bien précisé que ce n’était pas interdit, mais “déconseillé”. Déroger à ces conseils impliquait, bien sûr, que l’illustration ne serait pas publiée… Une liste de sujets “déconseillés”existait, qui était remise à l’illustrateur. Il était, par exemple, déconseillé de mettre une ou des armes dans l’image. Pas de sang non plus… A noter cependant que cette liste n’a pas été mise à jour. En tout cas, pour moi… Ainsi, il est arrivé que les billets de banque, à leur tour, soient déconseillés… Sans que je le sache, bien que concerné au premier chef, comme illustrateur. Je ne l’ai su qu’en livrant une peinture… Qui fut donc refusée. À noter qu’une illustration refusée était payée à la moitié de son prix… Ou au tiers ? Je ne suis plus sûr de cela…

Une peinture dans un tondo de 7 cm de diamètre

Vous aurez deviné, avec le mot “diamètre”, si vous ne le saviez pas, qu’un tondo est un “tableau de forme ronde”, nous dit le dictionnaire Antidote. C’est donc une double autre condition demandée, celle de la forme ET du format : que la forme de la peinture soit un cercle, un tondo, et que son format soit 7 cm de diamètre, c’est-à-dire le format de parution. Ce qu’on nomme, en terme professionnel : “tel”. Sous-entendu : illustration réalisée telle quelle… C’est ainsi qu’un de mes ami, Jean-Jacques Vincent, pour le nommer, n’a jamais voulu travailler pour cet éditeur, car il dessinait et peignait dans un format raisin… Ou plus grand ! Le format raisin égale 50 x 65 cm.

Il est souhaitable qu’un élément sorte du cercle

Enfin, il était conseillé qu’un élément dépasse, sorte du cercle, sans pour autant gêner, toucher, ou cacher tout ou partie du titre, ou du nom de l’éditeur.

 

Que vive le Polaroïd !

Recherches de Richard Martens. Quatre photos "Polaroid", pour la couverture de "La Mouche et l'araignée", roman policier de Frank Parrish, collection Série noire, 1987.
Recherches de Richard Martens. Quatre photos « Polaroid », pour la couverture de « La Mouche et l’araignée », roman policier de Frank Parrish, collection Série noire, 1987.

Ci-dessus, j’ai placé quatre photos Polaroid3, que j’ai regroupées. Pour des raisons pratiques, très souvent l’auteur du futur dessin ou de la future peinture, sait quelle(s) pose(s) il veut obtenir,. Aussi, est-il plus simple, pour l’auteur, de prendre la pose et de se faire dessiner (par un collaborateur, comme Hergé pour Tintin), ou photographier (comme Edgar P. Jacob pour Blake et Mortimer). J’étais dans la même situation. C’est pourquoi j’ai pris les poses. Et ma compagne a t-elle patiemment pris les photos…

…à suivre…

Que pensez-vous de tout cela ? Est-ce que cela vous est utile ? Merci de me répondre ci-dessous…

Richard Martens

Texte version 2.0, pour cause de restauration post-piratage…


Notes

Comme d’habitude, voici les liens de l’article, au cas où ils seraient brisés dans le corps de l’article… Si c’est le cas, il vous suffit de faire un copier-coller de l’un des liens ci-dessous, et de le coller dans la barre de votre navigateur…

  1. Mon site d’illustrations professionnelles et personnelles : http://richard-martens.eu/. Les illustrations policières commencent à partir de cette page : http://richard-martens.eu/carrenoir504509c.html. Et la suite s’obtient en cliquant sur “Page suivante”, en haut à droite.
  2. Deux liens (;-{D} : le site officiel, celui des éditions Gallimard : http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Serie-Noire, et, comme souvent, le site de Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9rie_noire
  3.  J’ai décidé de ne pas mettre un “s” à Polaroïd, puisque c’est un nom propre de marque… Pour les personnes qui l’ignore, cet appareil Polaroïd permettait de faire des photos à développement quasi instantané. Voici deux liens pour en savoir plus : http://fr.wikipedia.org/wiki/Appareil_photographique_instantan%C3%A9, d’une part et d’autre part : http://fr.wikipedia.org/wiki/Polaroid_Corporation

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Etapes d’illustration de La Bosse du crime – 1

Tirage de l’illustration de couverture de Richard Martens pour « La Bosse du crime ».
Tirage de l’illustration de couverture de Richard Martens pour « La Bosse du crime ».

Cet article, en deux partie, va illustrer les quelques étapes – commentées – de la réalisation d’une illustration de couverture de roman, réalisée à l’aérographe¹. Ceci est dont la première des deux parties d’un article.

Tout ce qui suit est évidemment ma façon de procéder.

Pour illustrer ces diverses étapes, j’ai utilisé ce que j’ai réalisé pour la couverture d’un roman policier intitulé La bosse du crime, écrit par William Mole. Il s’agit de la réédition de 1983, publié par les éditions Gallimard, dans la collection ©Carré noir, nº 504.

J’ai encore les traces des diverses étapes, ce qui n’est pas le cas de tout ce que j’ai pu faire…

 

Brève description « technique » de la peinture finale

Cette illustration a été réalisée à l’aérographe & au pinceau, avec des encres acryliques et des peintures acryliques sur un papier blanc d’environ 250 g/m2.

Le format de réalisation était expressément demandé à un format d’un tiers plus grand que la parution, soit environ 20 cm, avec le supplément autour…

Cette illustration de couverture fut la première que les Éditions Gallimard me confièrent. Pour moi, il s’agissait probablement d’un test à partir de la vision de mon dossier professionnel, qu’on désigne sous le mot franglais « pressbook »… La réalisation de cette couverture fut suivi de nombreuses autres, d’abord pour la collection Carré noir, puis pour la mythique collection Série noire, et aussi pour la collection des livres de poche Folio.

Voyons maintenant les étapes de la réalisation…

 

Première étape : la lecture du texte

Exemple du texte dactylographié d'un traducteur : un "tapuscrit".
Exemple du texte dactylographié d’un traducteur : un « tapuscrit ».

Dans un premier temps, je lis le roman.

Ce n’est pas toujours le cas, car il est arrivé que j’ai eu en ma possession, parfois, seulement un résumé… C’était le cas de la collection Haute Tension, chez Hachette, ou au Fleuve noir, où j’ai failli travailler. En fait, cela dépend des éditeurs. C’est leur choix.

Parfois, il s’agit d’un texte en cours de traduction, donc indisponible. Et seul le résumé de la première lecture du conseiller est disponible.

Il est arrivé aussi, chez Gallimard, que le traducteur — car il s’agit parfois de traduction bien sûr — ait utilisé une machine à écrire — si ! Si ! Cela existait (;-{D} — avec un ruban tellement usé que j’avais l’impression de lire le texte avec deux ou trois calques posés dessus, tellement le texte était pâle ! À tel point que j’ai abandonné la lecture du roman, en décidant d’illustrer à partir des trois premiers chapitres que j’avais eu le courage de lire !

Et il est également arrivé — une fois me semble t-il — que je manque de temps, et que ce soit ma compagne qui ait lu le roman et qui me l’ait raconté brièvement ! Encore merci à toi…

 

Deuxième étape : la recherche d’idées

Recherches d'idées par Richard Martens pour "La bosse du crime".
Recherches d’idées par Richard Martens pour « La bosse du crime ».

Après la lecture, pour les recherches d’idées, je commence à noter des mots que le roman m’évoque. Des mots, et aussi les phrases, des verbes d’action, des titres de films, des titres de tableaux…Bref, je note tout ce que m’inspire ce texte.

 

À noter…

le dictionnaire analogique !

Toujours pour cette recherche, j’utilise quelquefois un dictionnaire analogique… Ce qui amène d’autres mots. C’est une façon de pratiquer seul le remue-méninge (“brainstorming” en franglais²). Gérard Bakner, un prestidigitateur particulièrement créatif, en magie, dessin d’humour, chanson… a dit, lors d’une conférence, que, lui aussi, utilisait ce type de dictionnaire.

Je réalise toutes ces recherches sur du papier machine ordinaire de format A4 (21 x 29,7 cm). Un papier de 80 ou 90 g/m2. Et les croquis de recherche sont toujours de très petit format.

Sur la photo ci-contre, il s’agit donc de feuilles de format A4, où vous pouvez voir tout à la fois des notes écrites, et des petits dessins (“thumbnail” en anglais).

 

Une idée symbolique pour ce roman

J’ai retenu, de ma lecture & de mes recherches, qu’au début du roman, une jeune femme est étranglée avec un tuyau à gaz, parce que l’assassin l’avait trouvé trop belle & trop sensuelle. Et elle perd une boucle d’oreille…

Fort de cela, j’ai fait le lien (si je peux me permettre ce jeu de mot !) entre le symbolisme du serpent & de la tentation biblique d’une part, et le tuyau à gaz d’autre part… J’opte donc pour une image symbolique d’un “serpent” qui se transforme en tuyau à gaz gris.

 

Troisième étape : une première ébauche de la couverture… Sur calque !

Premier calque de Richard Martens pour illustrer "La Bosse du crime".
Premier calque de Richard Martens pour illustrer « La Bosse du crime ».

Après avoir arrêté l’idée, arrive la première ébauche finalisée en dessin de la couverture.

Je la réalise sur calque au crayon graphite.

Cependant, elle ne me satisfait pas !

Parfois je réalise le dessin préparatoire final sur papier machine. Si c’est le cas, à la fin, je décalque le dessin préparatoire, pour le reporter sur un papier destiné à recevoir de la peinture. Donc un papier de fort grammage. Souvent 250 g/m2 au moins, voire 300 g/m2.

 

Quel avantage de dessiner sur du papier calque ?

Il n’y a pas à reporter le dessin final sur calque, puisqu’il y est déjà ! C’est un gain de temps.

 

Pourquoi reporter le dessin sur une autre feuille ?

Tout simplement, parce que le travail du crayon graphite & de la gomme “fatigue” le papier. La gomme peut amener certains matériaux a “accrocher” difficilement sur le papier. Et cela va rendre la peinture plus difficile ensuite, à l’aquarelle par exemple. Voire quasi impossible à l’aérographe, car il arrive, presque toujours, que les coups de crayons trop appuyés, et les creux du papier, causés par le crayon, vont continuer d’apparaître au final ! D’où l’intérêt de reporter le dessin sur un papier neuf, vierge de toutes pressions &/ou de coups de gomme…

À noter…

L’aspect “abimé”, “fatigué” de la feuille est visible sur ce premier calque : creux, bosses, brillances, calque qui “gondole”…

 

Quatrième étape : le dessin final « poussé » en valeurs

Second calque de Richard Martens pour "La Bosse du crime".
Second calque de Richard Martens pour « La Bosse du crime ».

Comme le premier dessin “poussé” ne m’avait pas plu, j’ai décidé de garder l’idée & de refaire le dessin. Toujours sur calque et toujours au crayon graphite).

J’opte pour un cadrage plus serré. Il manque délibérément le haut de la tête & le bas du buste…

Cette fois, je suis plutôt satisfait du résultat. Comme le dessin au trait me convient, je travaille un peu les nuances de gris. Ce qu’on appelle des valeurs. Et j’utilise aussi la gomme pour contrôler les tracés & les valeurs. Ou pour éclaircir…

Ceci me permet de voir ce que cela pourrais donner en termes d’ombres & de lumières. car il s’agit d’un dessin d’imagination qui, selon moi, doit suggérer une certaine réalité…Un certain réalisme…

Je dessine aussi le nez, sachant qu’il sera probablement coupé à l’impression.

Dans la partie basse du calque, à droite, je fais quelques essais d’écailles de reptiles…

Peinture dans un carré !

Détail que j’ai omis de préciser plus tôt, comme l’indique le nom de la collection (cf. Carré noir), la peinture doit être inscrite dans un carré ! Et il est indispensable de laisser une marge supplémentaire tout autour de 7,5 mm minimum…

Hommage à Yosuke Onishi

Illustration d'Onishi_Yosuke, extraite du livre "Airbrush Art in Japan", 1984. DR.
Illustration d’Onishi_Yosuke, extraite du livre « Airbrush Art in Japan », 1984. DR.

Pendant que je réalise ce calque préparatoire pour la peinture, je pense à une série d’oeuvres de Yosuke Onishi.

Cet artiste Japonais à réalisé une série de portraits à l’aérographe1 de vedettes féminines de cinéma, en ne dessinant que les yeux & la bouche sur fond blanc ! Et la ressemblance est stupéfiante !

De mémoire, il a réalisé le “portrait” d’Audrey Hepburn, de Marilyn Monroe, d’Elisabeth Taylor, de Sophia Loren, etc.

Vous pouvez voir, ci-contre une de ses créations…

Pensant à ces peintures, que Yosuke Onishi a réalisé à l’aérographe, je caresse l’idée de lui rendre un discret hommage, en laissant le visage de cette jeune femme en blanc. A voir ? Peut-être…

À noter…

Cette série (ou une partie ?) se trouve dans le livre Japonais “Airbrush art in Japan”. Livre publié en 1984, sauf erreur…

À suivre…

Que pensez-vous de cet article. Est-il clair ? Merci de laisser un commentaire…

Richard Martens

Texte version 2.0, après relecture, ajouts de textes et remise en place des liens des images, disparus après piratage et restauration…

Merci à Marie R…


 Notes

  1. Aérographe (n. m.) : pulvérisateur à air comprimé servant à projeter de l’encre, des couleurs. Peintre qui travaille à l’aérographe. Dictionnaire Antidote pour iPod Touch & iPad
  2. Etiemble était un ardent défenseur de la langue française, dans son célèbre livre, Parlez-vous franglais ?, éditions Gallimard, 1964, essai, Nouvelle édition revue et augmentée en 1973, puis en 1980.

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